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François Mitterrand

- Wikipedia, 3/02/2012

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François Mitterrand
Reagan Mitterrand 1984 (cropped).jpg
François Mitterrand, en 1984.

Fonctions
21e président de la République française
21 mai 198117 mai 1995
(&&&&&&&&&&&0510913 ans, 11 mois et 26 jours)
Élection 10 mai 1981
Réélection 8 mai 1988
Premier ministre Pierre Mauroy
Laurent Fabius
Jacques Chirac
Michel Rocard
Édith Cresson
Pierre Bérégovoy
Édouard Balladur
Prédécesseur Valéry Giscard d'Estaing
Successeur Jacques Chirac
Premier secrétaire du Parti socialiste
16 juin 197124 janvier 1981
Prédécesseur Alain Savary
Successeur Lionel Jospin
Député de la 3e circonscription de la Nièvre
6 décembre 196221 mai 1981
Législature IIe-IIIe-IVe-Ve-VIe (Ve République)
Prédécesseur Jehan Faulquier
Successeur Bernard Bardin
Sénateur de la Nièvre
26 avril 195913 décembre 1962
Prédécesseur Jean Doussot
Successeur Daniel Benoîst
Ministre d'État, Garde des Sceaux,
ministre de la Justice
1er février 195621 mai 1957
Président René Coty (IVe République)
Gouvernement Guy Mollet
Prédécesseur Robert Schuman
Successeur Édouard Corniglion-Molinier
Ministre de l'Intérieur
19 juin 19545 février 1955
Président René Coty
Gouvernement Pierre Mendès France
Prédécesseur Léon Martinaud-Deplat
Successeur Maurice Bourgès-Maunoury
Ministre d'État délégué au Conseil de l'Europe
28 juin 19534 septembre 1953
Président Vincent Auriol
Gouvernement Joseph Laniel I
Prédécesseur Pierre Pflimlin
(ministre en 1952)
Successeur Maurice Faure
(ministre en 1958)
Ministre d'État
20 janvier 195228 février 1952
Président Vincent Auriol
Gouvernement Edgar Faure I
Ministre de la France d'Outre-mer
12 juillet 195010 juillet 1951
Président Vincent Auriol
Gouvernement René Pleven I
Henri Queuille I
Prédécesseur Paul Coste-Floret
Successeur Louis Jacquinot
Ministre des Anciens combattants
et des Victimes de guerre
24 novembre 194719 juillet 1948
Président Vincent Auriol
Gouvernement Robert Schuman I
Prédécesseur Daniel Mayer
Successeur André Maroselli
Ministre des Anciens combattants
et des Victimes de guerre
22 janvier 194721 octobre 1947
Président Vincent Auriol
Président du Conseil Paul Ramadier
Gouvernement Paul Ramadier I
Prédécesseur Max Lejeune
Successeur Daniel Mayer
Député de la 3e circonscription de la Nièvre
10 novembre 19468 décembre 1958
Législature Ire-IIe-IIIe (IVe République)
Prédécesseur Roger Gillot
Successeur Jehan Faulquier
Biographie
Nom de naissance François Maurice Adrien Marie Mitterrand
Date de naissance 26 octobre 1916
Lieu de naissance Drapeau de la France Jarnac, Charente (France)
Date de décès 8 janvier 1996 (à 79 ans)
Lieu de décès Drapeau de la France Paris, 7e arrondissement (France)
Parti politique PS (1971-1995)
CIR (1965-1971)
UDSR (1946-1965)
Conjoints Danielle Gouze
Enfants Pascal Mitterrand
Jean-Christophe Mitterrand
Gilbert Mitterrand
Mazarine Pingeot
Diplômé de Faculté de droit et des lettres de l'Université de Paris
Sciences Po
Profession Avocat
Éditeur de presse
Haut fonctionnaire
Religion Catholicisme[1]
Agnosticisme[1]
Signature François Mitterrand Signature.svg

François Mitterrand, né le 26 octobre 1916 à Jarnac en Charente et mort le 8 janvier 1996 à Paris, est un avocat, éditeur de presse, haut fonctionnaire et homme d'État français.

Agent contractuel sous le Régime de Vichy, puis résistant, il est onze fois ministre sous la IVe République. Il est député de la Nièvre, ministre des Anciens combattants et des Victimes de guerre, ministre de la France d'Outre-mer, ministre d'État, délégué au Conseil de l'Europe, ministre de l'Intérieur, garde des Sceaux, ministre de la Justice et sénateur de la Nièvre entre 1946 et 1981.

Opposé au retour du général de Gaulle, il affronte celui-ci au second tour de l'élection présidentielle de 1965, qu'il perd. Il devient premier secrétaire du jeune Parti socialiste en 1971. Candidat de l'Union de la gauche à la présidentielle de 1974, il est battu par Valéry Giscard d'Estaing.

Candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle de 1981, il est élu 21e président de la République française face à Valéry Giscard d'Estaing, le 10 mai 1981 avec 51,76 % des suffrages exprimés. Il est le premier socialiste à occuper la présidence de la République sous la Ve République, du 21 mai 1981 au 17 mai 1995.

Il fait voter plusieurs lois sociales, mais décide le « tournant de la rigueur » devant la menace qui pèse sur le franc. Contraint de nommer Jacques Chirac Premier ministre après la défaite de la gauche aux élections législatives, en 1986, il est néanmoins réélu deux ans plus tard. Son second septennat est notamment marqué par la première nomination d'une femme, Édith Cresson, au poste de Premier ministre, la deuxième cohabitation avec Édouard Balladur, et des révélations sur son passé et son mauvais état de santé.

Il détient le record de longévité (deux septennats) à la présidence de la République française.

Sommaire

Vie personnelle

Enfance et études

François Maurice Adrien Marie Mitterrand est né dans la ville charentaise de Jarnac, au sein d'une famille bourgeoise catholique et conservatrice. Son grand-père paternel était chef de gare à Jarnac, fils d'un éclusier du Canal de BerryAudes dans le département de l'Allier), et un catholique pratiquant. Son père Joseph, était ingénieur de la Compagnie du Chemin de fer de Paris à Orléans, puis devint industriel vinaigrier et président de la fédération des syndicats de fabricants de vinaigre. Sa mère, Yvonne Lorrain, issue d'une famille de tradition républicaine, était la fille de Jules Lorrain, un négociant en vins et eaux de vie et un conseiller municipal de Jarnac (et neveu par alliance du ministre Léon Faucher). François a trois frères : Robert (1915-2002), polytechnicien ; Jacques (1918-2009), général d'armée aérienne ; Philippe, (1921-1992), exploitant agricole et ancien maire de Saint-Simon en Charente, et quatre sœurs : Antoinette, épouse Ivaldi ; Marie-Josèphe ; Colette, épouse du capitaine Landry ; et Geneviève (1919-2006), épouse Delachenal.

François grandit dans une famille fortunée, ayant l'électricité dès 1922. Il fréquente l'école privée Sainte-Marie de Jarnac avec son frère Robert jusqu'en 1925. Cette année-là, François entre au collège Saint-Paul d'Angoulême pour entamer des études secondaires. Il se révèle excellent en histoire, en géographie, en latin et en instruction religieuse, et prend goût pour la littérature. Il devient membre de la JEC, structure étudiante de l'Action catholique. En 1933, un discours lui vaut de remporter le Championnat de l'Éloquence.

