Nicolas Sarkozy
- Wikipedia, 1/02/2012
Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa[N 1], dit Nicolas Sarkozy [nikɔla saʁkɔzi] ()[N 2], né le 28 janvier 1955 à Paris, est un homme d'État français.
Avocat de profession, il a occupé les fonctions de maire de Neuilly-sur-Seine, de député, de porte-parole du gouvernement, de ministre du Budget, de ministre de la Communication, de ministre de l'Intérieur, de ministre de l'Économie et des Finances et de président du conseil général des Hauts-de-Seine.
Alors qu'il est président de l'UMP, Nicolas Sarkozy remporte l'élection présidentielle de 2007 avec 53,06 % des voix au second tour, face à Ségolène Royal. Il prend ses fonctions de 23e président de la République française le 16 mai 2007.
À ce titre, il préside notamment le Conseil européen en 2008, l'Union pour la Méditerranée et le G20 pour l'année 2011. Son mandat est marqué par une crise financière mondiale, une crise économique mondiale, une crise de la dette dans la zone euro, et le « Printemps arabe ».
Famille et vie privée
Nicolas Sarkozy est le fils de Pal Sarközy de Nagy-Bocsa[N 3], immigré hongrois, et d'Andrée Mallah, d'origine française (Rhône-Alpes) et juive séfarade (de Salonique). Le couple a deux autres garçons : Guillaume (1951) et François (1959). Après avoir divorcé d'avec sa femme, Pal Sarkozy se remarie trois fois ; de son troisième mariage avec Christine de Ganay naissent deux autres enfants : Caroline (1967) et Olivier (1969).
S'étant marié trois fois, Nicolas Sarkozy est père de quatre enfants : Pierre (1985) et Jean (1986) avec Marie-Dominique Culioli (mariés en 1982, divorcés en 1996), Louis (1997) avec Cécilia Ciganer-Albéniz (mariés en 1996, divorcés en 2007), et Giulia (2011) avec Carla Bruni-Tedeschi (mariés en 2008).
Études
Élève du lycée Chaptal (8e arrondissement de Paris), qu'il quitte pour redoubler[2] sa sixième au Cours Saint-Louis de Monceau situé rue de Monceau, dans le même quartier, Nicolas Sarkozy obtient un baccalauréat B en 1973.
Étudiant à l'université Paris X Nanterre, il y obtient une maîtrise de droit privé en 1978. Deux ans plus tard, au terme de ses études universitaires, il obtient un certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA)[3] avec la note de 10/20. Il a par ailleurs obtenu un DEA en sciences politiques, lors de la deuxième session, avec un mémoire sur le référendum du 27 avril 1969[4],[5].
En septembre 1979, il entre à l'Institut d'études politiques de Paris section Pol.Eco.Soc. dont il sort, en 1981[6], non diplômé[4]. Selon Catherine Nay, cet échec est probablement dû à une note éliminatoire en anglais[7].
Il effectue son service militaire en 1978, à la Base aérienne 117 Paris (quartier Balard), dans le 15e arrondissement de Paris, où il appartient au Groupe rapide d'intervention chargé du nettoyage[8].
Carrière professionnelle
Après sa prestation de serment en 1981, il entre comme stagiaire et devient collaborateur de l'avocat Guy Danet[9].
En 1987, il crée à Paris le cabinet « Leibovici - Claude - Sarkozy » en s'associant avec deux autres avocats : Arnaud Claude spécialisé en immobilier qui a notamment récupéré dans sa clientèle la ville de Levallois-Perret dont il règle tous les contentieux d'expropriation, et Michel Leibovici. Parallèlement à cela, Nicolas Sarkozy conduit sa carrière politique.
Entre avril 2005 et janvier 2007, il est président de l'EPAD. Il figure parmi les administrateurs de la Société d'économie mixte de Neuilly (Semine) basée à la mairie de Neuilly-sur-Seine, qui gère des immeubles résidentiels.
Il est aussi membre d'honneur du Rotary Club[10] de Neuilly et membre du club Le Siècle[11], réunissant des personnalités de la « classe dirigeante » française.
Carrière politique
1974 - 1993 : débuts, dans les Hauts-de-Seine
Déjà membre de l'Union des jeunes pour le progrès (UJP) dès son arrivée à la faculté, Nicolas Sarkozy adhère à l'Union des démocrates pour la République (UDR) en 1974. Il milite dès son entrée pour l'élection de Jacques Chaban-Delmas à la présidence de la République. Devenu délégué départemental des jeunes UDR des Hauts-de-Seine, il participe à ce titre au grand congrès de Nice de juin 1975, destiné à rallier Valéry Giscard d'Estaing aux gaullistes, alors majoritaires au Parlement. Dans son premier discours, longuement ovationné et remarqué entre autres par Charles Pasqua, il lance : « Être jeune gaulliste, c'est être révolutionnaire[12] ».
En 1976, il adhère au Rassemblement pour la République (RPR) nouvellement créé, et devient responsable du parti gaulliste dans la section de Neuilly, puis secrétaire dans la circonscription Neuilly-Puteaux l'année suivante. En 1977 toujours, il est élu conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine sur la liste d'Achille Peretti.
Il devient, en 1980, président du comité de soutien des jeunes à la candidature présidentielle de Jacques Chirac en vue de l'élection de 1981[13].
Le maire de Neuilly-sur-Seine, Achille Peretti, meurt en 1983 d'un arrêt cardiaque lors d'une réception officielle. Chargé de préparer la campagne de Charles Pasqua, Nicolas Sarkozy prend ce dernier de court en présentant finalement sa propre candidature, expliquant plus tard que « la candidature de Pasqua ne passait pas » et que « ce sont les conseillers municipaux eux-mêmes qui [l]'ont conduit à franchir le pas »[14]. Après le refus de Jacques Chirac de trancher entre les deux hommes, Charles Pasqua renonce à se présenter et Nicolas Sarkozy est élu maire de Neuilly-sur-Seine le 29 avril 1983, face au centriste Louis-Charles Bary. À 28 ans, il devient ainsi l'un des plus jeunes maires de France et signe son premier succès politique majeur.
Il est chargé de mission, de 1987 à mai 1988, pour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques au sein du ministère de l'Intérieur[15].
Lors de la campagne présidentielle de 1988, il s'engage à nouveau aux côtés de Jacques Chirac et est chargé d'organiser ses grands meetings. Ses relations nouées au niveau local sont mises au service du candidat gaulliste qui lui présente alors sa fille, Claude Chirac, puis Édouard Balladur, avec lesquels il se lie d'amitié. Après la défaite de la droite à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy est élu député de la 6e circonscription des Hauts-de-Seine.
1993 - 1997 : premières responsabilités gouvernementales et « traversée du désert »
Ministre du Budget et porte-parole du gouvernement
Lors de la victoire de la droite aux élections législatives de 1993, Nicolas Sarkozy est réélu député de la 6e circonscription des Hauts-de-Seine au premier tour de scrutin, avec 64,9 % des voix. Nommé ministre du Budget dans le gouvernement Édouard Balladur le 30 mars 1993, il cumule cette fonction avec celle de porte-parole de gouvernement[16], et commence à se faire connaître du grand public.
À ce poste, il est chargé de préparer le collectif budgétaire pour 1993 puis les lois de finances pour 1994 et 1995. Il y inscrit certaines mesures fiscales comme la suppression définitive de la règle du décalage d’un mois en matière de Taxe sur la valeur ajoutée et la réduction de treize à sept du nombre des tranches barème de l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Il hérite également de la mission de réduire le déficit budgétaire afin de mettre la France en conformité avec les critères de convergence prévus par le traité de Maastricht sur l’union économique et monétaire, entré en vigueur le 1er novembre 1993. Il prépare ainsi la loi d’orientation quinquennale des finances publiques publiée le 24 janvier 1994. En matière comptable, il est à l'origine des lois des 2 et 27 décembre 1994 créant le code des juridictions financières qui regroupe l'ensemble des dispositions de droit français relatives au jugement des comptes publics, ainsi qu'à la responsabilité des ordonnateurs, tandis qu'un nouveau plan comptable des communes est mis en place par la loi du 22 juin 1994. Enfin, il participe à la politique de privatisation entreprise par le gouvernement avec celle de la Société d'exploitation industrielle des tabacs et des allumettes (SEITA), dépendant de son ministère, le 6 février 1995. L'Imprimerie nationale pour sa part, partie intégrante de l’administration centrale des finances depuis 1910, est transformée par la loi du 31 décembre 1993 en une société anonyme au capital entièrement détenu par l’État[17].
Sa notoriété augmente significativement après son intervention fort médiatisée dans la prise d'otages de la maternelle de Neuilly, un fait divers survenu dans la commune dont il est le maire, quelques jours après son entrée au gouvernement. Le 13 mai 1993, Érick Schmitt, alias « Human Bomb », retient en otage 21 enfants dans une classe d'une maternelle de Neuilly-sur-Seine. Nicolas Sarkozy négocie directement avec « HB », et obtient la libération d'un enfant sous l'œil des caméras. Le preneur d'otages sera ensuite abattu de trois balles dans la tête.
Soutien à Édouard Balladur et « disgrâce »
Lors de l'élection présidentielle de 1995, il préfère Édouard Balladur[18] à Jacques Chirac. Il abandonne ainsi son poste de porte-parole du gouvernement pour devenir porte-parole du candidat Balladur. Celui-ci, longtemps favori dans les sondages, est éliminé dès le premier tour, avec 18,58 % des suffrages. Le 5 mai, lors du dernier meeting de Jacques Chirac avant le second tour, Nicolas Sarkozy est sifflé et hué. À la suite de la victoire du maire de Paris, il n'obtient aucun poste ministériel dans le gouvernement Alain Juppé, bien que ce dernier ait évoqué son nom au président. Au cours d'un bref passage à une réunion nationale du RPR, le 15 octobre 1995, il est à nouveau conspué. Débute alors une « traversée du désert » qui dure jusqu'en 1997.
Pendant l'été 1995, sous le pseudonyme « Mazarin », il publie dans le journal Les Échos une série de lettres intitulées « Les Lettres de mon château » présentées comme la correspondance fictive de Jacques Chirac avec diverses personnalités du monde politique[19]. Il a attendu 2004 pour reconnaître publiquement qu'il était l'auteur de ces articles[20].
1997 - 2002 : dirigeant du RPR et nouvelle « traversée du désert »
La victoire législative de la « gauche plurielle », en 1997, lui permet de devenir secrétaire général du RPR, dont Philippe Séguin est le président.
À la suite de la soudaine démission de Philippe Séguin de la présidence du parti gaulliste, Nicolas Sarkozy le remplace par intérim, d'avril à décembre 1999. Il conduit alors, conjointement avec Alain Madelin, la liste RPR-DL aux élections européennes de 1999. Ce scrutin est marqué par une sévère défaite pour la droite pro-européenne : la liste qu'il dirige arrive en troisième position avec 12,82 % des suffrages, derrière la liste souverainiste menée par Charles Pasqua et Philippe de Villiers (13,05 %) et celle du Parti socialiste (21,95 %).
Il annonce sa démission de sa fonction intérimaire de président du RPR le 14 juin 1999[N 4], renonce à toute responsabilité au sein du parti et se retire de la politique nationale. Il assiste tout de même, en 2001, au 25e anniversaire de la création du parti gaulliste. Pendant cette période, il rejoint le cabinet d'avocats où il exerce, et publie, en 2001, un ouvrage : Libre.
2002 - 2007 : une influence grandissante au niveau national
La XIIe législature est une période d'ascension pour Nicolas Sarkozy, tant politique – au sein du gouvernement et du parti présidentiel – que médiatique et populaire.
Ministre de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales
En 2002, il soutient la candidature de Jacques Chirac, qui est réélu au second tour face à Jean-Marie Le Pen. Alors que Nicolas Sarkozy est donné favori pour le poste de Premier ministre, Jacques Chirac lui préfère Jean-Pierre Raffarin[21]. Le 7 mai 2002, il est nommé ministre de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales, « numéro deux du gouvernement ». Lors des élections législatives de 2002, il est réélu député de la sixième circonscription des Hauts-de-Seine avec 68,78 % des voix au premier tour, étant le député de droite le mieux élu. Il quitte ses fonctions à l'Assemblée nationale pour rester au gouvernement.
