Centre de détention d’Eysses
- Wikipedia, 4/12/2011
Centre de détention d’Eysses | |||
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Localisation | |||
Situation | Villeneuve-sur-Lot, Aquitaine France | ||
Coordonnées | 44° 25′ 07″ N 0° 43′ 16″ E / 44.418609, 0.72121444° 25′ 07″ Nord 0° 43′ 16″ Est / 44.418609, 0.721214 |
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Géolocalisation sur la carte : France |
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Fonctionnement | |||
Date d'ouverture | 1803 | ||
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Le Centre de détention d’Eysses est une prison ou centre de détention français situé sur la commune de Villeneuve-sur-Lot dans le département de Lot-et-Garonne et la région Aquitaine. L'établissement dépend de la cour d'appel et du tribunal de grande instance d'Agen[1].
Sommaire |
Histoire
L'ancienne Abbaye bénédictine est transformée en maison centrale en 1803[1].
Seconde Guerre mondiale – Mutinerie d'Eysses
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le centre de détention est devenu le lieu de rassemblement le plus important de prisonniers politiques condamnés par le régime de Vichy[2]. En octobre 1943, il reçoit la majeure partie des détenus politiques venant de l'ensemble des prisons de la zone Sud[2]. Les 1 200 détenus politiques s'organisent autour d'un comité issu du Front national, organisation de la Résistance intérieure française, et édite un journal, Le Patriote enchaîné[2].
Le 3 janvier 1944, 54 prisonniers parviennent à s'évader.
Le 19 février 1944, c'est la mutinerie : 1 200 résistants de toutes nationalités détenus dans ce site se rendent maîtres des lieux dans l'espoir de gagner le maquis du Lot-et-Garonne. Ils font prisonnier le directeur de la centrale, un dénommé Schivo, ainsi que 70 gardiens et membres du personnel[2]. Les Groupe mobile de réserve (GMR) interviennent et après plus de treize heures de lutte, la révolte échoue[2]. Les prisonniers se rendent après avoir obtenu l'assurance du directeur de la centrale qu'il ne serait pas exercé de représailles[2]. Joseph Darnand, secrétaire-général au Maintien de l’ordre de Vichy, se rend sur place et ordonne la tenue d'une cour martiale[3]. Le 23 février, à 6 heures, 12 mutins sont condamnés à mort et fusillés à 11 heures, par un peloton de gardes mobiles[2].
Le 30 mai 1944, 1 121 prisonniers sont remis à la division SS Das Reich et déportés à Dachau ; 210 y périrent[2].
Notes et références
- ↑ a et b « Eysses, Établissement pénitentiaire – centre de détention », sur le site du ministère de la Justice français, annuaires.justice.gouv.fr, 8 avril 2009.
- ↑ a, b, c, d, e, f, g et h André Brissaud (préface de Robert Aron), La Dernière année de Vichy (1943-1944), Librairie Académique Perrin, Paris, 1965, 587 p. (ASIN B0014YAW8Q), p. 274-275.
- ↑ Une loi du 20 janvier 1944 autorisa Darnand à constituer des cours martiales sommaires (il n'y avait ni procureur ni avocats) : trois juges, tous miliciens, siégeaient anonymement et prononçaient en quelques minutes des condamnations à mort exécutables immédiatement.
Bibliographie
- Corinne Jaladieu, La Prison politique sous Vichy – L'exemple des centrales d'Eysses et de Rennes, éd. L'Harmattan, coll. « Logiques sociales – Déviance et société », 289 p. (ISBN 2296047483 et 978-2296047488) [aperçu en ligne sur books.google.fr (page consultée le 23 avril 2010)].