Il obtient son baccalauréat en 1934 et décide de s'inscrire aux Facultés des lettres et de droit de Paris. À son arrivée dans la capitale, il s'installe au 104 rue de Vaugirard, où se trouve un foyer de pères maristes. Parallèlement, il entre à l'École libre des sciences politiques, de laquelle il sort diplômé en juin 1937. La même année, il obtient un diplôme d'études supérieures de droit public, suite à l'obtention d'une licence ès lettres l'année précédente[2].

À partir de novembre 1934, François Mitterrand milite pendant environ un an aux Volontaires nationaux, mouvement de jeunesse de la droite nationaliste des Croix-de-feu du Colonel de La Rocque[3]. Il participe aux manifestations contre « l'invasion métèque » en février 1935 puis à celles contre le professeur de droit Gaston Jèze, après la nomination de ce dernier comme conseiller juridique du Négus d'Éthiopie, en janvier 1936[4]. Il cultive par la suite des relations d'amitiés ou de famille avec des membres de La Cagoule[5]. Il est un temps critique littéraire et écrit sur la société contemporaine et la politique dans la Revue Montalembert et dans le quotidien L'Écho de Paris d'Henry de Kérillis, proche du Parti social français. Il y écrit notamment un article regrettant que le quartier latin se soit laissé envahir par le « dehors ». « Désormais, le quartier Latin est ce complexe de couleurs et de sons si désaccordés qu'on a l'impression de retrouver cette tour de Babel à laquelle nous ne voulions pas croire[6]. » Il publie également le 18 mars 1936, un compte-rendu de la conférence donnée par Marcel Griaule sur l'Éthiopie, concluant notamment qu'« Il est toujours utile de connaître l'histoire de peuples si particuliers, et, en même temps, si pareils aux autres, car, au fond, ce n'est pas la couleur de la peau ou la forme des cheveux qui ont donné quelque valeur aux âmes[7]. ». Il se serait aussi inquiété de l'expansionnisme nazi lors de l'Anschluss dans l'un de ses articles[8]. En 1937, il obtient son diplôme de l'École libre des sciences politiques[9] et s'inscrit pour le Service militaire dans l'infanterie coloniale. Il y rencontre son grand ami, Georges Dayan (juif et socialiste) après l'avoir sauvé d'agressions d'antisémites de l'Action française et devient son meilleur ami[10]. En septembre, il est incorporé pour son service militaire dans le 23e régiment d'infanterie coloniale.

En septembre 1939, lors de l'engagement de la France dans la Seconde Guerre mondiale et terminant ses études d'avocat à Paris, il est envoyé sur la ligne Maginot avec le grade de sergent chef, à proximité de Montmédy au 23e régiment d'infanterie coloniale 7e compagnie du capitaine Xavier Louis. En mai 1940, quelques jours avant l'invasion allemande, il se fiance avec Marie-Louise Terrasse (future Catherine Langeais, elle rompra en janvier 1942).

Famille

Pendant la Seconde Guerre mondiale, François Mitterrand rencontre une jeune résistante bourguignonne, Danielle Gouze. Il l'épouse le 28 octobre 1944. Avec elle, (présidente, de 1986 à 2011, de la fondation France Libertés fondée en 1986), il aura trois fils :

D'une relation extra-conjugale avec Anne Pingeot, conservatrice de musée, François Mitterrand a eu une fille : Mazarine Pingeot, née le 18 décembre 1974, à Avignon, agrégée de philosophie, enseignante, écrivain et chroniqueuse de télévision.

François Mitterrand a eu en outre sept neveux, dont un des fils de Robert Mitterrand, Frédéric Mitterrand né le 21 août 1947, écrivain, réalisateur et présentateur de télévision, directeur de la Villa Medicis entre 2008 et 2009 puis ministre de la Culture et de la Communication depuis le 23 juin 2009.

Généalogie

Ascendance de François Mitterrand
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Martin MITTERRAND
(27/02/1773 à Saint-Ambroix – 12/11/1852 à Parnay)
journalier, vigneron
 
 
 
 
 
 
 
Charles MITTERRAND
(27/05/1810 à Bourges – 22/09/1886 à Bourges)
menuisier, éclusier
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Marie-Anne LESESTRE
(30/06/1769 à Bourges – 03/02/1847 à Bourges)
domestique
 
 
 
 
 
 
 
Gilbert Théodose MITTERRAND
(11/01/1844 à Audes – 17/01/1920 à Jarnac)
chef de service des chemins de fer
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Jean DESJEAN[11]
(22/01/1772 à Primelles – 15/04/1824 à Venesmes)
domestique, laboureur
 
 
 
 
 
 
 
Augustine Louise DESJEAN
(22/04/1812 à Saint-Baudel – 30/12/1897 à Bourges)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Marie GAURIAT
(23/12/1768 à Lunery – 01/06/1825 à Lunery)
 
 
 
 
 
 
 
Gilbert Félix Joseph MITTERRAND
(26/09/1873 à Limoges – 05/05/1946 à Jarnac)
ingénieur des chemins de fer, industriel vinaigrier
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
François LAROCHE[12]
(13/11/1779 à Séreilhac – 27/07/1848 à Limoges)
charron
 
 
 
 
 
 
 
Joseph LAROCHE
(20/10/1811 à Limoges – 05/06/1887 à Séreilhac)
clerc de notaire, instituteur et receveur buraliste de Séreilhac
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pétronille ROBERT[13]
(20/02/1779 à Séreilhac – 26/10/1845 à Limoges)
 
 
 
 
 
 
 
Pétronille Zelma LAROCHE
(16/07/1848 à Séreilhac – 16/01/1897 à Poitiers)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Jean-Baptiste DU SOULIER DE CLAREUIL[14]
(24/04/1769 à Saint-Auvent – 28/09/1817 à Limoges)
instituteur, concierge de la prison de Limoges
 
 
 
 
 
 
 
Marguerite Laure Émilie DU SOULIER DE CLAREUIL
(22/10/1812 à Bussière-Poitevine – 10/02/1885 à Séreilhac)
préceptrice, institutrice au Château de Faye
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Catherine SADERNE
(22/05/1777 à Limoges – 25/09/1823 à Châlus)
 
 
 
 
 
 
 
François Maurice Adrien Marie MITTERRAND
(26/10/1916 à Jarnac – 08/01/1996 à Paris)
président de la République française (1981-1995)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Jules LORRAIN[15]
(24/01/1801 à Barbezieux-Saint-Hilaire – 27/03/1832 à Aigre)
marchand d'étoffes
 
 
 
 
 
 
 
Léon « Jules » LORRAIN
(24/04/1821 à Rouillac – 25/10/1882 à Jarnac)
menuisier, négociant en bois de construction
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Marie SAIZIT
(07/01/1804 à Rouillac – 05/09/1864 à Rouillac)
 
 
 
 
 
 
 
Jules LORRAIN
(17/01/1853 à Rouillac – 09/09/1937 à Jarnac)
vinaigrier et négociant en alcool, conseiller municipal de Jarnac
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
René BERTHELOT
(12/11/1785 au Puy-Notre-Dame – 02/07/1867 à Rouillac)
menuisier
 
 
 
 
 
 
 