À la tête du ministère de l'Intérieur, il impose un style « musclé » et fait de la sécurité sa priorité, déclarant vouloir s'affirmer par l'action. En quelques mois, sa cote de popularité connaît une hausse importante, passant, dans le baromètre TNS Sofres, de 43 % en mai 2002 à 59 % en mai 2003[22], ce qui fait de lui la personnalité politique la plus populaire en France. Par contraste avec la période qui a suivi les défaites de 1995 et de 1999, Nicolas Sarkozy est l'objet d'une importante médiatisation à partir de 2002. Il réalise notamment, dans l'émission 100 minutes pour convaincre, le plus gros score d'audience à l'époque pour une émission politique en 2003, avec plus de sept millions de téléspectateurs[23].
Il organise avec Gilles de Robien, ministre des Transports, une politique plus répressive sur les excès de vitesse destinée à renforcer la sécurité routière. Cette politique, dont l'aspect le plus emblématique est la multiplication des radars automatiques sur les routes, sera mise en œuvre sur une période de baisse notable du nombre d'accidentés.
Il soutient la mise en place du Conseil français du culte musulman (CFCM), initiée en 1999 par Jean-Pierre Chevènement, et intervient sur les dossiers de l'éducation et des retraites.
Par la loi sur la sécurité intérieure du 18 mars 2003, complétée par la Loi Perben II, le fichage ADN, instauré en 1998 et limité à l'origine aux délinquants sexuels, a été étendu à toute personne soupçonnée d'un quelconque délit (sauf délit d'initié ou financier). Cette loi a notamment permis le fichage génétique de faucheurs d'OGM, d'étudiants anti-CPE[24]. Les personnes refusant de se laisser ficher risquent jusqu'à 15 000 € d'amende et un an de prison.
Dès 2003, Sarkozy défend aussi le principe des peines plancher, importé des États-Unis[25]. Mais le garde des Sceaux, Dominique Perben, s'opposait alors à cette mesure, contraire selon lui au « principe d'individuation de la peine », et donc anti-constitutionnelle[25]. En raison des débats au sein de la majorité UMP, une mission parlementaire, présidée par Pascal Clément, alors président de la commission des lois, était créée en mars 2004[25]. Nommé garde des Sceaux en juin 2005, Clément défendit lui-même le projet de loi soutenu par Sarkozy, mais sans retenir le principe des peines planchers[25]. Celui-ci n'a donc pas été instauré par la loi du 12 décembre 2005 sur la récidive des infractions pénales, mais seulement après l'accession à la présidence de Sarkozy, par la loi Dati de décembre 2007[25].
Malgré sa connaissance du tissu social corse grâce à ses liens familiaux[26], sa politique dans l'île est marquée par le rejet de la proposition de réorganisation administrative pour laquelle Nicolas Sarkozy s'était engagé, à l'issue du référendum local en date du 6 juillet 2003 (51 % de « non », 49 % de « oui »). Yvan Colonna, recherché dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du préfet Claude Érignac, est arrêté après une cavale de quatre ans, l'avant-veille de ce référendum[26]. Nicolas Sarkozy déclare le soir de l'arrestation que « La police française vient d'arrêter Yvon Colonna (sic), l'assassin du préfet Erignac »[27], ce qui lui vaut des reproches pour atteinte à la présomption d'innocence et des poursuites judiciaires d'Yvan Colonna, qui sont reportées en raison de l'immunité de Nicolas Sarkozy, devenu président de la République[28]. Colonna est finalement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour la troisième fois en juin 2011.
Nicolas Sarkozy fait de la lutte contre la recrudescence d'actes antisémites en France une de ses priorités. Son action contre l'antisémitisme est saluée par le Centre Simon-Wiesenthal qui lui décerne son prix de la Tolérance en 2003 et le consistoire central israélite de France, l'institution administrant le culte israélite en France, saluera « l'extrême sévérité » dont a fait preuve Nicolas Sarkozy dans la répression des actes antisémites[29].
Ministre d'État, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie
Nicolas Sarkozy est nommé ministre d'État, de l'Économie, des Finances et de l'Industrie dans le troisième gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, suite au remaniement ministériel de mars 2004. Il axe dans un premier temps sa politique sur la réduction du déficit[30] et annonce en 2005 le respect par la France du pacte de stabilité, avec un déficit de 2,9 % du PIB.
Au niveau industriel, il fait passer la participation de l'État de 50,4 à 41 % du capital de France Télécom en septembre 2004, conclut le changement de statut d'EDF et GDF, et annonce la privatisation partielle du groupe Areva. Dans le secteur privé, il fait intervenir l'État pour empêcher le dépôt de bilan du groupe Alstom et favorise la fusion Sanofi / Aventis face à Novartis. Ces interventions de l'État français dans le marché aux dépens d'intérêts allemands (participations dans Aventis et approches de Siemens pour Alstom) irritent les dirigeants allemands[31]. Il dénonce également les hausses de prix dans la grande distribution ou les banques, et signe des accords avec les professionnels concernés. Ces accords ont été contestés lors de leur signature par les syndicats[32], puisque selon eux, ils ont eu pour conséquence la réduction de postes administratifs et d'encadrement avec la suppression éventuelle de nombreux postes entre 2005 et 2007.
Le bilan de son activité de ministre de l'Économie est contrasté. Si d'après lui les prix des articles vendus en grandes surfaces ont été réduit de 2 % en moyenne, selon l'observatoire professionnel ECR-IRI, les prix ont baissé effectivement de 1,76 % de juin à novembre 2004, « reflétant visiblement l'accord de baisse de 2 % des prix des grandes marques conclu en juin »[33].
« Pour relancer la croissance », il a lancé l'exonération des donations jusqu'à 20 000 euros à chaque enfant et petit-enfant (mesure du 10 juin 2004 au 31 mai 2005). Cette mesure, à l'origine temporaire, a été finalement prolongée et amplifiée jusqu'au 31 décembre 2005[34]. Son engagement à ne pas privatiser EDF-GDF[35] n'a pas été tenu. Un an plus tard, le ministre de l'Économie du gouvernement Dominique de Villepin (dans lequel il est ministre de l'Intérieur), cherche à céder des parts de GDF en vue de sa fusion avec Suez, et Nicolas Sarkozy, en tant que chef de file de l'UMP ne donne pas d'instruction contraire à ses parlementaires. Il a aussi procédé à la vente d'une partie des réserves d'or de la banque de France, ainsi que de possessions immobilières.
Président de l'Union pour un mouvement populaire
Le 1er septembre 2004, Nicolas Sarkozy déclare officiellement sa candidature à la présidence de l'UMP[36] à la suite de la démission d'Alain Juppé, poursuivi pour « prise illégale d'intérêt ». Jacques Chirac, dans son entretien télévisé du 14 juillet 2004, avait néanmoins mis Nicolas Sarkozy en demeure de choisir entre ce dernier poste et le ministère. À une question à ce propos, le président de la République avait lancé « Je décide, il exécute », phrase mal perçue par les proches de Nicolas Sarkozy.
Lors du congrès du 28 novembre 2004, il est élu président de l'UMP par les militants avec 85,09 % des voix contre 9,10 % à Nicolas Dupont-Aignan et 5,82 % à Christine Boutin[37]. Le lendemain, il présente sa démission à Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin. Il est remplacé par Hervé Gaymard.
Dès lors, le nouveau président met en œuvre un programme de rénovation du parti (adhésions gratuites…).
Ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire
Le 31 mai 2005, deux jours après le résultat négatif au référendum sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe, le gouvernement Jean-Pierre Raffarin III démissionne. Nicolas Sarkozy est nommé ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, « numéro deux du gouvernement », dans le gouvernement Dominique de Villepin. Il cumule ainsi poste ministériel et présidence de l'UMP, alors que ce cumul avait été jugé impossible par le chef de l'État, lors de son interview du 14 juillet 2004[38]. Il conserve également la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine.
La politique de réaction rapide aux faits médiatiques de Nicolas Sarkozy entraîne plusieurs fois des critiques des différents bords. Ainsi, en juin 2005, sa proposition de sanction d'un juge d'application des peines (affaire Nelly Cremel) lui vaut un rappel à l'ordre du Premier ministre et les reproches du Syndicat de la magistrature[39]. De même, entre septembre 2005 et août 2006, après la mort de plusieurs personnes dans des incendies, il demande que les immeubles insalubres ou dangereux, voués à la destruction, soient évacués ; plusieurs associations, dont Droit au logement, voient dans cette mesure un prétexte à l'expulsion. En août 2006, à Cachan, le plus important squat de France est évacué par la police.
Peu après les attentats du 21 juillet 2005 à Londres, Nicolas Sarkozy fait voter une loi de lutte contre le terrorisme. Le fait que les données, de connexion à Internet, des usagers puissent être transmises aux autorités policières, sans contrôle judiciaire, provoque des critiques de la CNIL et du PS, qui saisit, sans succès, le Conseil constitutionnel[40] — cette disposition est prorogée jusqu'en 2012 par une loi du gouvernement François Fillon. En 2006, à la suite de la sortie du livre Les Mosquées de Roissy de Philippe de Villiers, il fait abroger 43 habilitations de bagagistes de l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle[41] qui auraient des « pratiques radicales » de l'islam, ce qui provoque des protestations et recours soutenus par la CFDT et la CFTC[42] (le tribunal administratif annule quatre abrogations[43]) ; le MRAP, pour sa part, dénonce les « ravages de la stigmatisation »[44].
À plusieurs reprises, Nicolas Sarkozy se rend rapidement sur les lieux de faits divers, employant un vocabulaire vif qui provoque des controverses, y compris au sein du gouvernement[45]. Ainsi, le 20 juin 2005, à La Courneuve, il déclare : « Les voyous vont disparaître. Je mettrai les effectifs qu'il faut, mais on nettoiera la Cité des 4000 »[46]. Une dizaine de jours plus tard, au même endroit, il affirme que « le terme “nettoyer au Kärcher” est le terme qui s'impose, parce qu'il faut nettoyer cela »[47]. En septembre 2005, Nicolas Sarkozy prône la fermeté contre tous ceux qui, selon lui, menacent la sécurité des Français, « en premier lieu les gens du voyage, les jeunes des banlieues, les immigrés illégaux »[48]. Le 26 octobre 2005, à Argenteuil, la situation est assez tendue : le ministre est insulté par des jeunes du quartier et est l'objet de jets de pierres sur son passage. Les journaux télévisés diffusent à plusieurs reprises les images du ministre déclarant à un interlocuteur : « Vous en avez assez, hein, vous avez assez de cette bande de racailles ? Eh bien on va vous en débarrasser »[49]. Une partie de la presse y voit une stigmatisation des habitants des quartiers dits sensibles et ainsi une des causes des émeutes à venir[50] ; L'Humanité accuse ainsi Nicolas Sarkozy d'avoir utilisé délibérément cette expression pour occuper l'espace médiatique[51]. Arrêt sur images remet en cause cette intentionnalité, Françoise Laborde y associant la tentation pour la télévision d'aller au sensationnel et un possible parti-pris de certains journalistes contre Nicolas Sarkozy[52]. Les mots « Kärcher » et « racaille » restent par la suite associés à Nicolas Sarkozy[53].
Le lendemain, le 27 octobre 2005, après la mort de deux adolescents[54] fuyant la police[55], des émeutes éclatent en banlieue parisienne et en province. Nicolas Sarkozy prône lors de cette crise la « tolérance zéro » ; il ordonne d'expulser du territoire tous les étrangers condamnés dans ce cadre[56]. Selon lui, les émeutes sont le fait de « bandes organisées », de « véritables mafias ». Un rapport des Renseignements généraux rendu public suggère, quant à lui, une « révolte populaire des cités » spontanée, due à la condition sociale des émeutiers et non à leur origine ethnique ou géographique, ajoutant que réduire ces événements « à de simples violences urbaines serait une erreur d'analyse »[57]. Les émeutes durent 21 jours, pour un coût matériel de 200 millions d'euros (destruction d'écoles, de bibliothèques et d'entreprises, incendie de voitures). Sur les 2 734 personnes placées en garde à vue, 597 personnes sont incarcérées et une est expulsée[réf. nécessaire]. Alors qu'une partie de la gauche réclame la démission du ministre, un sondage de l'institut Ipsos indique que 68 % des personnes interrogées lui sont favorables[58].
