Affaire Le Roux
- Wikipedia, 22/01/2012
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L'affaire Le Roux est une célèbre affaire criminelle qui a défrayé la chronique pendant une trentaine d'années. Elle conserve encore une part de mystère.
L'affaire éclate à Nice en octobre 1977, suite à la disparition de l'héritière du Palais de la Méditerranée, Agnès Le Roux. Comme dans le dossier Seznec, la victime disparaît. Son corps ne sera jamais retrouvé et aucun élément matériel ne viendra jamais démontrer sa mort. Le principal suspect, aujourd'hui définitivement condamné pour assassinat après 31 années d'atermoiements et d'hésitations judiciaires, est l'ex-avocat niçois Jean-Maurice Agnelet, dit "Maître Agnelet" ou "Maurice", ancien amant de la disparue.
Sommaire |
Description
Le mobile présumé serait le vol de trois millions de francs que détenait Agnès Le Roux dans un contexte de conflit entre associés pour prendre le contrôle et la direction du Palais de la Méditerranée (« guerre des casinos »)[1]. Dans le but de permettre à un groupe de casinos concurrent, dirigé par Jean-Dominique Fratoni[2], de prendre le contrôle du Palais de la Méditerranée au détriment de sa mère, Renée Le Roux (veuve d'un riche homme d'affaires), Agnès Le Roux aurait cédé ses parts pour la somme de trois millions de francs versés sur un compte en Suisse ouvert en commun avec son amant Jean-Maurice Agnelet. En effet Renée Le Roux est en difficulté financière après avoir perdu en une soirée quatre millions de francs à une partie de 30 et 40. Elle est persuadée que la partie a été truquée par son concurrent Jean-Dominique Fratoni et refuse de lui vendre son casino. Jean-Dominique Fratoni engage Jean-Maurice Agnelet, avocat niçois proche de la famille Le Roux, pour séduire Agnès Le Roux et intervenir dans la rédaction de l'acte de cession, l'avocat ayant eu l'ambition de devenir le nouveau directeur du Palais de la Méditerranée[3]. L'avocat aurait éliminé Agnès, dont le véhicule n'a jamais été retrouvé. Les soupçons se précisent lorsque l'enquête montre qu'il a récupéré en septembre 1978 une partie des fonds versés dans une banque Suisse qu'elle avait reçus en échange de ses parts. Inculpé en 1983, il bénéficie d'un non-lieu en 1985. Agnelet a longtemps bénéficié du doute grâce à un alibi fourni par son ancienne compagne, Françoise Lausseure, qui avait affirmé s'être trouvée en Suisse avec lui lors de la disparition d'Agnès Le Roux. La position de Jean-Maurice Agnelet a basculé lorsque Françoise Lausseure, qui entre-temps est devenue l'épouse de Jean-Maurice Agnelet mais s'en est séparé, a reconnu en 1999 qu'elle avait menti pour rendre service, à sa demande, à son amant. Remis en examen en 2000, il est jugé par la Cour d'assises de Nice en 2006. Il est acquitté mais le Parquet fait appel. Il est condamné en 2007 à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises d'appel des Bouches-du-Rhône pour complicité dans l'assassinat d'Agnès Le Roux[4]. En 2008 la Cour de cassation confirme le verdict et rend définitive la condamnation à 20 ans de réclusion de Jean-Maurice Agnelet.
En 2010, Jean-Maurice Agnelet demande sa libération conditionnelle[5]. Début mars 2011, Jean-Pierre Hernandez, ancien truand jadis impliqué dans la "French Connection" affirme qu'Agnelet est innocent[6], car selon lui, ce serait son « frère » de la pègre Jeannot Lucchesi, qui appartenait alors au clan du parrain marseillais Gaëtan Zampa qui aurait commis l'assassinat. Celui-ci lui aurait confié quelques mois avant sa mort, en 1987, qu'il a tué l'héritière du casino de Nice le Palais de la Méditerranée en 1977, dans le cadre d'un contrat. Il aurait jeté son corps dans les calanques et fait écraser sa voiture puis mis à la ferraille[7]. La famille Le Roux considère qu'il s'agit d'un « coup de pub » à l'occasion de la sortie du livre de Jean-Pierre Hernandez tandis que les avocats de Jean-Maurice Agnelet, Maîtres Saint-Pierre et Versini-Campinchi y voient un fait nouveau qui leur permettent de saisir la Cour de Cassation d'un recours en révision[8].
Chronologie de l'affaire
- Toussaint 1977, disparition d'Agnès Le Roux
- 1985, Jean-Maurice Agnelet bénéficie d'un non-lieu
- 23 novembre 2006, Agnelet comparaît devant les assises des Alpes-Maritimes. Il est acquitté[9].
- 11 octobre 2007, Jean-Maurice Agnelet comparaît en appel devant les assises d'Aix en Provence. Il est condamné[10].
- 2008: le pourvoi en cassation formé par Agnelet est rejeté: la condamnation à vingt années de réclusion criminelle devient définitive.
- 2011: Rebondissement, un ancien truand marseillais affirme connaitre le vrai nom de l'assassin et que Jean-Maurice Agnelet "n'a jamais été un assassin".
Assises des Alpes-Maritimes (Nice, 2006)
- Partie civile : Maitre Georges Kiejman
- Avocat général : Pierre Cortes
- Défense : Maîtres François Saint-Pierre et Jean-Pierre Versini
Assises des Bouches-du-Rhône (Aix-en-Provence, 2007)
- Partie civile : Maitre Hervé Temime
- Avocat général : Pierre Cortes
- Défense : Maîtres François Saint-Pierre et Jean-Pierre Versini
Notes et références de l'article
- ↑ Le quotidien Libération du Jeudi 12 octobre 2006
- ↑ Patron de l'autre casino de la Promenade des Anglais, le Ruhl, il est soupçonné par la police d'avoir des liens avec la pègre de la Côte d'azur et la mafia italienne, et rêve avec Jacques Médecin, député-maire de Nice et alors secrétaire d'État au Tourisme, de faire de sa ville le « Las Vegas européen »
- ↑ On refait le crime : L’Affaire Agnès LEROUX émission RTL du 4 février 2011
- ↑ « Vingt ans pour qu'un alibi d'Agnelet vole en éclats »
- ↑ « Maurice Agnelet a demandé sa libération conditionnelle »
- ↑ Confessions d'un caïd, Jean-Pierre Hernandez, François Mattei, Du Moment, mars 2011
- ↑ « Meurtre d'Agnès Le Roux : un ancien truand parle »
- ↑ Geoffroy Tomasovitch, « Affaire Le Roux : l’avocat d’Agnelet va demander sa remise en liberté » sur Le Parisien, 5 mars 2011
- ↑ Le nouvel Observateur 21 décembre 2006
- ↑ La provence 12 octobre 2007
Voir aussi
Article connexe
Lien et document externe
- (fr) Voir - Une dépêche de l'agence Reuters concernant l'Affaire Le Roux.
- Michel Henry, Agnelet, l’homme que l’on n’aimait pas, Ed. Odile Jacob, 2008