Joséphine BERTHELOT
(20/03/1821 à Rouillac – 09/12/1906 à Jarnac)
tailleuse d'habits pour dames
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Marie DHIERSAT
(18/08/1785 à Rouillac – 16/07/1867 à Rouillac)
 
 
 
 
 
 
 
Marie Gabrielle Yvonne LORRAIN
(26/04/1880 à Jarnac – 12/01/1936 à Jarnac)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
François FAURE-LABOUARDERIE[16]
(19/04/1780 à Aigre – 28/10/1861 à Aigre)
propriétaire aubergiste
 
 
 
 
 
 
 
Pierre François « Eugène » FAURE
(13/11/1818 à Aigre – 28/02/1893 à Jarnac)
marchand de chandelles
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Marie Madeleine COUTURIER
(07/05/1785 à Tusson – 28/05/1857 à Aigre)
 
 
 
 
 
 
 
Victorine Eugénie FAURE
(08/04/1857 à Jarnac – 03/08/1931 à Jarnac)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Jean TOUZET
(03/03/1796 à Givry – 26/12/1863 à Jarnac)
bourrelier, cafetier-limonadier
 
 
 
 
 
 
 
Marie Rose « Héloïse » TOUZET
(07/09/1824 à Rouillac – 05/05/1904 à Saint-Macaire)
institutrice
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Marie Thérèse BERNARD DE JAVREZAC
(11/07/1804 à Riupeyrous – 15/12/1879 à Vaux-Rouillac)
 
 
 
 
 
 
 

Régime de Vichy et Résistance

À la suite de la déclaration de guerre du 3 septembre 1939, François Mitterrand est mobilisé sur la ligne Maginot[17]. Le 14 juin 1940, le sergent Mitterrand est blessé à l'omoplate droite, et, après des soins rudimentaires, qui lui évitent de perdre un bras, il est fait prisonnier par les Allemands le 18 juin.

Après dix-huit mois dans les stalags IX A de Ziegenhain-Trutzhain et IX C de Schaala et deux tentatives infructueuses, il s'évade en décembre et rentre en France[18].

En janvier 1942, bien que recherché par les Allemands en tant qu'évadé, après un séjour chez les Levy-Despas à Saint-Tropez, il travaille à la Légion française des combattants et des volontaires de la révolution nationale en tant que contractuel du gouvernement de Vichy puis, à partir de juin, au Commissariat au reclassement des prisonniers de guerre, où il est chargé des relations avec la presse et où il favorisera la fourniture de faux-papiers pour aider les évasions[19].

En juin 1942, il participe à des réunions au château de Montmaur, où sont jetées les premières bases de son réseau de Résistance.

Le 15 octobre 1942, Mitterrand est reçu par le maréchal Pétain avec plusieurs responsables du Comité d'entraide aux prisonniers rapatriés de l'Allier.

En janvier 1943, Mitterrand démissionne du Commissariat, suite au remplacement du vichysto-résistant Maurice Pinot par André Masson, un partisan de la collaboration. Il conserve cependant un poste à la tête des centres d'entraides.

En février 1943, puis plus tard au printemps, il se rapproche de la puissante Organisation de résistance de l'armée (ORA), en cours de formation. Il commence à prendre Morland comme pseudonyme (il utilisera aussi les noms de code Purgon, Monnier, Laroche, capitaine François, Arnaud et Albre) et cofonde le Rassemblement national des prisonniers de guerre avec Maurice Pinot financé par l'ORA.

Plusieurs membres du réseau Mitterrand-Pinot sont, en pratique, membres de l'ORA. François Mitterrand lui-même est considéré par le service Action de l'organisation comme un de ses membres. Plusieurs actions sont décidées en commun entre des dirigeants de l'ORA et des dirigeants du RNPG et exécutées par des militants des deux mouvements.

En mars 1943, Mitterrand rencontre Henri Frenay et le convainc aisément de travailler avec lui. Grâce à Frenay, la Résistance intérieure soutient François Mitterrand contre Michel Cailliau. Cependant, la date du 28 mai 1943, lors de sa rencontre avec le gaulliste Philippe Dechartre a été considérée comme la date de sa rupture définitive avec ses anciens protecteurs de Vichy.

Au printemps 1943, parrainé par deux membres de La Cagoule (Gabriel Jeantet, membre du cabinet du maréchal Pétain, et Simon Arbelloti), il est décoré de l’ordre de la Francisque[20].

Selon Jean Pierre-Bloch, chef de la section non militaire du Bureau central de renseignements et d'action à l'époque, « c'était sur notre ordre que François Mitterrand était resté dans les services de prisonniers de Vichy. Lorsqu'il a été proposé pour la francisque, nous avons parfaitement été tenus au courant ; nous lui avions conseillé d'accepter cette “distinction” pour ne pas se dévoiler. »[21] (no 2202).

L'activité du RNPG se déplace, au cours de l'année 1943, de la fourniture de faux papiers vers la fourniture de renseignements à la France libre. Selon Pierre de Bénouville, « François Mitterrand avait réussi à mettre sur pied un véritable réseau de renseignement dans les camps. Grâce aux prisonniers de guerre, nous avons pu prendre connaissances d'informations, parfois décisives, sur ce qui se passait derrière les frontières. »

Le 10 juillet 1943, François Mitterrand et le militant communiste Piatzook sont les auteurs d'un coup d'éclat lors d'une grande réunion publique à Paris, salle Wagram, consacrée à la « relève » des prisonniers par les ouvriers. Au moment où André Masson flétrit la « trahison des gaullistes », François Mitterrand l'interpelle de la salle et lui dénie le droit de parler au nom des prisonniers de guerre, qualifiant la relève d'escroquerie. François Mitterrand n'est pas arrêté, sa fuite ayant été facilitée par Piatzook.

C'est à partir de la fin de l'été ou à l'automne 1943[réf. nécessaire] que François Mitterrand entre en résistance passe à la clandestinité, traqué par la Gestapo, le Sicherheitsdienst et la Milice.

Le Sicherheitsdienst (SD) perquisitionne à son domicile, en son absence. Deux de ses amis sont arrêtés, déportés ; l'un ne revient pas du camp de concentration. Peu après, il est sauvé par la femme du colonel Pfister, dirigeant de l'Organisation de résistance de l'armée, d'une arrestation par la Gestapo. Il est établi que René Bousquet, Secrétaire général de la Police, sentant le vent tourner, a fait prévenir Mitterrand, par l'intermédiaire de l'un de ses collaborateurs, Jean-Paul Martin, des risques d'arrestation qui pesaient sur lui.

En novembre 1943, il se rend à Londres, puis à Alger, où il rencontre le général de Gaulle, le général Giraud et Pierre Mendès France. La rencontre fut âpre, De Gaulle demande à ce que les organisations de prisonniers fusionnent sous l'égide de M.R.P.G.D., seule condition pour recevoir matériel et argent. Mais Mitterrand refuse la tutelle du mouvement de Michel Cailliau. Finalement, de Gaulle accepte les conditions de François Mitterrand. Le 18 mars 1944, Henri Frenay écrit à Michel Cailliau qu'il se « porte personnellement garant » de François Mitterrand, et que le général de Gaulle partage son point de vue.

À partir de février 1944, François Mitterrand dirige, en France, le Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés, qui unifie tous les réseaux de résistance de prisonniers de guerre.

