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Kokopelli (association)

- Wikipedia, 14/01/2012

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Kokopelli
Logo association kokopelli.jpg
Contexte général
Champs d’action Préservation des semences
Zone d’influence Monde entier
Fiche d’identité
Forme juridique Association loi de 1901
Siège central Alès
Président(e) Dominique Guillet
Employés 18 au début 2010[1]
Slogan Libération des semences et de l'humus
Site web kokopelli.asso.fr

Kokopelli est une association française qui distribue des semences issues de l'agriculture biologique et biodynamique dans le but de préserver la biodiversité semencière et potagère. Elle a été créée en 1999[2] en prenant la suite de l'association Terre de Semences créée en 1994 et dissoute en 1998.

En 2007, elle distribuait 550 variétés de tomates, 300 variétés de piments, 130 variétés de laitues, 150 variétés de courges, 50 variétés d'aubergines, etc.

Sommaire

Description

Basée à Alès, dans le Gard, cette association qui compte 5 190 adhérents (fin 2009) propose aux jardiniers amateurs ou institutionnels plus de 2 000 variétés de semences de plantes et variétés potagères à cultiver et à préserver de la disparition (semences de nombreuses variétés anciennes).

Les objectifs de l'association :

  • contribuer à la sauvegarde de la biodiversité planétaire,
  • rendre accessible aux jardiniers européens des variétés anciennes de plantes et en particulier des variétes potagères, devenues rares,
  • redonner des semences traditionnelles aux paysans du Tiers monde (Inde, etc.),
  • favoriser la naissance de réseaux paysans pour préserver la culture de variétés anciennes et de semences traditionnelles dans le Tiers monde,
  • mettre en place des centres de ressources génétiques dans le Tiers monde,
  • préserver l'existence des semences non OGM et l'agriculture paysanne.

L'association est dirigée par Jean-Marc Guillet, Dominique Guillet et Raoul Jacquin, elle est notamment soutenue par Pierre Rabhi (vice-président de l'association), Jean-Pierre Berlan (économiste et ancien directeur de recherche à l'INRA), Jean-Louis Gueydon de Dives (Fondation pour une Terre humaine), Maurice Chaudière et Isabelle Susini (Fondation Patagonia)[3].

L'association Kokopelli propose deux gammes de semences : une gamme « boutique » d'environ 1500 variétés de semences produites par son réseau de producteurs de semences bios certifiées par des organismes de certification ; et une gamme « collection » de plusieurs centaines de variétés dont une partie est produite par les adhérents au service des adhérents. Les semences de la gamme collection ne sont pas commercialisées et sont disponibles gratuitement pour les membres actifs et bienfaiteurs ainsi que toute personne active dans la production de semences de cette gamme. Des adhérents produisent des semences dans leurs jardins familiaux qui peuvent être envoyées dans les communautés rurales du Tiers-Monde qui en font la requête.

Kokopelli distribue commercialement des semences bios dans toute l'Europe et a une antenne en Belgique. La finalité de ses autres antennes en Inde, au Népal et au Brésil est de distribuer des semences gratuites, de favoriser la création de banques de semences communautaires et de promouvoir des techniques d'Agroécologie tempérée et tropicale.

L'association a lancé une campagne de parrainage pour la conservation vivante d’un nombre maximal d’anciennes variétés. Elle sollicite ses adhérents pour qu'ils parrainent une variété, « Le parrain ou la marraine s’engage ainsi à prendre soin de la variété au fil des années dans son jardin et à en reproduire des semences dont il est invité à en envoyer une partie à l’Association Kokopelli. ». Selon l'association, plus de 4500 jardiniers se sont impliqués dans cette campagne et 1000 souches (semences de départ) sont expédiées en moyenne chaque année depuis trois ans.

Solidarité Kokopelli dans le Tiers-Monde

À partir de l'an 2000, l’Association Kokopelli a intensifié ses dons de semences vers le tiers-monde et en a fait une de ses campagnes prioritaires (150 000 sachets ont été envoyés en 2000, en particulier à destination de l’Asie). Deux cents kilos de semences avaient été introduits en Inde et mis en sachets à partir de l'antenne Annadana à Auroville. À partir de 2002/2003, avec le lancement de la campagne de Parrainage, les personnes ayant envoyé les semences produites dans des jardins familiaux ont été encore plus nombreuses. Le soutien financier des adhérents permet de donner des semences produites par le réseau professionnel de producteurs de semences. Comme pour le parrainage, Kokopelli souhaite que ces semences correspondent aux critères de « pureté variétale » tels que décrits dans l’ouvrage Semences de Kokopelli. De plus Kokopelli communique ces informations (mode de pollinisation, distance d’isolement…) à toute association, ONG ou personne qui reçoit un don de semences afin de permettre la mise en place de parcelles spécialisées dans la reproduction des semences. Selon l'association, depuis 2005, ce sont au total 540 communautés ou associations rurales qui ont bénéficié de ces colis-semences.

