Affaire Kaas
- Wikipedia, 3/01/2012
Le 5 avril 1992, Sylviane Kaas est assassinée à son domicile alors que son mari et leurs enfants sont sortis au cinéma à Rouen voir Hook ou la Revanche du Capitaine Crochet. Sur la base d'une dénonciation, André Kaas est jeté en prison un an et demi après. Un non-lieu général est prononcé le 26 mars 2004. L'assassin n'a pas été retrouvé.
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Assassinat de Sylviane Kaas : les faits
Sylviane Kaas est assassinée à son domicile, situé à Anneville-Ambourville (Seine-Maritime), dans l'après-midi du 5 avril 1992, de 2 balles de .22 Long Rifle. C'est Jérôme, l'ainé de 14 ans à l'époque, qui retrouve sa mère allongée au premier étage de la maison avec le fil du téléphone serré autour du cou[1].
Personnalité d'André Kaas
André Kaas, né le 20 novembre 1951, est un homme d'affaires originaire de Rouen. Il a fait fortune comme promoteur immobilier. Il habite une maison luxueuse dans un parc planté d'arbres de quatre hectares[1]. Personnalité flamboyante qui a oscillé toute sa vie entre faillite et fortune, qui collectionne les maîtresses et qui est aussi l'amant de sa belle-mère. Son style de vie choque et suscite des jalousies dans son entourage professionnel et parmi certaines personnes qui le côtoient de près ou de loin. Sa femme Sylviane collectionne elle-aussi les amants.
Judoka, il s'attire aussi les foudres de la police rouennaise en fondant un club de judo et donne des cours d'arts martiaux à des jeunes de cité, pour certains, trafiquants de drogue[2].
Conduite de l'enquête
L'affaire est, en premier, conduit par la gendarmerie de Duclair. Elle constate le vol de bijoux et en conclut à un crime crapuleux. Mais l'affaire est reprise par le SRPJ de Rouen, qui écoute les rumeurs de la ville. Elles sont accablantes pour André Kaas. La police s'empresse de réunir des preuves en faisant pression sur les témoins qu'elles ne trouvent pas. De plus les mobiles d'assassinat de Sylviane par son mari sont bien minces. Sylviane possédait une galerie d'art, rue de la République, et une agence immobilière mais elle laisse un passif de 27 millions de francs[1]. Il y aurait bien une assurance-vie mais il s'avérera qu'elle était destinée au Crédit foncier de Rouen pour garantir le paiement de ses dettes[réf. nécessaire].
Suspicion d'antisémitisme
André Kaas est d'origine juive, sa réussite et son style de vie flamboyant n'ont fait qu'attiser les jalousies. La Police appelait André Kaas qui était relativement enveloppé : « Le Gros Juif »[1]. De plus, il fut, à plusieurs reprises, injurié et maltraité par les agents qui vinrent l'arrêter a son domicile.
Piste inexplorée ?
Une quinzaine de jours avant la mort de Sylviane, un vendeur en lithographie, prétendant œuvrer pour l'aide à la réinsertion des personnes sortant des maisons d'arrêts, se serait présenté au domicile (la gendarmerie en a eu connaissance 5 jours après le début de l'enquête suite à la déposition d'un des enfants Kaas). - L'homme correspond au portrait-robot constitué à partir de différents témoignages. - Il est soupçonné d'une vingtaine d'agressions et en a reconnu treize. C'est un faux démarcheur, impulsif et violent. - Lors du meurtre, une dizaine de tableaux ont été volés (le matériel hi-fi a été ignoré).
Résultat
André Kaas a passé 3 ans en prison pour rien et est resté 8 ans sous contrôle judiciaire. Les enfants sont livrés à eux-mêmes. Les banques vendent tous les biens de la famille. Un non-lieu a été prononcé dans cette affaire le 26 mars 2004, 12 ans, jour pour jour après la mort de sa femme. Les pertes financières pour la famille s'élèverait à plus de 1,7 million d'euros. En juillet 2005, André Kaas, ainsi que les deux autres co-accusés, touche 70 000 euros d'indemnité[réf. nécessaire].
Épilogue
Au moment de son interpellation, sa fille aînée Nathalie a 21 ans et vient de passer sa maîtrise de Droit, son fils Julien a 14 ans, Jérôme en a 12, et le petit dernier 4. Nathalie s'est occupée de ses frères durant l'incarcération de son père. Elle a été contrainte d'arrêter ses études de droit, et a divorcé.
Julien, qui a été le plus malmené par la police, était devenu toxicomane (il en est sorti aujourd'hui). Il avait commencé à travailler à seize ans pour aider sa sœur et son frère.
Jérôme, frappé en pleine adolescence, a dû se battre avec un soutien psychologique.
Nathalie a créé récemment l'association "Enfant de Victime" qui a pour objectif d'aider les enfants et les adolescents en leur apportant un soutien psychologique, scolaire et juridique.
Augustin le fils naturel d’André Kaas moins frappé que ses frères par la crise fut bachelier à 15 ans en 2006.
Publications
- André Kaas, Pas de pitié pour les innocents : Les terribles conséquences d'une erreur judiciaire, Michel Lafon, 2005 (ISBN 978-2-7499-0372-9)
- Nathalie Kaas, Mais tout va très bien, Calmann-Lévy, 1999 (ISBN 978-2-7021-2947-0)
- Faites entrer l'accusé sur France2 du 29 avril 2007
- Enquêtes criminelles - "Mauvaise réputation", sur W9 émission du 2 janvier 2012