En août 1944, Mitterrand participe à la libération de Paris, où il s'empare du siège du Commissariat général aux prisonniers de guerre. Il est nommé secrétaire général des prisonniers et des victimes de guerre[réf. nécessaire]. Puis, en octobre 1944, après avoir épousé Danielle Gouze, il monte avec Jacques Foccart l’opération Viacarage, dont l'objectif est la libération des camps de prisonniers et de concentration[22][réf. souhaitée].

Enfin, en avril 1945, François Mitterrand accompagne le général Lewis comme représentant de la France pour la libération des camps de Kaufering et de Dachau, à la demande du général de Gaulle. C'est là, en compagnie de Pierre Bugeaud, qu'il découvre, « par un hasard providentiel »[23], Robert Antelme, mari de son amie Marguerite Duras, à l'agonie, atteint du typhus. Les mesures sanitaires interdisant de l'évacuer, il organise l'évasion de cet ancien membre de son réseau. Rétabli, celui-ci sera l'auteur d'un livre important sur la déportation : L’Espèce humaine[24].

Carrière politique

Gouvernement provisoire et Quatrième République

Ascension, glissement vers la gauche et libéralisme colonial (1944-1954)

Peu après, François Mitterrand participe au gouvernement des secrétaires généraux voulu par le général de Gaulle avant l'installation du gouvernement provisoire à Paris.

Invité à « plancher » devant l’atelier « L’Abbé Grégoire », affilié à la loge maçonnique Grande Loge de France (GLF), il est expulsé manu militari à la demande de Jean Pierre-Bloch qui ne peut tolérer la présence d’une personne décorée de la Francisque dans une loge[25], alors qu’il lui aurait demandé d’accepter cette distinction[26].

Le 28 octobre 1944, il épouse Danielle Gouze à la mairie, puis à l’église Saint-Séverin à Paris.

En 1945, François Mitterrand et André Bettencourt apportent un témoignage en faveur du fondateur du groupe L'Oréal, mais aussi collaborateur et ancien financier de la Cagoule, Eugène Schueller[27]. François Mitterrand est alors (brièvement) engagé comme président-directeur général des Éditions du Rond-Point (et directeur du magazine Votre Beauté) appartenant au groupe fondé par Schueller[28].

En février 1946, François Mitterrand adhère à l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), qu’il préside ensuite de 1953 à 1965 et qui lui offre un premier laboratoire politique[29].

Candidat aux élections de la seconde Assemblée constituante, le 6 juin 1946, dans la 5e circonscription de la Seine, il ne recueille que 6 % des voix. Par la suite, François Mitterrand hésite entre s'implanter politiquement dans la Vienne ou dans la Nièvre[30]. Eugène Schueller le convainc alors de se présenter dans la Nièvre. Avec l'aide du clergé et des notables nivernais, François Mitterrand est élu, le 10 novembre 1946, député de la Nièvre, à la tête d'une liste « Unité et action républicaine », au programme anticommuniste. François Mitterrand abandonne alors ses fonctions aux éditions du Rond-point.

En 1947 François Mitterrand devient l'un des plus jeunes ministres de France[31] avec le portefeuille des Anciens Combattants dans le gouvernement du socialiste Paul Ramadier. Dans les années qui suivent, il détient plusieurs portefeuilles ministériels, dont ceux de l'Information, de la France d'outre-mer, et le ministère délégué au Conseil de l'Europe.

En mai 1948, parmi 800 délégués (dont Konrad Adenauer, Léon Blum, Winston Churchill, Harold Macmillan, Paul-Henri Spaak et Altiero Spinelli), il participe au Congrès de la Haye, à l'origine du Mouvement européen, auquel il adhère[32].

En 1949, il est élu conseiller général de la Nièvre dans le canton de Montsauche-les-Settons. Il est réélu en 1955, 1961, 1967, 1973 et 1979.

En 1950, René Pleven le nomme ministre de l'outre-mer. Il est partisan de l'instauration d'une union franco-africaine où les territoires d'outre-mer jouiraient d'une autonomie négociée et librement consentie et s'efforce d'améliorer le sort des Africains, encore soumis à un régime très dur. Il est alors traité de « bradeur d'empire » : il s'attire dès cette époque une vive hostilité de la part des colons et du RPF, le parti gaulliste de l'époque, qui s'exprime notamment par la voix de Jacques Foccart, Édouard Frédéric-Dupont et Maurice Bayrou[33]. Il participe aux négociations entamées par René Pleven pour légaliser le Rassemblement démocratique africain et apparenter les députés de ce parti à l'UDSR. Afin de consolider cette politique libérale, François Mitterrand relève le gouverneur Laurent Péchoux, qui avait été nommé par son prédécesseur Paul Coste-Floret pour démanteler le RDA. François Mitterrand s'aliène alors le MRP[34].

En août 1951, le Mouvement républicain populaire obtient de René Pleven que François Mitterrand quitte le ministère de l'Outre-Mer. Ne faisant plus partie du gouvernement, François Mitterrand, réélu à l'Assemblée le 17 juin 1951, devient président du groupe parlementaire et renforce son influence sur l'UDSR, et obtient l'élection, au poste de secrétaire général, d'un de ses partisans, Joseph Perrin. Pour autant, il conserve sa loyauté à René Pleven, resté président du Conseil[35].

En 1952, François Mitterrand devient ministre d’État sous le gouvernement d’Edgar Faure. Il prend en charge le dossier tunisien et esquisse un plan d’autonomie interne. Mais le gouvernement Faure est renversé six semaines seulement après sa formation. Les libéraux en matière coloniale (c'est-à-dire ceux qui refusent la répression systématique et prônent l'égalité des droits entre colons et colonisés, puis l'autonomie, voire l'indépendance si elle est réclamée avec force par la population et un interlocuteur crédible) sont provisoirement écartés du pouvoir[36].

Après la formation du gouvernement d'Antoine Pinay, François Mitterrand critique la participation systématique de l'UDSR aux gouvernements et demande un recentrage à gauche. Il dénonce à l'Assemblée la politique répressive du gouvernement et défend avec vigueur le droit des Tunisiens à l'autonomie[37].

En 1953, il devient ministre délégué au Conseil de l'Europe, mais démissionne rapidement en raison de son hostilité à la répression menée au Maroc et en Tunisie ; il préconise vis-à-vis de ces pays, ainsi que pour l'Indochine, une politique plus libérale. Il signe, avec des personnalités comme Albert Camus, Jean-Paul Sartre, Alain Savary ou Louis Vallon, le « Manifeste France-Maghreb », demandant que « soient mis en œuvre tous les moyens légaux pour que les principes des droits de l'homme soient appliqués sans distinctions en Afrique du Nord »[38].

Le 23 novembre 1953, il est élu président de l'UDSR par le comité directeur[39]. Il soutient alors une ligne libérale (mais déjà commune à cette époque) pour l'outre-mer : arrêt de la guerre d'Indochine, constitution d'un ensemble franco-africain, fédéral puis confédéral[40] (ce qui revient à accorder l'autonomie, voire l'indépendance-association aux territoires colonisés). Il publie au même moment Aux frontières de l'Union française. Indochine-Tunisie, préfacé par Pierre Mendès France. Il se prononce pour l'indépendance de l'Indochine (avec, si possible, une association) et pour une refonte des liens avec les pays africains : la défense, la monnaie et la politique étrangère doivent relever de l'Union française, avec une pleine association des Africains aux décisions ; les autres domaines doivent relever de l'autonomie des populations locales. Plus généralement, l'élection de François Mitterrand marque une évolution de l'UDSR vers des positions plus à gauche, cependant que le nouveau président du parti « se positionne dès lors pour atteindre l'hôtel Matignon »[41].

