Marche pour l'égalité et contre le racisme
- Wikipedia, 31/10/2011
La Marche pour l'égalité et contre le racisme[1], surnommée par les média Marche des beurs, est une marche antiraciste qui s'est déroulée en France en 1983. Il s'agit de la première manifestation nationale du genre en France.
Après des émeutes dans le quartier des Minguettes répondant à la blessure du jeune Toumi Djaïda, des habitants du quartier, dont le prêtre Christian Delorme et le pasteur Jean Costil[2], ont l'idée d'une longue marche, inspirée par Martin Luther King et Gandhi. Deux revendications principales : une carte de séjour de dix ans et le droit de vote pour les étrangers.
La marche part de Marseille avec 32 personnes le 15 octobre 1983. Une seule personne les accueille à Salon-de-Provence. Elles seront plus de mille à Lyon. La marche est marquée par la nouvelle de l'assassinat d'Habib Grimzi, jeté du train Bordeaux-Vintimille par trois légionnaires[2].
Le mouvement prend de l'ampleur. Les partis politiques de gauche et les associations appellent leurs militants. À Paris le 3 décembre, la marche s'achève par un défilé réunissant plus de 60 000 personnes. Une délégation rencontre le président de la République François Mitterrand qui accorde alors la possibilité d'une carte de séjour et de travail valable pour dix ans[2].
Une seconde marche est organisée en 1984. Rassemblant à Paris un nombre de manifestants plus faible que l'année précédente, elle est soutenue activement par la presse (en particulier les quotidiens le Monde, Libération, le Matin). Selon Philippe Juhem, auteur de « "SOS-Racisme, histoire d'une mobilisation "apolitique"», alors que les pouvoirs publics soutiennent financièrement l'organisation des marches et les assises des « jeunes issus de l'immigration » (à travers le Fond d'action social – FAS –, ou encore les subventions de collectivités territoriales), le mouvement beur finit affaibli par ses divergences internes[3].
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Notes et références
- ↑ Michel Pigenet et Danielle Tartakowsky, « Les marches en France aux XIXe et XXe siècles : Récurrence et métamorphose d’une démonstration collective », dans Le Mouvement social, no 202, janvier-mars 2003, p. 69–94 (89) (ISSN 0027-2671) [texte intégral] .
- ↑ a, b et c Bernard Philippe, « La longue marche des beurs », dans Le Monde, 3 décembre 1983 .
- ↑ Philippe Juhem, SOS-Racisme Histoire d’une mobilisation « apolitique », Contribution à une analyse des transformations des représentations politiques après 1981, décembre 1998, pp. 8-12
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Kolja Lindner: "25 Jahre 'Marche des Beurs': Kämpfe der Migration im Frankreich der 1980er Jahren und heute". In: Peripherie. Zeitschrift für Politik und Ökonomie in der Dritten Welt, no. 114/115, 29e année, vol. 2/2009, pp. 304-324.
- Stéphane Beaud/Olivier Masclet: "Des 'marcheurs' de 1983 aux 'émeutiers' de 2005. Deux générations sociales d’enfants d’immigrés". In: Annales, no. 4, 2006, pp. 809-843.
- Bouzid, La Marche : Traversée de la France profonde, Paris, Sindbad, coll. « Les grands documents de Sindbad », 1984, 158 p. (ISBN 2-7274-0100-0)
- Saïd Bouamama (préf. Mogniss H. Abdallah), Dix ans de marche des Beurs : Chronique d'un mouvement avorté, Paris, Desclée de Brouwer, coll. « Épi-habiter », 1994, 232 p. (ISBN 2-220-03545-X)
- Adil Jazouli: L’action collective des jeunes maghrébins de France, Paris 1986 (CIEMI/L'Harmattant).