En janvier 2006, Dominique de Villepin annonce la mise en place d'un Contrat première embauche (CPE) destiné à réduire le chômage des jeunes. Après un mois de protestations lycéennes et étudiantes, Nicolas Sarkozy prend ses distances avec ce projet, Bruno Julliard (président de l'UNEF et opposant au projet) affirmant même avoir reçu un SMS de soutien de sa part[59]. Le 28 mars 2006, Nicolas Sarkozy propose de ne pas appliquer tout de suite le CPE[60] ; Jacques Chirac annonce progressivement son abandon le 31 mars 2006, puis le 10 avril. Les différents sondages montrent que Nicolas Sarkozy est peu affecté en termes de popularité par la crise, contrairement aux deux chefs de l'exécutif[61], mais le Parti socialiste cherche à l'impliquer en parlant du trio « Chirac-Villepin-Sarkozy »[62], alors que Nicolas Sarkozy joue la solidarité avec le Premier ministre, saluant l'« attitude respectable » de Dominique de Villepin[63]. Selon Le Monde, ses relations avec le président ressortent bien meilleures de cette crise[64].
En juillet 2006, Nicolas Sarkozy lance une proposition de loi réformant de façon significative le droit des étrangers, visant à promouvoir une « immigration choisie au lieu d'une immigration subie ». La loi se concentre sur deux points : le durcissement des conditions de régularisation des sans-papiers et du regroupement familial (une circulaire de février ayant déjà donné des instructions sur les conditions d'interpellation) et le retour à une politique officielle d'immigration de travailleurs dans plusieurs secteurs de l'économie. Sur le premier point, la Ligue des droits de l'Homme et RESF parlent de « rafles » et de « régression sécuritaire ». Début juin, le ministre donne des directives ciblées de régularisation ; pour la gauche (RESF ou Jack Lang par exemple), elles sont trop partielles, tandis que Philippe de Villiers les critique, souhaitant l'expulsion de tous les étrangers en situation irrégulière. Sur le second point, plusieurs dirigeants africains s'élèvent contre un « pillage des élites » ; Nicolas Sarkozy se rend au Sénégal et au Mali pour tenter d'expliquer sa loi, mais il est chahuté et accusé de racisme[65]. Finalement, en septembre, il signe avec Abdoulaye Wade un accord sur une politique d'immigration concertée[66].
Nicolas Sarkozy initie, dès 2006, un projet de loi sur la prévention de la délinquance. Parmi les points-clés de ce projet, il insiste pour que soient détectés, dès le plus jeune âge, d'éventuels troubles du comportement. La loi est votée et validée par le Conseil constitutionnel, mis à part deux articles qui prévoyaient la responsabilisation des magistrats instructeurs. Cette loi instaure aussi un contrôle des activités sur Internet, comme la diffusion de scènes de violence (happy slapping), ce qui est critiqué par la Ligue Odebi comme pouvant permettre la censure d'images de violences policières[67].
Le 8 juin 2006, lors d'une conférence de presse, Nicolas Sarkozy présente son bilan au ministère, à l'aide de chiffres issus d'études de l'Observatoire national de la délinquance (OND)[68]. Les chiffres de l'insécurité qu'il présente sont globalement en baisse (en moyenne de 3 %[réf. nécessaire]) sur la période 2002-2005, à l'exception des violences aux personnes, en nette hausse (9 % selon le ministère de la Justice), tendances poursuivies en 2006[69]. En matière de sécurité routière, la politique de répression aurait permis de réduire le nombre de tués de 7 242 en 2002 à 4 703 en 2006 (soit - 35 %)[70]. En matière d'immigration, le nombre de titres de séjour délivrés est en baisse (- 2,57 %), pour la première fois depuis dix ans, tandis que les expulsions d'immigrés clandestins ont doublé entre 2000 et 2005, passant de 10 000 à 20 000[71]. En réaction à ce bilan, le Parti socialiste invoque la forte augmentation des violences faites aux personnes[72] et établit des liens entre cette augmentation et les décisions du ministre, qu'il avait critiquées[73], et que la baisse est obtenue artificiellement par la notation au chiffre des policiers. En réaction à ce même bilan, Alain Bauer, président de l'OND, précise que l'indicateur de la violence continue d'augmenter chaque année quelle que soit la législature au pouvoir.
Après que Nicolas Sarkozy a exprimé son souhait de démissionner du ministère de l'Intérieur pour s'investir à temps plein dans la campagne pour l'élection présidentielle de 2007[74], Jacques Chirac annonce, le 19 mars 2007, la date de démission du ministre de l'Intérieur : Nicolas Sarkozy quitte ses fonctions le 26 mars, laissant la place à François Baroin.
Campagne présidentielle de 2007
Nicolas Sarkozy rend publique sa candidature à l'élection présidentielle de 2007 dans une interview à la presse régionale, réalisée le 29 novembre 2006[75].
Les mots d'ordre de sa campagne sont la restauration de la confiance dans la politique, « travailler plus pour gagner plus » (slogan emprunté au MEDEF[76],[77]), « la rupture tranquille », et « l'ordre en mouvement » (s'opposant par là au slogan de l'« ordre juste » de sa concurrente Ségolène Royal, qu'il jugeait immobiliste). Les journalistes y voient une référence au slogan de François Mitterrand, la « force tranquille »[78],[79].
Comme tous les candidats à l'élection présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy a déclaré son patrimoine, qui s'élève à 2,04 millions d'euros, principalement en assurance-vie[80]. En janvier 2007, son équipe de campagne avait précisé qu'il avait payé pour la première fois un impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en 2006, pour une base imposable d'environ 1 137 000 euros[81].
Le 10 janvier 2007, le Parti socialiste rend public un ouvrage rédigé par Éric Besson et intitulé L'inquiétante « rupture tranquille » de monsieur Sarkozy[82] dans lequel ce dernier est accusé de dissimuler une idéologie de « néo-conservateur américain à passeport français » derrière des apparences de pragmatisme[83],[84].
L'UMP réagit vivement, parlant d'« attaques personnelles aux accents xénophobes douteux » ; Yves Jégo parle d'« une caricature malhonnête »[85]. Éric Besson déclare par la suite qu'il s'agissait « d'une entreprise délibérément conçue de diabolisation » organisée par le PS. Le Parti socialiste adopte alors, selon les partisans de Nicolas Sarkozy, une tactique de diabolisation dite « TSS » (tout sauf Sarkozy)[86].
Le 14 janvier 2007, Nicolas Sarkozy, seul candidat à la primaire de son parti, est désigné candidat de l'UMP à l'élection présidentielle par 98,09 % des votants et un taux de participation de 69,06 % des adhérents, lors d'un congrès réunissant entre 30 000 et 110 000 personnes[N 5].
Le 26 mars 2007, Nicolas Sarkozy quitte le ministère de l'Intérieur pour se consacrer pleinement à sa campagne présidentielle, espérant vaincre « la barrière du ministre d'État » et ouvrant une « nouvelle étape de la campagne » ; François Baroin prend sa succession place Beauvau.
Le scrutin se déroule dans un contexte d'engouement politique qui a permis à l'inscription sur les listes électorales de battre tous les records, avec 45 millions d'inscrits, soit 1,8 million de plus en un an. Conformément à ce qu'annonçaient les sondages, Nicolas Sarkozy arrive en tête des douze candidats au premier tour, le 22 avril 2007, avec 31,18 % des suffrages exprimés, soit le record absolu en nombre de voix pour un candidat à une élection présidentielle. Viennent ensuite la candidate socialiste Ségolène Royal (25,87 %) et le centriste François Bayrou (18,57 %)[87].
Après le traditionnel débat de l'entre-deux tours, dont d’après un sondage, il sort vainqueur[88], il est élu président de la République le 6 mai 2007, avec 53,06 % des suffrages (18 983 138 voix) face à Ségolène Royal (46,94 %, soit 16 790 440 voix).
À l'annonce des résultats, des rassemblements d'opposants de gauche à Nicolas Sarkozy se forment dans une quinzaine de grandes villes de France. Quelques rassemblements dégénèrent en émeutes. Les deux nuits suivantes sont émaillées de violences, mais à moindre échelle. Une enquête TNS Sofres, publiée le 8 mai 2007, indique que 50 % des Français sont satisfaits de la victoire de Nicolas Sarkozy, alors que 41 % des sondés sont d'un avis inverse[89].
Le 14 mai 2007, il annonce sa démission de la présidence de l'Union pour un mouvement populaire par souci d'impartialité[90].
Depuis 2007 : la présidence de la République
La passation des pouvoirs avec son prédécesseur Jacques Chirac a lieu le 16 mai 2007[91] : Nicolas Sarkozy devient ainsi le 23e président de la République française et le 6e président de la Ve République.
Dans l'après-midi, le nouveau président rend hommage, à la cascade du Bois de Boulogne, aux 35 jeunes Français résistants assassinés en août 1944 par les nazis, comme Guy Môquet, communiste de 17 ans, fusillé à Châteaubriant, en octobre 1941. Il se rend ensuite à Berlin pour rencontrer la chancelière allemande, Angela Merkel[92].
Politique intérieure
Le 17 mai 2007, Nicolas Sarkozy nomme François Fillon au poste de Premier ministre. Ce dernier forme le lendemain un gouvernement réduit à 15 ministres (huit hommes et sept femmes), auxquels s'ajoutent quatre secrétaires d'État et un haut-commissaire. Le gouvernement contient des personnalités de gauche, du centre-droit et de la société civile. Le ministère de l'Économie et des Finances est scindé en deux, l'un chargé du budget de l'État, l'autre de la stratégie économique et du développement. Conformément au Pacte écologique signé par Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle, Alain Juppé prend la tête d'un grand ministère alliant l'écologie, l'aménagement territorial et le transport. Le ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement, sujet à polémiques, est créé.
À l'issue du second tour des élections législatives de juin 2007, l'UMP conserve la majorité absolue à l'Assemblée nationale, avec 313 élus sur 577. Conformément à la tradition, François Fillon remet sa démission au président de la République le 18 juin 2007, et ce dernier le reconduit immédiatement dans sa fonction pour former un nouveau gouvernement, sans Alain Juppé, seul ministre battu dans sa circonscription.
En août 2007, la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU), défendue par Valérie Pécresse, est définitivement adoptée par le Parlement. Pendant sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait proposé une réforme de l'enseignement supérieur pour donner plus d'autonomie aux universités françaises, afin qu'elles puissent « gérer leurs filières d'enseignement, recruter leurs élèves et leurs enseignants, les payer comme elles l'entendent, utiliser leur patrimoine, signer des partenariats ». Critiquée par les syndicats d'enseignants-chercheurs et d'étudiants, elle est régulièrement présentée par la droite comme l'un des succès du quinquennat de Nicolas Sarkozy, 90 % des universités ayant opté pour la gestion autonome au 1er janvier 2011 et la mise en œuvre de cette loi ayant « renforcé l'attractivité des postes administratifs des universités » et permis de recruter des professeurs étrangers renommés, tel George Fitzgerald Smoot, selon un rapport d'information sénatorial[93].
La loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat (TEPA), qui prévoit entre autres la défiscalisation des heures supplémentaires, l'allègement des droits de succession, la déduction fiscale sur les intérêts d'emprunt immobilier, l'abaissement du bouclier fiscal, est votée en août 2007. Au premier mois de son entrée en vigueur, en octobre 2007, une enquête de l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS) indique que 40 % des entreprises de plus de dix salariés ont déclaré une exonération relative à la loi TEPA et que 75 % des entreprises de plus de dix salariés ont l'intention d'utiliser cette mesure[94].
Durant les mois suivants, plusieurs lois sont votées pour limiter l'immigration clandestine (loi du 20 novembre 2007, controversée en raison de l'établissement d'un dispositif sur les tests génétiques – l'amendement « Mariani » –, ainsi que de l'autorisation d'effectuer des statistiques ethniques – cette dernière disposition a été censurée par le Conseil constitutionnel) et la récidive (la loi sur la récidive d'août 2007, qui instaure notamment des peines-plancher, et la loi du 25 février 2008 relative à la rétention de sûreté, adoptée par procédure d'urgence (article 49-3) et partiellement censurée par le Conseil constitutionnel).