Dans la tourmente de la guerre d'Algérie (1954-1958)

En 1954, il est nommé Ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Pierre Mendès France. Il est alors opposé à l'indépendance de l'Algérie. Ses tentatives de muter le gouverneur général Léonard et le directeur de la Mosquée de Paris, puis d'augmenter le SMIG d'Algérie, rencontrent l'hostilité des colons et de l'administration[42]. Le 8 septembre 1954, François Mitterrand apprend qu'il est l'objet d'une enquête de la part des services secrets français : ainsi débute ce qu'on a appelé l'Affaire des fuites[43].

Du 19 au 23 octobre 1954, il se rend en Algérie, où il rencontre une nette hostilité de la part des partisans de l'Algérie française[44].

Le 5 novembre de cette même année, à la tribune de l'Assemblée nationale, alors que les premiers conflits de la guerre d'Algérie éclatent, il déclare : « La rébellion algérienne ne peut trouver qu'une forme terminale : la guerre. », puis « L'Algérie, c'est la France. »[45]

En novembre 1954, le gouvernement annonce une forte augmentation des investissements sociaux en Algérie dans l'agriculture et l'éducation, et entend préparer « l'égalité des citoyens […] des chances égales à tous ceux, quelle que soit leur origine, qui naissent sur le sol algérien[46]. » François Mitterrand, ministre de l'Intérieur, autorise alors Germaine Tillion à mener une enquête dans la zone d'insurrection, afin, entre autres, de signaler les éventuelles exactions policières[47]. En accord avec le président du Conseil, il fusionne la police d'Alger avec celle de Paris. Les décrets du 20 janvier 1955, qui mettent fin à l'autonomie de la police d'Algérie, contribuent à permettre la mutation de deux cents agents soupçonnés d'actes de torture ou de l'avoir encouragée. Parmi eux, le directeur des Renseignements généraux d'Alger[48]. Les députés conservateurs en matière coloniale critiquent fermement cette décision. D'après François Mitterrand, la suppression de ce « système détestable » est à l'origine de la chute du gouvernement Mendès France, un mois plus tard (lettre à Pierre Mendès France, 31 août 1959)[49]. En tout état de cause, le sénateur Henri Borgeaud, porte-parole des pieds-noirs, avait ainsi menacé : « Si vous fusionnez les polices, nous voterons contre votre gouvernement[50]. »

François Mitterrand assiste Pierre Mendès France dans les négociations qui aboutissent à l'autonomie de la Tunisie et du Maroc.

L'Assemblée nationale ayant été une nouvelle fois dissoute, il mène campagne dans la Nièvre et conserve son siège lors des élections du 2 janvier 1956. Un mois plus tard, il est nommé garde des Sceaux dans le gouvernement Guy Mollet. François Mitterrand participe aux travaux du gouvernement, qui accorde l'indépendance à la Tunisie et au Maroc, l'autonomie à l'Afrique noire. Sur la question algérienne, il critique fermement (en privé[51]) la dérive répressive qui suit l'échec de la tentative de libéralisation, en février 1956. Toutefois, c'est lui qui est chargé par le Conseil des ministres, de défendre le projet de loi remettant les pouvoirs spéciaux à l'armée[52]. Il donne forcément son aval, en tant que Garde des Sceaux, aux nombreuses sentences de mort prononcées par les tribunaux d'Alger contre des militants de la lutte pour l'indépendance, notamment Fernand Iveton, membre du Parti communiste algérien (PCA), guillotiné à Alger le 11 février 1957. Il couvre l'exécution de quarante-cinq militants algériens condamnés de manière expéditive[53]. Il est certain qu'assumer la charge de Garde des Sceaux en pleine bataille d'Alger, à l'époque où l'armée française recourt massivement à la torture et aux exécutions sommaires pour mater l'insurrection algérienne, constitue une redoutable épreuve pour l'humaniste et l'homme de gauche dont, malgré tout, François Mitterrand veut sans doute continuer de donner l'image. Les témoins cités par son biographe Jean Lacouture décrivent d'ailleurs un homme bouleversé, profondément hésitant. Cependant, au risque de s'exposer à l'accusation d'avoir couvert, voire encouragé des pratiques renouvelées de celles de la Gestapo et relevant pour le moins du crime de guerre, l'ancien Résistant reste au gouvernement, car il veut accéder à la présidence du Conseil, où, pense-t-il, sa marge de manœuvre serait plus large ; il pourrait, après tout, rendre plus libérale la politique algérienne[54].

Dans un tout autre domaine, il fait adopter le statut de l'Agence France-Presse (AFP).

Après la démission de Guy Mollet, François Mitterrand refuse de participer à un gouvernement, à moins de le diriger. Il n'y parvient pas, bien que le président René Coty ait sérieusement envisagé de faire appel à lui.

Le 1er juin 1958, il refuse de voter la confiance à Charles de Gaulle, expliquant ainsi son vote :

« Lorsque, le 10 septembre 1944, le général de Gaulle s’est présenté devant l’Assemblée consultative provisoire issue des combats de l’extérieur ou de la Résistance, il avait près de lui deux compagnons qui s’appelaient l’honneur et la patrie. Ses compagnons d’aujourd’hui, qu’il n’a sans doute pas choisis, mais qui l’ont suivi jusqu’ici, se nomment le coup de force et la sédition. […] En droit, le général de Gaulle tiendra ce soir ses pouvoirs de la représentation nationale ; en fait, il les détient déjà du coup de force[55]. »

En septembre 1958, il appelle à voter non au référendum sur la Constitution, qui est néanmoins adoptée à une très large majorité, puis promulguée le 4 octobre 1958.

Dans la 3e circonscription de la Nièvre, nouvellement créée, François Mitterrand est battu aux élections législatives le 30 novembre 1958 par le candidat indépendant Jehan Faulquier.

Récapitulatif de ses fonctions gouvernementales

Fonction Gouvernement Période
Secrétaire général aux Prisonniers Charles de Gaulle du 26 août au 10 septembre 1944
Ministre des Anciens combattants et des Victimes de guerre Paul Ramadier du 22 janvier au 22 octobre 1947
Ministre des Anciens combattants et des Victimes de guerre Robert Schuman du 24 novembre 1947 au 26 juillet 1948
Secrétaire d'État à l'Information André Marie du 26 juillet au 5 septembre 1948
Secrétaire d'État à la vice-présidence du Conseil Robert Schuman du 5 au 11 septembre 1948
Secrétaire d'État à la présidence du Conseil Henri Queuille du 11 septembre 1948 au 28 octobre 1949
Ministre de la France d'outre-mer René Pleven du 12 juillet 1950 au 10 mars 1951
Ministre de la France d'outre-mer Henri Queuille du 10 mars au 11 août 1951
Ministre d'État Edgar Faure du 20 janvier au 8 mars 1952
Ministre d'État délégué au Conseil de l'Europe Joseph Laniel du 28 juin au 4 septembre 1953
Ministre de l'Intérieur Pierre Mendès France du 19 juin 1954 au 23 février 1955
Ministre d'État, chargé de la Justice Guy Mollet du 1er février 1956 au 13 juin 1957

Cinquième République : l'ascension vers la présidence

Survie politique et premières tentatives d'union de la gauche (1959-1971)

François Mitterrand en 1959.