Les semences envoyées par Kokopelli France sont acheminées par des volontaires œuvrant pour des ONG ou associations. Leur destination est répartie ainsi : Afrique 70%, Amérique Centrale et Latine 15%, Asie 10%, Europe 5 %.

En Inde, l'antenne de Kokopelli Annadana existe depuis octobre 2000 et est l'une des principales ONG de l'Asie du Sud-Est[réf. nécessaire] dans le domaine de la production de semences gratuites pour les petits paysans, elle soutient les réseaux paysans locaux et les banques de semences communautaires et participe à la promotion d'un vaste programme de pratiques agro-écologiques (méthode John Jeavons, méthode Fukuoka, engrais verts, Terra preta, Efficient Micro-organisms de Teruo Higa, biodynamie, pancha kavya, etc...)[4].

Procédures judiciaires

En 2003 et 2004, les services de la répression des fraudes ont établi des procès verbaux pour vente illicite de variétés non inscrites au catalogue officiel et défauts de marquages de noms de variétés[5]. L’association Kokopelli a été poursuivie pour ces faits, le Groupement national interprofessionnel des semences et plants (GNIS) et la Fédération nationale des professionnels de semences potagères et florales (FNPSP) se sont constitués parties civiles.

Dans un premier temps, un jugement du tribunal d'Alès du 14 mars 2006, a relaxé l'association ; mais le 22 décembre 2006, la Cour d'appel de Nîmes a déclaré le président de l’association Kokopelli, Dominique Guillet, coupable, sur procès-verbal de la répression des fraudes, d’avoir commercialisé des semences de variétés non autorisées en violation de la législation et l'a, en conséquence, condamné à 3 426 amendes de 5 euros chacune, soit 17 130 euros[6].

La Cour de cassation, dans un arrêt en date du 8 janvier 2008, a confirmé l’arrêt de la Cour d’appel de Nîmes pour la condamnation du président de l’association à payer une amende de 17 130 euros. La Cour de cassation a par ailleurs estimé que l’action civile du GNIS était irrecevable, rappelant que « cet organisme n’est pas habilité par une disposition particulière à exercer les droits de la partie civile à l’égard des infractions qui portent atteinte aux intérêts qu’il a pour mission de protéger ». La FNPSP a obtenu la condamnation de Dominique Guillet à lui verser 3 000 euros au titre des frais engagés pour la défense de ses prétentions[7].

Le 9 décembre 2005, le semencier Baumaux a assigné en justice l'association Kokopelli pour concurrence déloyale. Kokopelli a été condamnée en février 2008 à verser 12 000 euros[8]. Kokopelli a fait appel et l'affaire est en cours. Baumaux demande 100 000 euros de dommage intérêts et la suspension des activités de l'association.

Critiques et polémiques

Philippe Baumaux s'insurge contre certaines pratiques, « L’association Kokopelli fait croire aux gens qu’elle veut sauvegarder les anciennes semences » alors que « la gamme de semences qui figure dans le catalogue de vente de Kokopelli ne dépasse pas les 1 500 variétés, et la plupart n’ont rien de très original », il précise : « Vilmorin possède plus de 3 000 variétés, simplement en ce qui concerne les haricots. J’ai même un ami en Hollande qui a planté la même année 6 000 variétés différentes de tomates[9] ». Selon Gil Rivière-Wekstein, « parmi les 1 500 variétés proposées par Kokopelli, on retrouve majoritairement des variétés de tomates, de piments et de courges, parfaitement courantes, pour la plupart en provenance des États-Unis et de l’Europe de l’Est. Certaines figurent même au Catalogue Officiel[9] ! » Le GNIS explique que les lois que Kokopelli ne respectent pas, sont faites pour protéger le consommateur[10] .

En 1997, le GNIS avait réuni les acteurs qui souhaitaient commercialiser les semences anciennes, afin de créer un catalogue spécifique aux semences amateur. Dominique Guillet, fondateur de l'association Kokopelli, s'était opposé à cette démarche. D'autres acteurs : Biaugerme, Baumaux, Germinance, Ferme de Sainte-Marthe, ont pour leur part négocié pour l'inscription de 250 variétés, aux frais du GNIS et de la FNPSP[11].