Le service minimum dans les transports et les écoles est institué durant la première année de son mandat : le but de ce dispositif d'accueil est, pour le gouvernement, de ne pas pénaliser les parents ou salariés qui travaillent lors des grèves. À la fin de l'année 2007, est également votée la réforme des régimes spéciaux de retraite, qui doit harmoniser les « principaux paramètres de ces régimes avec ceux de la fonction publique, afin que l'ensemble des Français soient placés sur un pied d'égalité[95] ».
Recevant le titre de chanoine honoraire de Saint-Jean-de-Latran le 20 décembre 2007, Nicolas Sarkozy prononce un discours dans lequel il fait référence à l'encyclique Spe Salvi du pape Benoît XVI, rappelle les liens qui unissent la France et le Saint-Siège et appelle à une laïcité moins rigide, qu'il nomme « laïcité positive[96] ».
Une franchise médicale sur les médicaments, les actes paramédicaux et les transports sanitaires entre en vigueur le 1er janvier 2008, dans le but de lutter contre le cancer et la maladie d'Alzheimer et d'améliorer les soins palliatifs[97]. Le mois suivant, Nicolas Sarkozy annonce les dix principales mesures du plan Alzheimer, doté de 1,6 milliard d'euros sur cinq ans[98].
Après la défaite de la droite aux élections municipales et cantonales, Nicolas Sarkozy procède, le 18 mars 2008, à un remaniement ministériel, faisant entrer six nouveaux secrétaires d'État dans le gouvernement. Dans le même temps, il appelle à la création d'un « comité de liaison pour renforcer les liens à l'intérieur de la majorité et préparer les futures échéances politiques[99] » : le Comité de liaison de la majorité présidentielle voit officiellement le jour en juin de l'année suivante.
En avril 2008, est lancée la première étape de la révision générale des politiques publiques (RGPP), qui a pour objectif la réforme de l'État, la baisse des dépenses publiques et l'amélioration des politiques publiques.
La loi Chatel, qui doit favoriser la libre concurrence et la baisse des prix, et la loi de modernisation de l'économie (LME), qui crée notamment le statut d'auto-entrepreneur, sont adoptées en 2008. Au 31 décembre 2009, l'INSEE comptabilise 320 019 demandes de création en auto-entrepreneur[100] et l'objectif d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires est atteint[101].
Comme il s'y était engagé durant la campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy fait baisser la TVA dans la restauration, de 19,6 à 5,5 %. Critiquée pour son coût estimé à 2,4 milliards d'euros par an, cette mesure aurait contribué au recrutement de 44 600 salariés supplémentaires dans le secteur des hôtels et restaurants entre juillet 2009 et mars 2011[102].
Une réforme de la Constitution est adoptée par le Congrès du Parlement le 21 juillet 2008 à deux voix de majorité[103]. Critiquée par une grande partie de l'opposition, elle limite notamment le nombre de mandats consécutifs du président de la République à deux, permet à celui-ci de pouvoir s'exprimer devant le Congrès, donne des pouvoirs supplémentaires au Parlement en matière législative et de contrôle, crée le poste de défenseur des droits.
Devant la crise financière mondiale qui commence en 2007 et menace l'économie française, il met en place, en octobre 2008, un plan de sauvetage des banques françaises, dans le but de « ne pas avoir à faire supporter aux Français le coût exorbitant qu’aurait une défaillance de tout le système bancaire ». Ce plan prévoit la garantie par l'État des prêts interbancaires à hauteur de 320 milliards d’euros et dans la limite de cinq ans, ainsi que la recapitalisation des banques en difficulté à hauteur de 40 milliards d’euros, Nicolas Sarkozy indiquant que « l’État ne laissera aucune banque faire faillite ». Dans un discours prononcé à Toulon, le 25 septembre 2008, Nicolas Sarkozy déclare : « Au fond, c'est une certaine idée de la mondialisation qui s'achève avec la fin du capitalisme financier qui avait imposé sa logique à toute l'économie et avait contribué à la pervertir. L'idée de la toute-puissance du marché qui ne devait être contrarié par aucune règle, par aucune intervention politique, cette idée de la toute-puissance du marché était une idée folle. »[104] Décrit par le journaliste Franz-Olivier Giesbert comme un « opportuniste, assez étatiste, vaguement social et plutôt libéral », Nicolas Sarkozy ne pouvait selon lui « être pris de court par la crise financière, comme les idéologues à la Bush » et ne pouvait que retomber « sur un de ses pieds »[105].
Cette crise financière, la plus importante depuis 1929, entraîne un recul important de l'activité et une hausse considérable des endettements publics dans les pays industrialisés. Ainsi, en France, le chômage progresse de deux points entre fin 2007 et fin 2009. Pour relancer l'économie française, Nicolas Sarkozy annonce, en décembre 2008, un plan de relance d'un montant de 26 milliards d'euros, notamment pour assurer le financement des PME[106]. Après avoir atteint 10 % début 2010, le chômage baisse légèrement ou stagne sur les trois semestres suivants, la croissance s'améliorant en 2010.
À la suite des élections européennes de 2009, qui voient les listes de la majorité présidentielle (UMP-NC-LGM) arriver largement devant les autres listes, le gouvernement François Fillon II est remanié le 23 juin : huit membres du gouvernement quittent leurs fonctions, autant font leur entrée (l'« ouverture » est poursuivie, avec l'arrivée de Frédéric Mitterrand et Michel Mercier) et quatorze voient leurs attributions modifiées.
Début 2009, Nicolas Sarkozy annonce la création du Conseil de la création artistique, qu'il préside avec Christine Albanel, Marin Karmitz étant nommé délégué général. Cahiers du cinéma voit en cette organisation la manière d'infliger un camouflet au ministère de la Culture[107]. La même année, il annonce la création d'une « Maison de l’histoire de France ». Cette décision suscite le scepticisme chez plusieurs historiens, qui y voient une instrumentalisation de l'écriture de Histoire par le Politique[108]. Le montage administratif, le projet éditorial, les conséquences d'un tel projet sur les autres musées nationaux, font polémique[109]. Le projet, qui devrait se concrétiser en 2014 ou 2015, a vu son site Internet créé en 2011[110].
Le 1er juin 2009, la généralisation du revenu de solidarité active (RSA), qui remplace le RMI et l'API, est saluée par une partie de l'opposition[111].
À la suite de la tenue du Grenelle Environnement, ensemble de rencontres politiques, à l'automne 2007, la loi Grenelle I est définitivement adoptée le 23 juillet 2009 et promulguée le 3 août suivant. Il s'agit de mesures destinées à lutter contre le réchauffement climatique, pour la protection de la biodiversité et pour la réduction des pollutions. La loi Grenelle II, qui complète et applique la première, est votée en juillet 2010.
Un grand emprunt, préparé par la commission Juppé-Rocard, est lancé en 2010 sur les marchés financiers. Il doit permettre d'investir dans les secteurs de l'enseignement supérieur et de la formation, de la recherche, de industrie et des PME, du numérique et du développement durable. Sur les 35 milliards d'euros d'investissements, 22 milliards doivent être levés sur les marchés financiers et 13 milliards doivent provenir des aides remboursées à l'État par les banques à la suite du plan de sauvetage de 2008.
Il poursuit sa politique, présentée comme étant d'« ouverture » et de « démocratie exemplaire », en nommant le divers gauche Michel Charasse membre du Conseil constitutionnel et le socialiste Didier Migaud à la présidence de la Cour des comptes en février 2010[112].
Lors du sommet social du 10 mai 2010, alors que la dette publique de la France dépasse les 80 % du PIB, Nicolas Sarkozy annonce son intention de « redresser [les] finances publiques », un objectif qui était déjà celui de son gouvernement « avant la crise financière »[113]. Le 26 juin suivant, à l'occasion du G20 de Toronto, il manifeste son opposition à un plan de rigueur sévère en France et en Allemagne, se prononçant pour des ajustements budgétaires « progressifs » à partir de 2011, avec « pas trop d'impôts », afin de ne pas stopper le début de reprise économique[114].
Suivant une recommandation du Conseil constitutionnel, Nicolas Sarkozy annonce le 13 juillet 2010 le dépôt d'un projet de loi permettant aux anciens combattants africains de « bénéficier désormais des mêmes prestations de retraite que leurs frères d'armes français ». Cette mesure est saluée par les dirigeants de 13 anciennes colonies françaises en Afrique invités à l'Élysée[115].
Le 15 juillet 2010, la Cour des comptes publie un rapport sur les comptes et la gestion des services de la présidence de la République pour la deuxième année consécutive, conformément à la volonté de Nicolas Sarkozy. Alors que le rapport portant sur l'année 2008 jugeait « exorbitantes » certaines dépenses, celui-ci souligne « un sérieux effort », entre autres sur le coût des sondages réalisés par l'Élysée[116],[117]. L'année suivante, en juillet 2011, la Cour des comptes constate que « la gestion des services de la présidence s'est améliorée de manière ininterrompue » de 2008 à 2010 et salue « des procédures plus rigoureuses et des pratiques mieux maîtrisées », tout en notant que d'autres économies sont encore possibles[118].
Le président de la République présente, le 27 juillet 2010, ses grands axes pour réorganiser la filière nucléaire française, qui avait manqué en décembre 2009 un important appel d'offres pour la construction de quatre réacteurs à Abou Dabi. S'inspirant des conclusions du rapport commandé à François Roussely, il annonce ainsi une coopération renforcée entre EDF et Areva. Dans le cadre de cet accord stratégique, l'éventualité d’une prise de participation d'EDF dans le capital d'Areva « sera examinée »[119].
Le 30 juillet, en déplacement à Grenoble pour assister à l'installation du nouveau préfet de l'Isère, Éric Le Douaron, à la suite d'une série de violences urbaines, le président Sarkozy annonce un ensemble de mesures visant à lutter contre la grande délinquance et les agressions de membres des forces de l'ordre. Il exprime en particulier sa volonté d'élargir les possibilités de déchéance de la nationalité française à toute personne d'origine étrangère « qui porterait volontairement atteinte à la vie d'un policier, d'un gendarme, d'un militaire », et propose que l'acquisition de la nationalité pour un mineur délinquant ne soit plus automatique au moment de sa majorité civile. Il promet également l'extension des peines plancher « à toutes les formes de violences aggravées », ainsi qu'un débat au Parlement sur la mise en place d'une peine de prison incompressible de trente ans pour les assassins de policiers ou de gendarmes[120]. Ce « discours de Grenoble » est suivi de nombreux éloignements de Roms en situation irrégulière, et lui attire de nombreuses critiques, dont celle de favoriser la montée du racisme en France[121]. Les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy, qui a par ailleurs refusé d'étendre la possibilité de déchoir de la nationalité française les auteurs d'actes de polygamie ou de fraudes aux prestations sociales comme le souhaitait le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, sont traduites au niveau législatif en septembre 2010, par le dépôt de plusieurs amendements à la loi Loppsi 2, qui fixe les grandes orientations des forces de l'ordre pour cinq ans[122].
Nicolas Sarkozy confie la gestion politique de la réforme des retraites, qui prévoit notamment le relèvement de l'âge légal de départ de 60 à 62 ans, au Premier ministre François Fillon, le ministre du Travail Éric Woerth étant considéré comme affaibli par l'affaire Woerth-Bettencourt[123]. Le 8 septembre 2010, au lendemain d'une journée de mobilisation contre cette réforme, il annonce quelques aménagements, parmi lesquels la possibilité pour les personnes présentant un taux d'incapacité d'au moins 10 % (et non plus 20) de continuer à partir à la retraite dès 60 ans et l'aménagement des fins de carrière des salariés exposés à des facteurs de pénibilité[124].
En août et novembre 2011, il demande au gouvernement de préparer deux plans d'économie, de successivement douze et sept milliards d'euros. Le premier prévoit, entre autres, l'instauration d'une taxe exceptionnelle sur les revenus fiscaux supérieurs à 500 000 euros par an, une modification de la taxation des plus-values immobilières, une hausse des prélèvements sociaux sur les revenus du capital[125], tandis que le second doit notamment permettre l'accélération du calendrier de transition vers l'âge de départ à la retraite à 62 ans, la mise en place d'un taux intermédiaire de TVA à 7 %, la désindexation partielle des prestations sociales, une réduction des dépenses de la Sécurité sociale et des ministères[126]. Certains observateurs, y compris dans son propre camp, considèrent qu'au début de sa présidence, les recettes de l'État ont baissé. Le rapport annuel 2010 de la Cour des comptes signale que « la perte potentielle pour l'État au titre de l'impôt sur les sociétés [s'élève] à 50 milliards fin 2009 ». Pour sa part, le rapporteur UMP de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Gilles Carrez, la chiffre à 36 milliards et estime, plus largement, que 70 milliards de réductions d'impôts ont été accordés par les gouvernements entre 2000 et 2010[127],[128]. De son côté, le ministère de Budget indique que les recettes sont en hausse pour 2011 et que le déficit de l'État est en baisse de 33 milliards[129].