En mars 1959, il est élu maire de Château-Chinon (il le reste jusqu'à mai 1981) et, un mois plus tard, sénateur de la Nièvre. Il s'inscrit au groupe de la Gauche démocratique.

En octobre 1959, a lieu l'attentat de l'Observatoire dans lequel François Mitterrand est impliqué et qui le mène, après la levée de son immunité parlementaire[56], à être inculpé le 9 décembre pour outrage à magistrat au motif qu'il l'aurait lui-même commandité dans le but de regagner les faveurs de l'opinion publique. La loi d'amnistie de 1966 met fin à la procédure.

En 1961, il effectue un voyage en Chine ou il rencontre Mao Zedong.

Le 18 mai 1962, François Mitterrand est appelé à témoigner à décharge au procès du général Salan par Jean-Louis Tixier-Vignancour. Le témoignage de Mitterrand porta sur l'« affaire du Bazooka », tentative d'assassinat perpétrée contre le général Salan le 16 janvier 1957 et qui avait fait un mort, le colonel Rodier. Mitterrand appuya la thèse de Salan à propos du complot gaulliste fomenté (plus ou moins indirectement, c'est selon) par Michel Debré (d’autres personnalités comme Roger Frey et Alain Griotteray furent aussi citées comme prenant aussi plus ou moins part au complot). Cette thèse du complot gaulliste fomenté directement par Debré fut reprise par Mitterrand dans un éditorial du Courrier de la Nièvre. Les auteurs et commanditaires de l'attentat, Philippe Castille, Michel Fechoz et René Kovacs notamment, avaient motivé leur action par la nécessité de remplacer le général Salan, considéré avec Pierre Mendès France comme le liquidateur de l'Indochine, par un général authentiquement favorable à l'Algérie française. Pour François Mitterrand, « Raoul Salan garde le droit de récuser certains de ses accusateurs qui, pour corriger la maladresse de l'avoir manqué, firent de lui plus tard son complice dans les événements de mai 1958 qui ramenèrent le général de Gaulle au pouvoir ». Une partie de la gauche s'en prit alors à Mitterrand, lui reprochant d'être intervenu dans un règlement de compte au sein de la droite française, d'avoir été jusqu'à saluer Salan dans son box et d'avoir pris place au milieu de ses partisans.

Le 25 novembre 1962, Mitterrand retrouve son siège de député de la Nièvre et abandonne celui de sénateur.

Lors du référendum de 1962, il appelle à voter contre l'élection du président de la République au suffrage direct. Le oui l'emporte avec 62,25 % des suffrages exprimés (46,66 % des inscrits).

En 1964, il devient président du conseil général de la Nièvre. Il prend la tête de la Convention des institutions républicaines (CIR) et publie Le Coup d'État permanent, qui renforce sa position d'opposant de gauche à Charles de Gaulle.

Conscient des divisions de la gauche et de la difficulté de se placer en leader (Paris égaré par ses intellectuels de gauche)[57], François Mitterrand décide de concentrer ses attaques contre l’image même du général de Gaulle, image renforcée, en particulier, par son célèbre appel du 18 juin. En effet, François Mitterrand craignait que l’image du général de Gaulle, bien ancrée dans l’opinion, réduise ses chances dans une élection au suffrage direct, même avec une gauche rénovée.

En outre, la séparation des pouvoirs et les domaines réservés prévus par la Constitution en cas de cohabitation conduisent François Mitterrand à radicaliser sa position.

D’où l’agressivité qu’il manifeste en 1964, il précise : « qu’il importe que l’opposition s’affirme sans accommodement. Il n’y a d’opposition qu’inconditionnelle dès lors qu’il s’agit de substituer un système de gouvernement à un autre. Retoucher, aménager, corriger le pouvoir absolu c’est déjà composer avec lui, c'est mimer l'opposition de Sa Majesté qui, autant que la majorité, participe au régime qui le soutient. »[58]

En 1965, bien que représentant d'une petite formation politique (la CIR), il est le candidat unique de la gauche à l'élection présidentielle[59]. Il axe sa campagne sur le changement comme l'indique son slogan de campagne : « Un président jeune pour une France moderne ». Son résultat est inespéré (en seconde position avec 31,78 % des suffrages), tout comme celui du candidat centriste Jean Lecanuet (15 % des suffrages). François Mitterrand reçoit alors l'appui pour le second tour de toute la gauche, mais aussi de Jean Lecanuet, du conservateur modéré Paul Reynaud[60] et d'une partie de l'extrême droite : Jean-Louis Tixier-Vignancour et des partisans de l'OAS. Au soir du second tour, Mitterrand est battu avec le score de 45,51 % des suffrages contre 54,49 % au général de Gaulle.

Fort de ce résultat (peu de monde pensait que de Gaulle pouvait être mis en ballottage), il prend la tête de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), qui regroupe la gauche non communiste (essentiellement la SFIO, le Parti radical, la CIR et divers clubs). Il forme également le premier contre-gouvernement en France, en 1966, expérience qui ne dure qu'un an. Aux élections législatives de mars 1967, le scrutin uninominal à deux tours et la nouvelle disposition qui relève le seuil et élimine du second tour tous les candidats n'ayant pas obtenu au premier tour au moins 10 % des inscrits, favorisent la majorité sortante face à une opposition hétéroclite (PC, PS et centristes de Jacques Duhamel) et désunie. Mais avec 194 sièges, l'ensemble des partis de gauche (FGDS, Parti communiste) parvient à gagner 63 sièges, le Parti communiste restant la principale force de gauche avec 22,5 % des suffrages[61]. Néanmoins, la coalition gouvernementale est reconduite avec une majorité réduite à un seul siège à l'Assemblée nationale (247 sièges sur 487, dont 231 sièges en métropole). En Métropole, au premier tour, l'ensemble de la gauche (FGDS, PSU, PC) obtient même plus de voix que les seuls partis gouvernementaux gaullistes et giscardiens (46 % contre 42,6 %), alors que le Centre démocrate de Duhamel recule de trois points à 7 % des voix. Mais avec le taux exceptionnel en France de 38 % des suffrages (en hausse de deux points par rapport au précédent scrutin), l'Union pour la Ve république reste le premier parti de France[62].

Le 28 mai 1968, il déclare : « il convient dès maintenant de constater la vacance du pouvoir et d'organiser la succession. » Cette déclaration est faite la veille du départ du général de Gaulle, parti consulter le général Massu en Allemagne[63]. Il propose le nom de Mendès France pour former le gouvernement provisoire et annonce qu'il est candidat à la présidence de la République, au cas où une élection anticipée aurait lieu. De Gaulle a en effet annoncé qu'il organiserait un référendum, et qu'il démissionnerait si le « non » l'emportait (une idée à laquelle le général a finalement renoncé).

Le discours du 30 mai de de Gaulle réplique de façon sèche. Les élections législatives anticipées de juin 1968 se soldent par un raz-de-marée gaulliste (293 sièges pour la seule UNR et 61 sièges aux républicains indépendants) et une majorité à droite jamais vue depuis le Bloc national de 1919, alors que la gauche s'effondre de 194 à 91 députés. François Mitterrand parvient toutefois à sauver son siège de député.

