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Jean de Broglie

- Wikipedia, 29/12/2011

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Jean de Broglie
Blason de la famille de Broglie.svg

Parlementaire français
Date de naissance 21 juin 1921
Date de décès 24 décembre 1976 (à 55 ans)
Mandat Député 1958-1976
Circonscription Eure
Groupe parlementaire IPAS (1958-1962)
RI (1962-1976)
Ve République

Le prince Jean de Broglie est un homme politique français né à Paris le 21 juin 1921 et mort assassiné le 24 décembre 1976.

Sommaire

Biographie

Descendant de Charles Ferdinand d'Artois, fils de Charles X, Jean de Broglie est Maître des requêtes au Conseil d'État, député de l'Eure depuis 1958, constamment réélu jusqu'à sa mort, il appartient aux Républicains Indépendants.

Il fut conseiller général de l'Eure et maire de Rugles, puis de Broglie.

Il est successivement Secrétaire d'État chargé de la Fonction publique (avril à novembre 1962), puis aux Affaires algériennes (1962-1966) et aux Affaires étrangères (1966-1967). Avec Louis Joxe et Robert Buron, il est l'un des négociateurs des Accords d'Évian conclus entre la France et le FLN, le 18 mars 1962 qui ont mis un terme à la guerre d'Algérie.

Jean de Broglie est assassiné le 24 décembre 1976 en sortant du domicile de Pierre de Varga, son conseiller fiscal, qui est rapidement arrêté, soupçonné d'être le « personnage-clé » de l'affaire en compagnie de Patrick de Ribemont. Le groupe Charles-Martel, « mystérieux groupe d'extrême-droite », revendiqua par ailleurs l'attentat, indiquant que « le prince de Broglie avait été liquidé en tant que responsable de l'invasion de la France par les hordes nord-africaines »[1].

Mais cette revendication semble plutôt constituer un leurre. En effet, deux rapports d'un inspecteur de la direction de la Police Judiciaire de Paris, datés des 1er avril 1976 et du 27 septembre 1976, avaient mentionné l'imminence de l'assassinat de Broglie pour un motif lié à une "indélicatesse commise par l'homme politique lors d’une affaire précédente portant sur plusieurs millions"[2]. Par ailleurs, le journaliste d'investigation Alain Laville affirme[3] que fin mai 1976 le tueur à gages marseillais Roland Luperini - indicateur de police et familier du milieu de la fausse monnaie - recherche un tueur pour exécuter un "contrat" sur la personne de Broglie, le budget de l'assassinat étant fixé à 70 000 francs par ses commanditaires.

En 1981, Varga est condamné par la Cour d'assises à dix années de réclusion pour « complicité d'assassinat ».

Mis hors de cause après avoir été publiquement présenté comme coupable par Michel Poniatowski, Patrick de Ribemont a fait condamner la France par la Cour européenne des droits de l'homme les 10 février 1995 et 7 août 1996.


Son cousin Jean-Albert apparaît ainsi dans les "Propos Secrets" de son ami Roger Peyrefitte :

"(...) Il vivotait d'une petite rente que lui faisait sa grand'mère (la richissime Hélène Morand, née princesse Soutzo) et tentait d'étoffer en vendant quelques objets d'art de l'hôtel de l'avenue Charles Floquet (...). Il demandait conseil pour savoir s'il pouvait vendre l'appartement de sa grand'mère du vivant de celle-ci, comme futur héritier. Des étrangers lui avaient avancé de l'argent à cet effet et je ne sais comment il se tira de ces affaires délicates. Elles l'étaient moins que celles de son cousin Jean de Broglie; mais enfin, lui aussi, avait la manie des affaires louches (...). C'était au demeurant le garçon le plus exquis sous son aspect rondouillard, avec sa voix de fausset et le récit désopilant de ses aventures" (Albin Michel, 1980, tome 2, pp.365 et 366).


Descendance[4]

Marié à Paris, le 7 juin 1948 à Micheline Segard (1925-1997), le prince Jean de Broglie eut trois fils :

  • Victor-François de Broglie (Paris, 25 mars 1949), 8ème duc de Broglie, 7ème prince de Broglie. Il succède à son cousin Louis de Broglie (1892-1987) ;
  • Philippe-Maurice de Broglie (Paris, 28 septembre 1960), prince de Broglie ;
  • Louis-Albert de Broglie (Paris, 15 mars 1963), prince de Broglie.

Bibliographie

  • Patrick de Ribemont, Échec aux princes : l'affaire de Broglie (Henri Berger, 1978);
  • Jacques Bacelon, L'affaire de Broglie (Jean Picollec, 1981);
  • Jésus Ynfante , Un crime sous Giscard : l'affaire de Broglie, l'Opus Dei, Matesa (Maspero, 1981);
  • Jacques Béal, L'affaire de Broglie (Fleuve Noir, 1994);
  • Guy Simoné, L'affaire de Broglie. Un crime d'État (Michel Lafon, 1999);
  • Guy Simoné, Imbroglio comme de Broglie. Un septennat meurtrier (Dualpha, 2008);

Notes et références

  1. Jesús Ynfante, Un crime sous Giscard. L'affaire de Broglie, l'Opus Dei, Matesa, préface de Pierre Vidal-Naquet, Éditions François Maspero, 1981, p. 16.
  2. Témoignage du journaliste d'investigation Georges Marion, auteur de Profession "Fouille-merde", éditions du Seuil, 2008 (Marianne, 4 octobre 2008) [1]
  3. Le juge Michel. Pourquoi est mort celui qui allait révéler les secrets de Marseille, Presses de la Cité, , 1982, p. 223
  4. voir "La descendance de Charles X - roi de France", de Daniel Manach § Michel Sementéry - Editions Christian, 1997.

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