Politique internationale
Les débuts de la politique internationale de Nicolas Sarkozy sont marqués par un activisme important dans de nombreux domaines.
En décembre 2008, le Time Magazine le classe au troisième rang des personnalités de l'année, juste derrière Barack Obama et Henry Paulson[130]. Il est également classé au troisième rang des personnalités les plus puissantes du monde pour l'année 2009 par le magazine Newsweek, après Barack Obama et Hu Jintao[131].
Affaire des infirmières bulgares
Nicolas Sarkozy avait émis le souhait, durant sa campagne présidentielle, que la France prenne la défense des femmes, et notamment celle d'Íngrid Betancourt, otage des FARC en Colombie, et des infirmières bulgares prisonnières en Libye[132]. Il finalise la libération des infirmières bulgares, sur laquelle la Commission européenne a travaillé plusieurs années, envoyant son épouse Cécilia les chercher. En possible contrepartie de cette libération, il signe, au lendemain de cette libération, une série de contrats avec Mouammar Kadhafi, qu'il reçoit par ailleurs au palais de l'Élysée en décembre 2007[133].
Discours de Dakar
Quelques semaines après son élection, Nicolas Sarkozy effectue deux voyages en Afrique, l'un en Libye, l'autre en Afrique de l'Ouest. Il prononce notamment, en juillet 2007, un long discours[134] à l'Université Cheikh Anta Diop à Dakar. Dans ce discours, rédigé par Henri Guaino, le président français déclare notamment que la colonisation fut une faute tout en estimant que le problème principal de l'Afrique venait du fait que « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire. […] Le problème de l'Afrique, c'est qu'elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l'enfance. »[135] Ce discours suscite de nombreuses réactions en France[136] et dans le monde[137],[138].
Quelques mois après le discours de Dakar, il prononce un autre discours, à Constantine (Algérie), en octobre, où il affirme que le « système colonial […] ne pouvait être vécu autrement que comme une entreprise d’asservissement et d’exploitation ».
Conférence internationale sur la guerre civile au Darfour
Nicolas Sarkozy et le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, organisent la conférence de Paris, réunissant une vingtaine de pays[139], afin de relancer le processus sur le Darfour le 25 juin 2007. Bernard Kouchner lance l'idée d'un corridor humanitaire. À la suite de la réunion, la création d'une force hybride de 20 000 hommes devant être déployée au Darfour, force comportant des membres de l'Union africaine et de l'ONU, est annoncée[140]. Le 31 juillet 2007, l'ONU approuve à l'unanimité l'envoi de troupes au Darfour[141].
Guerre d'Afghanistan
Bien qu'il ait suggéré un retrait des troupes françaises présentes dans le cadre de la force internationale d'assistance et de sécurité sous l'égide de l'OTAN et mandaté par le Conseil de sécurité des Nations unies pendant la campagne électorale de 2005, Nicolas Sarkozy annonce en novembre 2007 un renforcement des effectifs militaires français, précisant que « l'échec n'est pas une option »[142],[143].
Le 12 juillet 2011, en visite à Kaboul, il déclare qu'« il faut savoir finir une guerre » et annonce le retrait d'un quart des effectifs français, soit un millier de soldats, d'ici fin 2012. Il confirme qu'en 2014, tous les soldats français seront partis d'Afghanistan[144].
Traité de Lisbonne
Lors du sommet européen du 8 au 10 juin 2007 présidé par l'Allemagne, Nicolas Sarkozy défend l'idée d'un « traité simplifié » entre les partenaires européens, reprenant en grande partie les articles du projet de constitution européenne, notamment la partie institutionnelle. Après de longues négociations, avec en particulier le président polonais Lech Kaczyński, ce projet est adopté le 23 juin 2007[145]. Le traité de Lisbonne est adopté par le Parlement français en février 2008 et entre en application en décembre 2009.
Guerre de Géorgie
Au début du mois d'août 2008, le président géorgien Mikheil Saakachvili lance une offensive militaire pour reprendre le contrôle de l'Ossétie du Sud, aux mains des séparatistes pro-russes. L'armée russe riposte, puis avance vers la capitale de la Géorgie, Tbilissi. Le 12 août 2008, Nicolas Sarkozy se rend à Moscou pour faire cesser les combats, bien que George W. Bush le lui ait déconseillé. Il va ensuite à Tbilissi, où le président Saakachvili signe l'accord de paix formulé par Nicolas Sarkozy et Dmitri Medvedev, ce qui empêche selon les commentateurs l'annexion pure et simple de la Géorgie par la Russie. Dans Le Monde, Arnaud Leparmentier estime que le président français a fait preuve d'un « activisme inédit en Europe » et que la médiation aurait sans doute échoué « si les Français avaient travaillé dans les règles de l'art, convoquant d'abord une réunion de leurs ministres des Affaires étrangères, comme cela avait été initialement envisagé »[146].
Livre blanc sur la Défense
En conformité avec le Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale de 2008, il réduit les effectifs de l'armée française et l'engagement militaire permanent en Afrique et ouvre avec l'Implantation militaire française aux Émirats arabes unis la première base militaire française à l'étranger depuis cinquante ans.
Présidence française du Conseil de l'Union européenne
De juillet à décembre 2008, la France assure la présidence du Conseil européen.
Le Conseil européen des 15 et 16 octobre 2008 adopte le Pacte européen sur l'immigration et l'asile, proposé par Nicolas Sarkozy, et approuvé par le Conseil justice et affaires intérieures le 25 septembre. Ce texte prévoit « l'harmonisation des politiques d'asile et d'immigration » au sein de l'Union européenne et interdit les régularisations massives de sans-papiers.
Union pour la Méditerranée
L'Union pour la Méditerranée, qui compte 44 membres (dont les 27 membres de l'UE), est officiellement fondée le 13 juillet 2008 et est coprésidée par Nicolas Sarkozy. L'UPM est un projet d'union politique proposé aux pays riverains de la mer Méditerranée par le président français Nicolas Sarkozy qui fait le constat de l'échec du processus de Barcelone. Ce projet a pour but de renforcer la coopération entre les pays des deux rives, dans les domaines de l'énergie, de l'environnement, de l'immigration, et d'amener Israël et les pays arabes à s'asseoir à la même table. La Turquie voit ce projet comme une alternative à son adhésion à l'Union européenne.
Crise financière mondiale
En 2007, éclate une crise financière mondiale, conséquence d'un endettement privé excessif dû aux dérèglements du système financier américain. En octobre 2008, après la faillite de la banque Lehman Brothers, une réunion de l'Eurogroupe se tient au palais de l'Élysée. Les représentants de la zone euro et le Premier ministre britannique Gordon Brown mettent au point un plan qui mobilise près de 1 700 milliards d'euros sous forme de garanties et qui parvient à rassurer les marchés. L'action de Nicolas Sarkozy pendant cette période de crise est jugée déterminante. Martin Schulz, président du groupe socialiste au Parlement européen affirme qu'il a « bien agi et pris les mesures qui s'imposent »[147]. Pour Franz-Olivier Giesbert, il « a fait preuve, pendant cette période, d'un esprit de décision et d'une aptitude impressionnante à la négociation » et « a pris à cette occasion une dimension historique »[148].
Retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN
Annoncé fin 2008, le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN devient effectif en avril 2009. Cette réintégration est critiquée par une partie de la classe politique française, qui dénonce un rapprochement avec les États-Unis et considère qu'il s'agit-là d'une trahison de l'héritage du général de Gaulle, tandis que la majorité présidentielle souligne les contreparties obtenues et estime que cette décision permet de mettre fin à une hypocrisie[149].
Action au Fonds monétaire international
Nicolas Sarkozy donne son accord à la candidature du socialiste Dominique Strauss-Kahn au poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI), puis le soutient personnellement durant sa campagne. L'appui à cette candidature est présenté comme une poursuite de la politique d'« ouverture ». Dominique Strauss-Kahn devient directeur général du FMI en novembre 2007.
À la suite de la démission de Dominique Strauss-Kahn, inculpé à New York pour agression sexuelle, Nicolas Sarkozy défend pour prendre la tête du FMI la candidature de Christine Lagarde, ministre française de l'Économie, notamment lors du sommet du G8 de Deauville[150]. La désignation de cette dernière est présentée comme un succès pour Nicolas Sarkozy, les médias considérant qu'il a, pour la deuxième fois, réussi à faire désigner le candidat de la France à la tête d'une des principales institutions mondiales[151].
Présidence du G20
Nicolas Sarkozy préside le G20 pour l'année 2011.
Crise politique en Côte d'Ivoire
Devant la crise politique qui suit l'élection présidentielle ivoirienne de 2010 (le président sortant Laurent Gbagbo et son adversaire Alassane Ouattara revendiquent tous deux la victoire), la France participe aux opérations de l'ONUCI visant à détruire les armes lourdes utilisées contre des civils par les partisans de Laurent Gbagbo. Celui-ci est arrêté le 11 avril 2011 par les forces d'Alassane Ouattara, soutenues par l'ONUCI et la France.
Guerre en Libye
En mars 2011, après avoir été critiqué pour sa lenteur à soutenir les révolutions tunisienne et égyptienne, Nicolas Sarkozy est au premier rang des chefs d'États demandant le départ du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui réprime violemment une révolte dans son pays. À la demande notamment de la France, la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies est adoptée, ce qui permet la création d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, le gel des avoirs de Kadhafi, ainsi que « les mesures nécessaires » à la protection des civils. Nicolas Sarkozy annonce le 19 mars 2011 le début d'une intervention militaire contre la Jamahiriya arabe libyenne, à laquelle la France participe. Les interventions de Nicolas Sarkozy, qui est par ailleurs le premier chef d'État à reconnaître le Conseil national de transition, sont saluées par une grande partie de la classe politique française[152]. Le 1er septembre 2011, à la suite de la prise de Tripoli par les rebelles, il préside au palais de l'Élysée une conférence qui réunit les délégations de 63 pays et qui prévoit notamment la levée des avoirs libyens gelés[153]. Deux semaines plus tard, le 15 septembre, il se rend en Libye, en compagnie d'Alain Juppé, du Premier ministre anglais David Cameron et du philosophe Bernard-Henri Lévy[154] ; il dit, ce jour-là, sa « grande émotion » de venir dans une Libye « libérée », puis, devant une foule de plusieurs milliers de personnes réunies sur la place de la Liberté à Benghazi, il plaide pour une Libye unie et assure les Libyens du soutien de la France[155],[156].
Crise de la dette dans la zone euro
Pour faire face à la crise de la dette publique grecque qui menace la stabilité financière de la zone euro, Nicolas Sarkozy contribue, en 2010, à la mise en place d'un plan d'aide UE-FMI à la Grèce de 110 milliards d'euros. Le président français plaide pour plus de gouvernance économique au niveau européen[157].
Lors de la réunion de l'Eurogroupe du 21 juillet 2011, il participe à la négociation d'un second plan de sauvetage financier de la Grèce, de 158,6 milliards d'euros, dans le but d'alléger le poids du stock de dettes et de ses intérêts, en prévoyant notamment la contribution du secteur financier privé et le soutien à hauteur de 109 milliards d'euros de l'Union européenne et du FMI[158],[159]. Le 16 août 2011, à la suite de la dégradation de la note des États-Unis par l'agence Standard & Poor's et de la baisse des bourses mondiales, il tient une réunion avec la chancelière allemande Angela Merkel, à l'issue de laquelle tous deux se prononcent pour « un véritable gouvernement de la zone euro », pour l'adoption par les 17 États membres de la zone euro, avant l'été 2012, de la « règle d'or » sur l'équilibre budgétaire et pour une taxe sur les transactions financières[160].