En 1969, Mitterrand ne se présente pas à la présidence de la République car il a perdu le soutien de Guy Mollet, qui refuse de lui accorder le soutien de la SFIO. La gauche, représentée par Gaston Defferre pour les socialistes, Jacques Duclos pour les communistes, et Michel Rocard pour le PSU, est éliminée du second tour de l'élection présidentielle, qui voit la victoire de Georges Pompidou face au centriste Alain Poher.

Premier secrétaire du PS (1971-1981)

En juin 1971, lors du Congrès d'Épinay, la Convention des institutions républicaines se fond dans le Parti socialiste (créé en 1969 en remplacement de la SFIO). François Mitterrand est élu premier secrétaire du PS, avec l'appui de l'aile gauche du parti, le CERES mené par Jean-Pierre Chevènement, et celui de deux puissantes fédérations, celles du Nord de Pierre Mauroy et des Bouches-du-Rhône de Gaston Defferre. Comme l'a rapporté Pierre Mauroy dans ses Mémoires, François Mitterrand n'envisageait pas initialement de devenir premier secrétaire : cette tâche devait revenir au dirigeant du Nord, et François Mitterrand lui-même devait exercer un rôle comparable à celui de Léon Blum entre 1921 et 1938. Mais Augustin Laurent a réclamé que Pierre Mauroy fût son successeur à la mairie de Lille sans exercer de responsabilités nationales.

En juin 1972, il signe le Programme commun de gouvernement avec le Parti communiste de Georges Marchais et le Mouvement des radicaux de gauche de Robert Fabre.

En mars 1973, aux élections législatives, le Parti socialiste obtient presque autant de voix que le Parti communiste au premier tour et davantage au second[64], mettant fin à une supériorité qui remontait à 1946. Les élections cantonales qui ont lieu en septembre de la même année confirment cette évolution. Par ailleurs, le PSU chute de 4 à 2 % par rapport à 1968[65]. Au congrès du PS tenu à Grenoble la même année, la motion finale de François Mitterrand obtient 96 % des voix[66].

Le 2 avril 1974, le président de la République, Georges Pompidou, meurt. François Mitterrand est désigné candidat du Parti socialiste le 8 avril, puis devient le candidat unique de la gauche. Le 19 mai 1974, lors du second tour de l'élection présidentielle anticipée, François Mitterrand perd face à Valéry Giscard d'Estaing, avec 49,19 % des voix au second tour[67].

Pendant l’été 1974, François Mitterrand se rend incognito sur le Larzac à une fête rassemblant plusieurs milliers de militants luttant contre l'extension du camp militaire voisin. Reconnu par la foule, il est la cible d'invectives et de jets de pierre. Des paysans non-violents l’entourent, le protègent puis le soignent. Sept ans après, élu président en 1981, il annulera le projet d’extension du camp militaire et rendra leurs terres aux paysans[68].

Aux élections cantonales de mars 1976 et aux élections municipales de mars 1977, le PS devance largement le PCF.

En septembre 1977 a lieu la rupture de l'Union de la gauche, les communistes mettant de nouvelles conditions à l'actualisation du Programme commun.

Aux élections législatives de mars 1978, la gauche qui était majoritaire au premier tour est néanmoins battue par la droite (UDF-RPR). Toujours d'après Jean Lacouture, Raymond Aron et Mitterrand, cette défaite est largement imputable aux roueries du Parti communiste. Michel Rocard remet alors en cause François Mitterrand et la direction du Parti socialiste.

En avril 1979, il s'allie avec le CERES de Jean-Pierre Chevènement contre Michel Rocard (la Deuxième gauche) pour remporter le congrès de Metz du Parti socialiste.

François Mitterrand lors d'un meeting de campagne, le 7 avril 1981.

Lors du congrès extraordinaire de Créteil, qui se déroule en janvier 1981, il est officiellement désigné candidat du PS avec 83,64 % des voix[69]. Il adopte les « 110 propositions pour la France » comme programme.

Le 24 avril 1981, au premier tour de l'élection présidentielle, François Mitterrand talonne le président sortant avec 25,85 % des voix contre 28,32 % pour Valéry Giscard d'Estaing. Jacques Chirac est troisième avec 18,00 % des suffrages.

Au soir du 10 mai 1981, François Mitterrand est élu président de la République avec 51,76 % des suffrages exprimés contre 48,24 % à Valéry Giscard d'Estaing. Le soutien de Jacques Chirac au président sortant est resté extrêmement ambigu : il déclare ne pouvoir voter, à titre personnel, que pour Valéry Giscard d'Estaing mais refuse de donner une consigne de vote.

Présidence de la République (1981 - 1995)

François Mitterrand et Ronald Reagan en 1981

Premier septennat (1981-1988)

Le 21 mai 1981, le septennat du nouveau président s'ouvre par une cérémonie au Panthéon. Puis il nomme son premier gouvernement dirigé par Pierre Mauroy.

Le lendemain, il dissout l'Assemblée nationale. Les élections qui suivent, les 14 et 21 juin 1981, lui donnent la majorité absolue au Parlement. Un deuxième gouvernement de Pierre Mauroy fait entrer quatre ministres communistes. De nombreuses réformes sociales sont alors adoptées.

Sur le plan économique, le septennat est marqué dans un premier temps par une vague de nationalisations (loi du 13 février 1982) et par une politique de maîtrise de l'inflation, infléchie vers l'austérité à partir du tournant de la rigueur, passage à une culture de gouvernement.

Le septennat s'achève en 1988 sous la première cohabitation de la Ve République.

Gouvernement Mauroy (mai 1981 - juillet 1984)

« Salut aux humiliés, aux émigrés, aux exilés sur leur propre terre qui veulent vivre et vivre libres. Salut à celles et à ceux qu'on bâillonne, qu'on persécute ou qu'on torture, qui veulent vivre et vivre libres. Salut aux séquestrés, aux disparus et aux assassinés qui voulaient seulement vivre et vivre libres. Salut aux prêtres brutalisés, aux syndicalistes emprisonnés, aux chômeurs qui vendent leur sang pour survivre, aux indiens pourchassés dans leur forêt, aux travailleurs sans droit, aux paysans sans terre, aux résistants sans arme qui veulent vivre et vivre libres. A tous, la France dit : Courage, la liberté vaincra. Et si elle le dit depuis la capitale du Mexique, c'est qu'ici ces mots possèdent tout leur sens[71]. »

