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Pierre Michel (juge)

- Wikipedia, 30/01/2012

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Pierre Michel, né le 2 juillet 1943 à Saint-Amans-Soult et mort assassiné à Marseille le 21 octobre 1981, est un juge d'instruction français.

Sommaire

Biographie

Il est issu d'une famille de notaires et d'avocats. Il a deux enfants.

Il est nommé en 1975 à Marseille où il s'occupe d'abord d'affaires de mineurs, puis de stupéfiants (notamment les réglements de compte liés à la drogue comme la tuerie du Bar de Téléphone[1]). En 1977, on lui demande de remplacer un collègue chargé du grand banditisme mais cet intérim se prolonge et il hérite finalement du poste. Le premier juge d'instruction au tribunal de grande instance de Marseille, nommé par la presse « le justicier », secoue la police marseillaise qu'il ne juge pas assez motivée, réalise lui-même certaines filatures[2].

C'est, après le juge Renaud, le deuxième juge assassiné en France sur les ordres de la pègre depuis l'Occupation.

Quelques affaires traitées

Il s'est opposé au trafic de drogue dans Marseille, alors considérée comme la capitale mondiale de la drogue. Il a démantelé 6 laboratoires de transformation de l'héroïne et a arrêté 70 trafiquants en 7 ans de magistrature. Assisté des commissaires Gérard Girel et Lucien Aimé-Blanc, il sera en première ligne dans la démantèlement de la French Connection en utilisant des méthodes inédites pour l'époque comme celle d'arrêter les compagnes des trafiquants de drogues.

Mort

Il est abattu de trois balles de 9 mm (2 l'atteignent à la tête, une au thorax), le 21 octobre 1981 à 12 heures 49, par deux tueurs circulant en moto rouge sur le boulevard Michelet à Marseille. La mort est instantanée.

Enquête

La moto du crime est retrouvée 48 heures après l'assassinat du juge sur un parking d'un immeuble grâce à un témoin qui avait relevé en partie son numéro d'immatriculation. Elle avait été volée un an auparavant, vraisemblablement par une équipe spécialisée dans le vol et le recel de motos. Une empreinte digitale est retrouvée sur un autocollant apposé sur la calandre arrière permet de retrouver le propriétaire de la moto, Charles Giardina. La surveillance de ce mécanicien dans un garage permet de remonter à deux de ses relations, les truands Gilbert Ciaramaglia[3] et Daniel Danty qui sont sous la coupe du parrain de Marseille Gaëtan Zampa. Faute de preuves concrètes, les trois comparses sont remis en liberté[2]. C'est finalement par hasard lors d'une arrestation de trafiquants français en Suisse, 5 ans après les évènements, que les commanditaires et les assassins sont « balancés » par François Scapula. Le procès a révélé que le tueur était François Checchi[4], sur une moto conduite par Charles Altiéri, les commanditaires étant François Girard[5] et Homère Filippi[6], truands associés à la French Connection[7].

La ville de Metz a voulu honorer sa mémoire en lui dédiant une rue à son nom juste à côté du Palais de Justice. Il repose au cimetière de l'est a Metz.

Bibliographie

  • Alain Laville, Le juge Michel. Pourquoi est mort celui qui allait révéler les secrets de Marseille, Presses de la Cité, Paris, 1982

Vidéographie

Filmographie

Voir aussi

Lien externe

Notes et références

  1. la tuerie du bar de téléphone au Canet
  2. a et b Alain Tourre, Histoire de l'évêché, La police judiciaire marseillaise, éd. Jacob-Duvernet Eds, 2011
  3. Assassiné par deux hommes en moto le 29 août 1986, son rôle exact n'a pu être déterminé
  4. François Checchi, le tueur du juge Pierre Michel, se livre, La Provence, 20 juin 2010
  5. Inculpé par le juge Michel et emprisonné à l'époque, il a organisé l'assassinat depuis la maison centrale de Clairvaux grâce à son épouse chargée de faire passer ses ordres à l'extérieur. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1988, il a bénéficié en 2005 d'une suspension de sa peine pour raison médicale. Il est alors remis en liberté, tout en restant interdit de séjour à Marseille où il est néanmoins localisé en 2009 [1], avant d'être réincarcéré suite à une affaire de stupéfiants.
  6. Il a disparu depuis juillet 1981 et a été condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône le 19 avril 1991
  7. L'Humanité du 28 janvier 1994 [2]

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