Le 27 octobre 2011, Nicolas Sarkozy participe à Bruxelles au sommet européen dit de la « dernière chance », qui aboutit à un accord avec les banques créancières de la Grèce. Celles-ci devront effacer la moitié des dettes qu'elles détiennent en Grèce, ce qui permettra de réduire de 100 milliards d'euros (sur 350 milliards) la dette de ce pays. En échange, un accord a été trouvé pour recapitaliser les banques qui en auraient besoin[161].
Controverses
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Affaire Clearstream
Selon le délateur surnommé « le corbeau » et non identifié en 2004, Nicolas Sarkozy aurait disposé de deux comptes dans une banque suisse (la Banca popolare di Sondrio). Le corbeau sous-entendait dans son courrier que les personnes citées, y compris Nicolas Sarkozy, auraient touché des pots-de-vin dans l'affaire des frégates de Taïwan. En fait, le nom « Nicolas Sarkozy » n'apparaît pas dans des listings truqués de la société Clearstream. Par contre y figurent les noms « Pal de Nagy » et « Stéphane Bocsa », compositions d'extraits de son patronyme complet « Sarközy de Nagy-Bocsa » et de ses autres prénoms et sont ainsi interprétés comme le désignant.
Nicolas Sarkozy exige en octobre 2004 des explications auprès de Dominique de Villepin, alors ministre de l'Intérieur, et du directeur de la DST, Pierre Brochand[162]. La Banca popolare di Sondrio reçoit une commission rogatoire de la justice française, le 5 novembre 2004, et envoie une réponse négative le 16, affirmant que Clearstream ne détient pas de comptes personnels[162]. Malgré cette célérité de la banque, ces résultats innocentant Nicolas Sarkozy n'ont été communiqués au juge Renaud Van Ruymbeke qu'un an plus tard[162].
Le 31 janvier 2006, Nicolas Sarkozy se porte partie civile. Selon le journaliste Éric Decouty, il aurait été mis au courant de la manipulation dont il était l'une des cibles plus tôt qu'il ne le prétend, en 2005, et aurait essayé de tirer profit politiquement de cette situation en laissant faire[163],[164]. Les responsables politiques dont les noms apparaissent sur les listings falsifiés, tels que Dominique Strauss-Kahn, Alain Madelin ou Jean-Pierre Chevènement, se portent également parties civiles en avril 2006. Représenté par son avocat Thierry Herzog, Nicolas Sarkozy est attaqué vigoureusement par Dominique de Villepin lors de son procès, qui a lieu en septembre et octobre 2009. Le président de la République se désiste de sa plainte à la suite du premier verdict, le 28 janvier 2010, alors que le procureur Jean-Claude Marin décide de faire appel notamment de la relaxe de Dominique de Villepin, affirmant que cet appel n'est pas une décision de l'Elysée[165]. Le 14 septembre 2011, la relaxe de Dominique de Villepin est confirmée, tandis que Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud sont condamnés à de la prison ferme[166].
Relations avec les médias
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Son couple avec Cécilia, un de ses principaux conseillers dans ses ministères puis son chef de cabinet à la présidence de l'UMP, et sa famille, mêlés à ses actions publiques et ainsi mis en scène, s'affichent dans les médias à partir de 2002. Mais en mai 2005, des problèmes conjugaux surgissent et sont largement médiatisés, en particulier dans Le Matin, que Nicolas Sarkozy attaque en justice[167]. Et le 26 août 2005, Paris Match présente même à la une Cécilia avec son ami Richard Attias. À la suite de cette publication, Nicolas Sarkozy aurait usé de son influence auprès d'Arnaud Lagardère, dont le groupe est propriétaire de Paris-Match, pour faire limoger le directeur de l'hebdomadaire, Alain Genestar, selon ce dernier qui quitte son poste une année plus tard[168]. Après la reformation de son couple, Nicolas Sarkozy explique, au début de 2006, qu'il « regrette » d'avoir surexposé sa vie privée.
Selon Le Canard enchaîné[169], Nicolas Sarkozy serait intervenu pour empêcher la publication d'un livre de Valérie Domain sur Cécilia Attias chez First Editions, en octobre 2005. La « biographie » de Cécilia Sarkozy par Valérie Domain a finalement été publiée, sous forme de fiction, le 8 février 2006, sous le titre Entre cœur et raison aux éditions Fayard. Le syndicat de journalistes SAJ-UNSA l'accuse[170] par ailleurs d'être intervenu pour que l'accréditation permettant à un journaliste de recevoir des informations directement de l'administration, soit ôtée à Raphaëlle Picard, de l'AFP, auteur d'un reportage sur des perquisitions menées par erreur, lors de la descente massive de police aux Mureaux, à 5 h 30 du matin le 4 octobre 2006. Cette descente a provoqué une enquête sur son déroulement et ses conséquences[171]. Une source anonyme interne du journal Libération, confirmée par son PDG Laurent Joffrin[172], affirme que Nicolas Sarkozy a appelé, le 7 mars 2007, l'actionnaire principal du journal, Édouard de Rothschild, pour se plaindre d'un titre qu'il jugeait outrancier : « Impôt sur la fortune de Sarkozy : le soupçon », en qualifiant Libération de « journal de gauche de merde ». Le 16 avril 2007, Joseph Macé-Scaron, l'ancien directeur du Figaro Magazine, affirme sur RTL qu'il a été « démissionné » du Figaro pour avoir refusé de céder à des pressions sarkozystes ; il estime que des menaces sont exercées par Nicolas Sarkozy sur l'ensemble des journalistes politiques.
Nicolas Sarkozy est intervenu le 2 mai 2007 sur France Inter[173] concernant les accusations de main-mise sur les médias dont il est l'objet : « On me dit que les médias sont à ma solde. Mais qui peut croire une chose pareille, quand on voit le déchaînement qu'a suscité ma candidature, mon projet », citant deux des soutiens de Ségolène Royal, Libération et Le Nouvel Observateur, dont les actionnaires majoritaires sont respectivement Édouard de Rothschild et Claude Perdriel, parmi les grandes fortunes françaises[174].
Au soir de son élection, le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy fête sa victoire au Fouquet's, un restaurant parisien, où sont invités plusieurs actionnaires ou employés de médias français : Bernard Arnault, Martin Bouygues (TF1), Serge Dassault (Le Figaro), Alain Minc (Le Monde), François Pinault (Fnac) ou Albert Frère (M6), le seul journaliste présent étant Nicolas Beytout (Le Figaro)[175].
Le 3 novembre 2010, dans un article de son rédacteur en chef, Claude Angeli, Le Canard enchaîné accuse Nicolas Sarkozy de superviser l'espionnage des journalistes lorsqu'ils mènent une enquête « gênante pour lui ou pour les siens » grâce à une équipe d'agents de la Direction centrale du Renseignement intérieur (DCRI)[176]. La présidence de la République qualifie l'article de Claude Angeli de « totalement farfelu », tandis que l'opposition réclame une enquête et que le SNJ évoque une « affaire d'État »[176]. Le Directeur général de la Police nationale (DGPN), Frédéric Péchenard, et celui de la DCRI, Bernard Squarcini, sont auditionnés par la délégation parlementaire au Renseignement le 4 novembre 2010[177].
Relation avec les électeurs du Front national
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Nicolas Sarkozy a, à plusieurs reprises, et ce depuis 1998, rappelé son intention de récupérer les électeurs du Front national[N 6]. Nicolas Sarkozy dénonce parallèlement les positions du Front national, comme lors de son débat avec Jean-Marie Le Pen lors de l'émission 100 minutes pour convaincre, diffusé sur France 2, où il affirme son opposition avec les « idées d'extrême droite ». Des personnalités politiques de l'opposition lui reprochent de vouloir s'attirer l'électorat du Front national. Ainsi, Jack Lang affirme que « Nicolas Sarkozy est un républicain, à la différence de Le Pen » mais parle de « dérive “paraxénophobe” ». De la même façon, Act Up-Paris ou les Guignols de l'info présentent médiatiquement l'ex-ministre de l'Intérieur et Jean-Marie Le Pen sur un pied d'égalité. Ainsi, en janvier 2006, l'association Act Up-Paris publie des affiches[178] comportant la photographie de Nicolas Sarkozy et le slogan « Votez Le Pen ».
Le collectif Ré-So, qui s'affiche publiquement contre Nicolas Sarkozy, estime dans un article[179] que plusieurs points du programme du Front national ont déjà été appliqués par Nicolas Sarkozy lors de ses mandats ministériels. Il s'agit de points comme la coopération étroite entre la police et la justice, la facilitation des contrôles d'identité, l'instauration d'une période probatoire pour tous les mariages mixtes et l'expulsion effective des immigrés clandestins. Certaines de ces mesures étaient déjà effectives mais ont été renforcées.
Certaines de ses autres mesures et positions sont critiquées par Jean-Marie Le Pen : réforme de la double peine, prise de position en faveur de la discrimination positive, du financement public de mosquées et de quotas d'immigration, positions que le Front national combat[180]. Nicolas Sarkozy s'est également prononcé en faveur du droit de vote des résidents étrangers, en situation régulière et présents depuis au moins dix ans sur le territoire français, aux élections locales. Il a par ailleurs encouragé la nomination d'un « préfet musulman », Aïssa Dermouche, nommé préfet du Jura.
Le pourcentage de votes pour l'extrême droite a ainsi reculé, pour la première fois dans une élection présidentielle depuis 1988, de 19,20 % (FN+MNR) en 2002 à 10,44 % (FN uniquement) en 2007. Françoise Fressoz dans Les Échos observe qu'« on le doit en partie à la stratégie du président de l'UMP[181] ».
La progression du Front national à partir de 2010 et de l'arrivée à la présidence du FN de Marine Le Pen inverse cette tendance. Les élections cantonales de mars 2011 provoquent dans 200 circonscriptions des duels au second tour entre le FN et le PS, l'UMP étant éliminée au premier tour. Nicolas Sarkozy indique aux cadres de l'UMP une stratégie du « ni FN, ni PS », sans préciser explicitement l'abstention ou le vote blanc ou nul[182]. Une polémique se crée alors dans la majorité présidentielle ainsi que dans le gouvernement, polémique suivie d'un « rappel à l'ordre » de Nicolas Sarkozy[183]. Une enquête TNS Sofres publiée après le second tour[184] indique que 49 % des sympathisants de droite des cantons concernés ont trouvé la consigne claire, avec une prise en compte effective dans 20 % des cas.
Affaire Woerth-Bettencourt
Dans le cadre de cette affaire, un éventuel financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 a été évoqué, après les déclarations de deux anciens employés de la milliardaire française Liliane Bettencourt[185],[186].