Le 7 janvier 2009, Dominique Guillet, président de l'association Kokopelli, affirme, dans une tribune diffusée sur plusieurs sites web et blogs, que le ministère de l'Agriculture aurait, selon lui, « interdit au Potager du roi (Château de Versailles) de commander des semences chez Kokopelli (ce qu'ils faisaient depuis un grand nombre d'années) »[12]. Cette assertion du président de Kokopelli est formellement démentie, deux semaines plus tard, par un communiqué d'Antoine Jacobsohn[13], directeur du Potager du roi, qui indique que, si le Potager du roi a cessé d'acheter des semences à l'association Kokopelli « depuis trois ans », il n'a connaissance d'aucune « interdiction » qui aurait pu être faite au Potager du roi, par le ministère de l'Agriculture et de la Pêche, sur les achats de semences à certains fournisseurs. Après avoir signalé que le Potager du roi, par sa politique d'achats, chez divers « fournisseurs professionnels et associatifs », de « variétés légumières traditionnelles et insolites », il conclut son propos en se positionnant clairement en dehors des démarches opposées de grands semenciers comme Monsanto et d'associations militantes comme Kokopelli, en estimant que, selon ses vues : « il existe des alternatives aux discours et aux produits de Monsanto... et de Kokopelli ».

Pour le patron de Graines Baumaux, le Président de Kokopelli tenterait de dissimuler son activité commerciale sous divers prétextes écologiques ou caritatifs[9]. Le gérant de l'équipe commerciale en France de l'association Kokopelli aurait déclaré que le chiffre d'affaires de l'époque, avoisinant les 800 000 euros, partirait essentiellement dans les salaires et frais, et qu'il ne restait pas de grand chose pour les projets de sauvegarde de la biodiversité[9].

Publications

  • Semences de Kokopelli, manuel de production de semences et collection planétaire de variétés potagères, 9e édition [présentation en ligne]
  • Revue Kokopelli, un Joueur de Flûte Enchantée dans le Rêve de Gaïa no 2 automne 2009 [lire en ligne]

Notes et références

  1. « Notre équipe d'Alès », sur le site de Kokopelli.
  2. Association Kokopelli pour la libération de la semence et de l'humus, Journal officiel Associations no 22 du 29 mai 1999, annonce no 38 (déclaration à la préfecture de l'Ardèche le 28 avril 1999).
  3. « Soutien de personnalités », sur le site de l'association Kokopelli.
  4. « Site interne d'Annadana »
  5. Le décret du 16 novembre 1932 (JO du 19 novembre 1932, p. 12006-12067) institue « un catalogue des espèces et variétés de plantes cultivées et d'un registre des plantes sélectionnées de grande culture ». Ce décret évoque pour la première fois la protection des obtentions. Il note : « Art.12- la mention “espèce ou variété” inscrite au registre des plantes sélectionnées est la propriété exclusive de l'obtenteur de la nouveauté. Il ne pourra en faire état qu'après l'inscription définitive. Le commerce des semences, tubercules, bulbes, greffons ou boutures d'une plante inscrite est subordonné à l'autorisation expresse de l'obtenteur. »
    Le Décret 81-605 du 18 mai 1981 (JO du 20 mai 1981) stipule que : « Le ministre de l’agriculture tient un catalogue comportant la liste limitative des variétés ou types variétaux dont les semences et plants peuvent être “mis sur le marché” sur le territoire national. L’inscription sur le catalogue est subordonnée à la triple condition que la variété soit distincte, stable et suffisamment homogène. » Ce décret est « pris pour l'application de la loi du 1er août 1905 sur les fraudes et falsifications en matière de produits et services, en ce qui concerne le commerce des semences et des plants ».
  6. Des défenseurs de légumes oubliés condamnés pour vente illicite, Le Monde, 3 Janvier 2007 (copie du texte).
  7. [1]Arrêt rendu par la Chambre criminelle de la Cour de cassation
  8. Arrêt de la Cour de cassation du 8 janvier 2008, sur la condamnation pour commercialisation de semences non autorisées.
  9. a, b, c et d L'arriere-boutique de Kokopelli, Agriculture Environnement, numéro 44, janvier 2007.
  10. Réaction du Gnis aux arguments de l'association kokopelli
  11. Les 4 saisons du jardinage, numéro 170, mai-juin 2008, page 16.
  12. Dominique Guillet, « TGV : Terrorisme à Grande Vitesse », sur le site de l'association belge Le début des haricots ASBL, 8 janvier 2009.
  13. Antoine Jacobsohn, « Non, Kokopelli n’est pas interdit au Potager du Roi ! », sur Tela Botanica, 22 janvier 2009.

Voir aussi

Articles connexes

Liens et documents externes


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