Détail des fonctions et mandats
Fonctions politiques
- 1977 : membre du comité central du Rassemblement pour la République (RPR)
- 1978 - 1979 : délégué national des jeunes du RPR
- 1981 : président du comité national des jeunes en soutien à Jacques Chirac pour l'élection présidentielle
- 1988 : secrétaire national du RPR, chargé de la Jeunesse et de la Formation
- 1989 : secrétaire national du RPR, chargé de l'Animation, de la Jeunesse et de la Formation et co-directeur de la liste d'union pour les élections européennes
- 1992 - 1993 : secrétaire général adjoint du RPR, chargé des fédérations
- 1995 : porte-parole d'Édouard Balladur pour l'élection présidentielle
- 10 juillet 1997 - 6 février 1998 : coordinateur et porte-parole de la direction provisoire du RPR
- 6 février 1998 - 4 octobre 1999 : secrétaire général du RPR
- 16 avril 1999 - 4 décembre 1999 : président par intérim du RPR ; tête de la liste RPR-DL aux élections européennes
- 3 mai 2000 : élu président du comité départemental du RPR des Hauts-de-Seine
- 28 novembre 2004 - 14 mai 2007 : président de l'Union pour un mouvement populaire (UMP)
Fonctions locales
- 1977 - 2007 : conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine
- 1986 - 1988 : vice-président du conseil général des Hauts-de-Seine, chargé de l'Enseignement de la culture
- 1985 - 1988 : conseiller général des Hauts-de-Seine pour le canton de Neuilly-sur-Seine-Nord
- 29 avril 1983 - 7 mai 2002 : maire de Neuilly-sur-Seine (puis adjoint « hors rang »)
- 1983 - 1988 : conseiller régional d'Île-de-France
- 2004 - 2007 : conseiller général des Hauts-de-Seine pour le canton de Neuilly-sur-Seine-Nord
- 1er avril 2004 - 14 mai 2007 : président du conseil général des Hauts-de-Seine (démission après son élection à la présidence de la République)
Fonctions parlementaires
- Député de la sixième circonscription des Hauts-de-Seine :
- 23 juin 1988 - 1er avril 1993 (élu avec 67,35 % des voix au premier tour)
- 2 avril 1993 - 1er mai 1993 (réélu avec 64,90 % des voix au premier tour ; remplacé par son suppléant, Charles Ceccaldi-Raynaud, après sa nomination au gouvernement)
- 24 septembre 1995 - 21 avril 1997 (réélu avec 75,96 % des voix au second tour, après la démission de son suppléant)
- 1er juin 1997 - 7 juin 2002 (réélu avec 56,23 % des voix au premier tour ; remplacé par sa suppléante, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, après sa nomination au gouvernement)
- 19 juin 2002 - 18 juillet 2002 (réélu avec 68,78 % des voix au premier tour ; remplacé par sa suppléante après sa nomination au gouvernement)
- 13 mars 2005 - 2 juillet 2005 (réélu avec 70,74 % des voix au premier tour, après la démission de sa suppléante ; remplacé par sa suppléante après sa nomination au gouvernement)
- Député français au Parlement européen :
- 20 juillet 1999 - 14 septembre 1999 (élu sur le quota réservé à la liste « Union pour l'Europe, l'opposition unie avec le RPR et Démocratie libérale », dont il était à la tête ; en raison de la loi sur le cumul des mandats, mais aussi parce que son rôle était avant tout d'être une « locomotive électorale » – en association initiale avec Philippe Séguin – sans l'objectif de siéger[187], il choisit de démissionner de son mandat de député européen, Brice Hortefeux lui succédant)
Fonctions ministérielles
- Ministre :
- 30 mars 1993 - 11 mai 1995 : ministre du Budget du gouvernement Balladur
- 30 mars 1993 - 19 janvier 1995 : porte-parole du gouvernement du gouvernement Balladur
- 19 juillet 1994 - 11 mai 1995 : ministre de la Communication du gouvernement Balladur
- 7 mai 2002 - 30 mars 2004 : ministre de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales dans les premier et deuxième gouvernements Raffarin
- Ministre d'État :
Présidence de la République
- 6 mai 2007 : élu président de la République au second tour de l'élection présidentielle
- 16 mai 2007 : succède à Jacques Chirac en prenant officiellement ses fonctions de président de la République et de Coprince d'Andorre
- 17 mai 2007 : nomme François Fillon, son conseiller politique, au poste de Premier ministre
- 18 juin 2007 : après les élections législatives, François Fillon lui remet la démission de son gouvernement. Nicolas Sarkozy le charge alors de former un deuxième gouvernement.
- 1er juillet 2008 - 31 décembre 2008 : président du Conseil européen
- depuis le 13 juillet 2008 : président de l'Union pour la Méditerranée
- 12 novembre 2010 - 4 novembre 2011 : président du G20
- 13 novembre 2010 : François Fillon lui remet la démission de son gouvernement. Nicolas Sarkozy l'accepte, puis le nomme à nouveau Premier ministre le lendemain et le charge de constituer un nouveau gouvernement.
Distinctions et décorations
Décorations officielles
- Chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur le 31 décembre 2004[188], puis Grand-croix de droit[189] en tant que grand-maître de l'Ordre (16 mai 2007).
- Grand-croix de l'ordre national du Mérite en 2007
- Commandeur de l'ordre de Léopold (Belgique) en 2004
- Grand-croix de l'ordre de Charles III (Espagne) en 2009[190]
- Médaille du RAID, pour son rôle lors de la prise d'otages de la maternelle de Neuilly[191]
- Chevalier de l'ordre de la Toison d'or (Espagne) en 2011[192]
En tant que président de la République
- Coprince d'Andorre
- Grand maître de la Légion d'honneur
- Grand maître de l'ordre national du Mérite
- Premier chanoine de l'Archibasilique Saint-Jean de Latran, titre décerné aux chefs d'État français depuis Henri IV au Vatican[193]
Décorations humoristiques
- Prix Orwell 2005 pour l'« ensemble de son œuvre », décerné par Privacy International[194]
- Prix Iznogoud 1999
Nicolas Sarkozy dans les arts et la culture populaire
Nicolas Sarkozy est une cible privilégiée de caricaturistes, et ce avant même son élection à la présidence de la République. Ainsi, sa taille et son apparente nervosité, puis son supposé manque de culture et son côté « bling-bling » (autant d'accrocs à la « dignité présidentielle ») sont des thèmes fréquents de caricature anti-sarkoziste, ainsi que le relève par exemple Michel Maffesoli[195].
Cinéma
- En 2007, les réalisateurs Karl Zéro et Michel Royer sortent un documentaire Ségo et Sarko sont dans un bateau, quelques semaines avant l'élection présidentielle. D'abord disponible en VOD, le film est ensuite distribué en salles. Karl Zéro récidive en 2008 avec Starko !, cette fois coréalisé avec Daisy d'Errata, où un imitateur, Michel Guidoni, double les images de Nicolas Sarkozy pour une narration à la première personne ; le film n'est toutefois pas distribué en salles.
- Nicolas Sarkozy est incarné par l'acteur iranien Kourosh Amini (dit Ingo) dans le film japonais Guilala's counter attack sorti en 2008.
- Nicolas Sarkozy apparait furtivement à la fin du film Envoyés très spéciaux, réalisé par Frédéric Auburtin en 2009, où il accueille les deux « otages ». La doublure de Nicolas Sarkozy est jouée par Christophe Baillargeau tandis que l'imitateur Didier Gustin lui prête sa voix.
- Dans le film La Conquête, tourné en 2010 par Xavier Durringer pour une sortie en date du 18 mai 2011, sur le parcours de Nicolas Sarkozy de 2002 à l'élection présidentielle de 2007, il est joué par Denis Podalydès[196].
Télévision
- Nicolas Sarkozy a été incarné pour la première fois par un acteur dans le téléfilm docufiction H.B. Human Bomb - Maternelle en otage, réalisé par Patrick Poubel et diffusé pour la première fois le 25 septembre 2007 sur France 2. Dans ce téléfilm sur la prise d'otages de la maternelle de Neuilly en 1993, son personnage est interprété par Frédéric Quiring.
- Dans les Guignols de l'info, Nicolas Sarkozy possède sa marionnette depuis sa nomination dans le gouvernement Édouard Balladur en mars 1993. C'est l'imitateur Yves Lecoq qui lui prête sa voix.
- Dans Le Bébête show, il était représenté par un caniche (celui de Édouard Balladur, lui-même représenté en pélican) nommé « Sarcosette ».
- Nicolas Sarkozy apparaît également dans deux séries télévisées d'animation américaines :
- Dans l'épisode Canada en grève de South Park (épisode 4, saison 12, diffusé aux États-Unis le 2 avril 2008 et en France le 9 septembre 2008) aux côtés de Gordon Brown, Angela Merkel, Lee Myung-bak, Vladimir Poutine, Yasuo Fukuda ainsi que d'autres dirigeants. Dans la version originale, Hank Azaria double le personnage de Sarkozy.
- Dans l'épisode Le Diable s'habille en nada des Simpson (épisode 5, saison 21, diffusé le 15 novembre 2009 aux États-Unis et le 26 septembre 2010 en France), Nicolas Sarkozy est présent avec sa femme Carla Bruni-Sarkozy.
- Nicolas Sarkozy est aussi évoqué (mais non présent à l'écran) dans plusieurs épisodes de la série américaine Gossip Girl. Il y est présenté comme un ancien petit ami de Lily van der Woodsen[197].
Bandes dessinées et albums de caricatures
Outre les nombreuses caricatures parues dans la presse, certains ouvrages de bande dessinée ou recueils de caricatures ont pris Nicolas Sarkozy comme personnage principal ou majeur.
- En 2006, le journaliste Jean-Luc Porquet et le caricaturiste Cabu sortent aux éditions La Découverte Le Petit Démagogue, ouvrage satirique sous-titré « Nicolas Sarkozy et les neuf règles de base de la démagogie efficace ».
- La Face karchée de Sarkozy est une BD-enquête parue le 2 novembre 2006 chez Vents d'Ouest et Fayard Éditions. L'enquête du journaliste Philippe Cohen sur l'ascension de Sarkozy est scénarisée par Richard Malka et dessinée par Riss. L'ouvrage a donné lieu à une suite publiée en 2007, La Face kärchée de Sarkozy, la suite : Sarko 1er, puis le même trio a publié en 2008 Carla et Carlito ou La vie de château.
- Plusieurs parodies de la série de jeunesse Le Petit Nicolas (de René Goscinny et Jean-Jacques Sempé) ont été éditées sous les pseudonymes de Gospé (l'illustrateur Mario Alberti) et Sempinny (un journaliste resté anonyme). Le premier album, Le Petit Nicolas, Ségolène et les copains, est sorti en mars 2007, peu de temps avant l'élection présidentielle. Un second album, Le Petit Nicolas à l'Élysée, est sorti en octobre 2007, puis Nicolas a de petits soucis en novembre 2008 et Le petit monde de Nicolas en octobre 2009.
- Nico Shark, BD-blog de Frantico commencé le 6 mai 2007 au lendemain des élections présidentielles, a ensuite donné lieu à une publication en album chez Delcourt, toujours en 2007. Il s'agit d'une vision parodique et satirique de la façon dont Sarkozy gouverne la France ; dans l'album, le personnage de Nico Shark est élu directeur du personnel par les employés d'une grande entreprise.
- En 2007, Le P’tit Sarko et la p’tite Ségo qui fait rien qu’à l’embêter, dessiné par Nicolas Guénet et scénarisé par Jim et Gaston, fait suite au P’tit Chirac (2006), aux éditions Jungle. Les mêmes auteurs éditent en 2009 une suite, Le P’tit Sarko, moi, moi, moi (et moi).
- À l'occasion de la Saint-Nicolas en 2007, huit dessinateurs de Charlie Hebdo ont sorti un ouvrage intitulé Bonne fête Nicolas, dressant un portrait des premiers mois de sa présidence sous formes de caricatures.
- Plantu a axé plusieurs de ses recueils de caricatures sur la personne de Nicolas Sarkozy, dont Un boulevard pour Sarko en 2008, Le Best of Sarko en 2009 et Tête de gondole en 2010. L'ouvrage La présidentielle 2007 vue par Plantu publié en 2007 en fait aussi un personnage évidemment majeur. Avec Cabu et Wiaz, Plantu a également publié en 2008 L'agenda (le vrai) du Président : Avril 2007 - Mars 2008.
- À partir de 2008, Martin Vidberg tient un blog BD intitulé L'Actu en patates (relayé par le site du Monde) où il fait la satire de la société avec des personnages qui prennent la forme de patates. Nicolas Sarkozy est régulièrement caricaturé, au point d'être le personnage central de la première édition papier issue du blog, Quiquennat nerveux, sorti en 2011.
- Le dessinateur satirique Jul a sorti en 2008 un album intitulé Conte de Fées à l'Élysée, qui s'axe sur le mariage de Nicolas Sarkozy avec Carla Bruni.
- Le caricaturiste Luz a axé deux de ses albums sur la personne de Nicolas Sarkozy : Les Sarkozy gèrent la France en 2009 et Robokozy en 2010.
- En 2010, le journaliste Renaud Dély collabore avec le dessinateur Aurel pour l'album Sarkozy et ses femmes, paru chez Drugstore. En 2011, le même duo sort Sarkozy et les riches.
- Les éditions Delcourt éditent une série humoristique et parodique, Les Aventures de Sarkozix, commencée en 2010 avec le tome 1 intitulé Tout pour ma Gaule !, avec Wilfrid Lupano au scénario et Bruno Bazile aux dessins. La même année, sort le tome 2, Et ils coulèrent des jours heureux..., suivi en 2011 du tome 3, N'en jetez plus !, coscénarisé par Guy Delcourt. Cette série parodie la série Astérix[198].
- Benoît Delépine et Diego Aranega ont co-signé en 2010 l'album Sarko & fils, basé sur Nicolas Sarkozy et son fils Jean.
- En 2011, le journaliste Thomas Legrand et le dessinateur Philippe Bercovici publient la bande dessinée J'aurais voulu faire président qui imagine les stratégies de Nicolas Sarkozy pour une réélection en 2012.
- En 2011, le caricaturiste Tignous a édité un recueil de ses caricatures intitulé 5 ans sous Sarkozy.
Autres
- Depuis le 14 janvier 2005, Plantu caricature Nicolas Sarkozy en Iznogoud (même tunique et burnous) dans le Monde. Candidat déclaré à l'élection présidentielle française de 2007 (« calife à la place du calife »), le ministre de l'intérieur Sarkozy s'oppose en 2005 au président de la République à propos de l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne, lui valant cette caricature sous le titre « Turquie, immigration, Sarkozy défie Chirac »[199].
- Pal Sarkozy, peintre et père de Nicolas Sarkozy, a représenté son fils sur l'une des toiles qu'il a exposées à Budapest puis à Paris en 2010[200].
- En 2011, un jeu de société intitulé Casse-toi, pov' con !, dont le titre reprend une phrase de Sarkozy lui-même, est édité par Cocktailgames. Ludovic Maublanc en est le créateur et Martin Vidberg en réalise les illustrations.
Publications
Les œuvres de Nicolas Sarkozy sont gérées par l'agent littéraire Andrew Wylie[201] :
- Georges Mandel, le moine de la politique, biographie de Georges Mandel, Grasset (9 février 1994) (ISBN 978-2-246-46301-6).
Cette biographie a été accusée à plusieurs reprises d'être un plagiat d'un ouvrage de Bertrand Favreau[202], et a donné lieu à une adaptation télévisée en 1997, sous le titre Le Dernier été. - Au bout de la passion, l'équilibre, entretiens avec Michel Denisot, Albin Michel (7 mars 1995) (ISBN 978-2-226-07616-8)
- Libre, Robert Laffont et XO, (24 janvier 2001) (ISBN 978-2-221-08909-5)
- Leclerc, un rêve d'Indochine, avec Jean-Michel Gaillard, scénario de téléfilm consacré au général Leclerc, 2003
- La République, les religions, l'espérance, Éditions du Cerf, préfacé par Gianfranco Fini, (28 octobre 2004) (ISBN 978-2-266-15708-7)
- Témoignage, XO Éditions, préfacé par Gianfranco Fini, (17 juillet 2006) (ISBN 978-2-84563-287-5)
- Ensemble, XO Éditions, (2 avril 2007) (ISBN 978-2-84563-345-2)
- Sous le pseudonyme Mazarin : Les Lettres de mon château (parues dans le journal Les Échos)[203]
Pour approfondir
Bibliographie
- Serge Portelli, Ruptures, [lire en ligne] [PDF]
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- Pierre Musso, Télé-politique : le sarkoberlusconisme à l'écran, éditions de l'Aube, 27 novembre 2009 (ISBN 978-2-8159-0007-2)
- Thomas Legrand, Ce n'est rien qu'un président qui nous fait perdre du temps, Stock, 20 janvier 2010 (ISBN 978-2-234-06413-3)
- Marie-Eve Malouines, Nicolas Sarkozy : Le pouvoir et la peur, Stock, 2010 (ISBN 978-2-234-06483-6)
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- Franz-Olivier Giesbert, M. le Président : Scènes de la vie politique (2005-2011), Flammarion, 2011 (ISBN 978-2-08-125953-9)
- Gérard Davet et Fabrice Lhomme, Sarko m'a tuer, Stock, 2011 (ISBN 978-2234069510)
- Francis Brochet, Inventaire après rupture : Comment Sarkozy a changé la France, Bourin Éditeur, 2011 (ISBN 978-2849412589)
- Pierre Péan, La République des mallettes - Enquête sur la principauté française de non-droit, Fayard, 2011 (ISBN 978-2-21-366606-8)
- Mélanie Delattre et Emmanuel Lévy, Un quinquennat à 500 milliards, Mille et une nuits, 2012 (ISBN 9782755505870)
- Éric Brunet, Pourquoi Sarko va gagner, Albin Michel, 2012 (ISBN 9782226238658)
Documentaires
- 2007 : Ségo et Sarko sont dans un bateau, de Karl Zéro et Michel Royer.
- 2008 : Starko ! la saison 1, Karl Zéro et Daisy d'Errata. Le film relate, grâce à la voix de l'imitateur Michel Guidoni, la vie du président lors de la première année de son mandat.
- 2011 : Looking for Nicolas Sarkozy (en Français : Portrait d'un inconnu, Nicolas Sarkozy) de William Karel.
Articles connexes
- Sarkozysme
- Neuilly Communication
- Liste des dirigeants actuels des États
- Actions en justice des présidents de la République française
- Présidence française du Conseil de l'Union européenne en 2008
Liens externes
- (fr) Nicolas Sarkozy sur le site de la Présidence de la République
- (fr) Sa fiche sur le site de l'Assemblée nationale
- [vidéo] Nicolas Sarkozy sur Ina.fr
Notes et références
Notes
- ↑ La forme complète de son nom, avec le tréma, n'est employée que dans les documents officiels, par exemple le décret du 31 décembre 2004 le nommant chevalier de la Légion d'honneur : [PDF] NOR:PREX0407928D (vers le bas de la troisième page).
- ↑ Chacun des O ouverts ([ɔ]) dans [nikɔla saʁkɔzi] peut tendre vers le son [o] selon les prononciations régionales.
- ↑ Forme francisée du hongrois : Nagybócsai Sárközy Pál Istvan Ernő. En effet, en Hongrie, le prénom se met toujours après le nom de famille. De plus, le nom nagybócsai est un accessoire du nom de famille qui indique l'origine et ne fait donc pas partie du patronyme proprement dit. Selon l'usage, il est écrit avec une minuscule et se place avant le nom de famille ; il est toujours traduit avec une particule dans les autres pays (en français de X, en allemand von X, en néerlandais van X, etc.)
- ↑ Celle-ci est effective après l'élection de Michèle Alliot-Marie à la tête du RPR.
- ↑ Le Canard enchaîné du 17 janvier s'était procuré le plan des places assises, et affirme que le chiffre annoncé en fin de soirée par l'UMP de 110 000 militants était impossible à réaliser.
- ↑ Dans un entretien accordé au Figaro du 11 décembre 1998, Nicolas Sarkozy indique : « Si des électeurs ou des militants du FN souhaitent se détourner de cette formation pour nous rejoindre, nous les accepterons. Je parle des militants et sympathisants. Pour le reste, nous verrons l'évolution des choses. L'opposition doit poursuivre son travail de reconquête, loin de ce qui se passe au FN, qui est une caricature de démocratie. » Le 8 mars 2004, il déclare à Orange : « Les électeurs de droite me font confiance, aussi suis-je peut-être bien placé pour ramener dans le giron de la droite républicaine ceux du FN. » Il ajoute qu'il faut tendre la main « à ceux qui votent ainsi parce qu'ils souffrent ». La droite, selon lui, « a besoin de ces gens qui se sont abusés. Il n'y a qu'une stratégie gagnante : agir pour faire comprendre que la République a entendu la désespérance et y apporte une réponse concrète (propos cités dans Le Monde, 10 mars 2004). » Le 22 avril 2006, à Paris, le président de l'UMP s'adresse explicitement aux électeurs du FN, et déclare qu'il veut « les chercher un par un » (cité dans Le Monde, 25 avril 2006).
Notes sur la bibliographie
Références
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- ↑ « Clearstream : la cour d'appel confirme la relaxe de Villepin », Le Figaro, 14 septembre 2011.
- ↑ devant le tribunal de grande instance de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) le 22 juin pour « intrusion et atteinte dans la vie privée »
- ↑ « Genestar accuse Sarkozy après son licenciement de Paris-Match » - Le Nouvel Observateur.
- ↑ Édition du 16 novembre 2005
- ↑ Communiqué du syndicat autonome des journalistes (SAJ-UNSA), 27/10/2006
- ↑ La police va enquêter sur la descente aux Mureaux, paru sur lefigaro.fr, en ligne, consulté le 21 novembre 2006 [4]
- ↑ Le Nouvel Observateur : ISF : « Nicolas Sarkozy pique une colère contre » Libération
- ↑ Le Monde, 3 mai 2007
- ↑ « Nicolas Sarkozy se dit victime d'un déchaînement médiatique » - Le Monde, 2 mai 2007
- ↑ Exclusif : les invités du président au dîner du Fouquet's - Marianne, 1er novembre 2007
- ↑ a et b Thomas Vampouille, « Sarkozy accusé d'espionner des journalistes : le PS réclame une enquête » sur lefigaro.fr. Mis en ligne le 3 novembre 2010, consulté le 4 novembre 2010
- ↑ AFP, « Espionnage: audition à l'assemblée » sur lefigaro.fr. Mis en ligne le 4 novembre 2010, consulté le 4 novembre 2010
- ↑ rapidement retirées à cause d'un problème de droit d'auteur d'une photographie
- ↑ « Le Front national et Sarkozy ? Ré-So relève le défi »
- ↑ Le Figaro.fr, Les blogueurs frontistes ne voteront pas Sarkozy
- ↑ « Il y a du Mitterrand dans Sarkozy », Les Échos, 25 avril 2007
- ↑ Sarkozy confirme le "ni FN ni PS" au second tour des cantonales - Le Point, 21 mars 2011
- ↑ Polémique sur le FN : Sarkozy rappelle à l'ordre les ministres - Le Figaro, 23 mars 2011
- ↑ Cantonales 2011 : enquête auprès des habitants des cantons avec duels FN au 2nd tour - TNS Sofres, 29 mars 2011
- ↑ AFP, « Bettencourt : Sarkozy mis en cause ? » sur lefigaro.fr. Mis en ligne le 8 novembre 2010
- ↑ Radio-Canada avec Agence France Presse et Reuters, « Sarkozy éclaboussé par de nouvelles allégations » sur radio-canada. Mis en ligne le 8 novembre 2010
- ↑ Laurent de Boissieu, « Tous les candidats élus au Parlement européen ne siègeront pas », La Croix, 9 juin 2009. Consulté le 14 novembre 2010
- ↑ décret du 31 décembre 2004 le nommant chevalier de la Légion d'honneur : [PDF] NOR:PREX0407928D (vers le bas de la troisième page).
- ↑ Paul Desmarais [PowerCorp, GBL fait grand' croix de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy, Performance Bourse, 18 février 2008]
- ↑ [5], dépêche AFP du 24 avril 2009, citée dans Le Figaro.
- ↑ « Le Sarko style », Marianne, n° 538, 18 août 2007.
- ↑ «Le Roi d'Espagne honore Sarkozy pour "sa lutte contre l'ETA"», www.eitb.com, 20 novembre 2011
- ↑ « Nicolas Sarkozy sera fait “chanoine d'honneur” au Vatican », Le Monde, 20 décembre 2007
- ↑ Big Brother Awards 2005 - Big Brother Awards France (BBA-F)
- ↑ Michel Maffesoli, Sarkologies : De quoi l'antisarkozisme est-il fait ?, Albin Michel, 3 mai 2011, 978-2226220929e éd., 208 p. (ISBN 1) [présentation en ligne]
- ↑ "La conquête" : il cause, il flingue et pleure (sa femme), Le Point, 18 mai 2011
- ↑ Nicolas Sarkozy dans Gossip Girl... malgré lui, TF1.fr, 19 janvier 2009
- ↑ Olivier Mimran, « Sarkozix a du pain sur la planche dessinée » sur 20minutes.fr. Mis en ligne le 31 mai 2010, consulté le 2 décembre 2011
- ↑ Jean-Christophe Ogier, « Iznogoud a 50 ans », La Marche de l'Histoire, 26 janvier 2012
- ↑ Le père de Nicolas Sarkozy expose ses œuvres à Budapest sur france24.com. Mis en ligne le 10 février 2010, consulté le 19 mars 2011
- ↑ Édouard Launet, L’agent ne fait pas le bonheur, Libération, 16 octobre 2008
- ↑ Adrien Le Bihan, La Fourberie de Clisthène : procès du biographe élyséen de Georges Mandel, Cherche-bruit, 2008 (ISBN 978-2-9519642-5-9). Voir aussi un entretien avec l'auteur
- ↑ « “Les Lettres de mon château”, ou quand Nicolas Sarkozy prenait la plume » sur le site du Nouvel Observateur, 3 décembre 2007