  • 1982 :
    • Politique nationale :
      • Loi de nationalisation du 13 février 1982 : Nationalisation de banques (les 36 premières banques de dépôt, ainsi que Paribas et Suez) et de grands groupes industriels (CGE, PUK, Rhône-Poulenc, Saint-Gobain, Thomson).
      • Semaine de 39 heures (durée légale du travail).
      • 5e semaine de congés payés.
      • Suppression de l'échelle mobile des salaires en 1982[72],[73] (sous l'égide de Jacques Delors, Ministre des Finances).
      • Ordonnances sur le cumul emploi-retraite, le travail à temps partiel, et l'insertion professionnelle des jeunes de 16 à 18 ans.
      • Retraite à 60 ans.
      • Fin de l'indexation des salaires sur les prix.
      • Lois Auroux sur le droit du travail.
      • Loi Roger Quilliot sur les droits et les devoirs des bailleurs et locataires. Le mode de vie homosexuel cesse d’être une cause d’annulation du bail d’habitation.
      • Loi-cadre Defferre sur la décentralisation.
      • Création des zones d'éducation prioritaire (ZEP).
      • Abrogation définitive des restrictions concernant les citoyens homosexuels, introduites en 1942 et confirmées en 1945 (article 331 alinéa 2 du Code pénal établi par la loi du 4 août 1982). Abrogation du délit d'homosexualité.
      • Passage de la majorité sexuelle à 15 ans pour tous, homosexuels et hétérosexuels.
      • Création de la Haute Autorité pour la communication audiovisuelle (ancêtre de l'actuel CSA).
      • Durcissement du contrôle des changes.
      • Création de la cellule antiterroriste de l'Élysée
    • Politique étrangère :
      • Première visite d'un chef d'État français en Israël. Discours de la Knesset dans lequel François Mitterrand déclare que « L'irréductible droit de vivre » appartient à Israël et appelle au respect des droits des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.
  • 1983 :
    • Politique intérieure :
      • Troisième gouvernement de Pierre Mauroy.
      • 1er plan de « rigueur » en mars (« tournant de la rigueur »).
      • Réforme de la loi Peyrefitte, dite Sécurité et Liberté.
      • Loi Roudy sur l'égalité salariale entre hommes et femmes dans les entreprises.
      • Loi sur l'indemnisation des victimes de crimes et délits.
    • Politique étrangère :
      • Crise des euromissiles : soutien de François Mitterrand à l'installation de missiles Pershing 2 en Allemagne pour faire contrepoids aux missiles soviétiques. Discours du Bundestag sur l'équilibre des forces le 20 janvier 1983 : « Seul l'équilibre des forces peut conduire à de bonnes relations avec les pays de l'Est, nos voisins et partenaires historiques. Mais le maintien de cet équilibre implique à mes yeux que des régions entières de l'Europe ne soient pas dépourvues de parade face à des armes nucléaires dirigées contre elles. » En octobre, à Bruxelles, il déclare : « Je suis moi aussi contre les euromissiles, seulement je constate que les pacifistes sont à l'Ouest et les euromissiles à l'Est. »
      • Août 1983, opération Manta renforçant l'intervention française au Tchad.
      • Attentat du Drakkar le 23 octobre 1983 à Beyrouth. Cinquante-huit soldats français et deux cent trente-neuf Marines américains sont tués. François Mitterrand se rend au Liban dès le lendemain.
  • 1984 :
    • Politique intérieure :
      • Crise sidérurgique dans le nord : plan de « modernisation ». Fermeture ou reconversion des anciennes mines de charbon, accélération du processus initié depuis les années 1960.
      • Élections européennes : Percée du Front national.
      • Loi sur la formation professionnelle.
      • Abandon du projet de loi Savary sur l'enseignement suite aux manifestations pour l'enseignement libre.
    • Politique étrangère et européenne :
Gouvernement Fabius (juillet 1984 - mars 1986)
  • juillet-décembre 1984 :
    • Nouveau gouvernement de Laurent Fabius, fin de la participation des communistes au gouvernement.
    • Septembre 1984 : Accord franco-libyen sur « l'évacuation totale et concomitante du Tchad » qui ne sera pas respecté par la Libye[74].
    • Libéralisation de l'audiovisuel, création des premières chaînes de télévision privées (dont Canal+).
    • Nouveau statut pour la Polynésie.
    • Novembre 1984 : début d'affrontements sanglants en Nouvelle-Calédonie.
    • Commémoration de la bataille de Verdun, où a lieu la célèbre poignée de main entre le président Mitterrand et le chancelier Helmut Kohl.
  • 1985 :
  • janvier - mars 1986 :
François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Kohl : les deux hommes ont établi entre eux une réelle complicité, formant l'un des nombreux « couples franco-allemand » qui ont marqué l'histoire des relations entre les deux pays depuis la fin de la Seconde guerre mondiale
Gouvernement Chirac (mars 1986 - mai 1988), première cohabitation
  • 1987 :
    • Inauguration de l'Institut du monde arabe.
    • Arrestation des militants du groupe terroriste Action directe puis arrestations des membres du réseau Fouad Ali Salah
    • Privatisation de TF1 et création de M6
    • Rupture (provisoire) des relations diplomatiques avec l'Iran en juillet après le refus de l'ambassade iranienne de remettre aux autorités françaises, un interprète de l'ambassade d'Iran suspecté d'être impliqué dans la vague d'attentats terroristes.
    • Septembre 1987 : référendum en Nouvelle-Calédonie sur le maintien au sein de la République, boycotté par le FLNKS (98,3 % contre l'indépendance, 40 % d'abstention).
    • Célébrations du Millénaire capétien dans la basilique de Saint-Denis par François Mitterrand.
  • 1988 :
    • Inauguration de la pyramide du Louvre.
    • Loi sur le financement des campagnes électorales présidentielles et législatives, suite à une proposition de François Mitterrand.
    • 22 avril : En Nouvelle-Calédonie, attaque de la gendarmerie de Fayaoué (île d'Ouvéa) par un commando canaque, tuant quatre gendarmes et prenant en otage les autres. Le 5 mai, assaut de la grotte d'Ouvéa par la gendarmerie : 21 morts (deux militaires et dix-neuf indépendantistes calédoniens).

Second septennat (1988-1995)

Bien qu'il sache, depuis novembre 1981, qu'il est atteint d'un cancer de la prostate, il annonce sa candidature pour un second septennat le 22 mars 1988 au journal d'Antenne 2. L'information concernant ce cancer ne sera dévoilée que lors de son hospitalisation au Val-de-Grâce en septembre 1992.

Le 24 avril, François Mitterrand arrive nettement en tête de l'élection présidentielle avec 34,11 % des suffrages face à son Premier ministre et le chef de la majorité Jacques Chirac (19,96 %).

Le 8 mai, François Mitterrand est réélu en remportant l'élection présidentielle contre Jacques Chirac avec 54,02 % des voix.

Le second septennat de François Mitterrand est marqué par l'instauration du RMI et de la CSG, les célébrations du bicentenaire de la Révolution, la chute du mur de Berlin, la réunification allemande (à laquelle il était réticent[76]), l'engagement dans la première guerre d'Irak, le référendum sur le traité de Maastricht, mais aussi par les affaires politiques, la maladie du président, la révélation publique de l'existence de sa fille adultérine Mazarine Pingeot (dont il a tenté de cacher l'existence par tous les moyens[77]) et les polémiques sur ses activités et ses amitiés nouées dans les années 1930 et sous le régime de Vichy[78].

Gouvernement Rocard (mai 1988 - mai 1991)
François Mitterrand à la réunion de Toronto du G7 en 1988

Il nomme Premier ministre Michel Rocard et dissout l’Assemblée nationale. Le groupe socialiste et apparentés remporte alors une majorité relative, les communistes refusent une alliance gouvernementale. Les gouvernements socialistes sont contraints à un jeu de bascule entre le groupe communiste et les éléments modérés de l'opposition, surtout l'Union du centre (UDC, groupe parlementaire autonome issu de l'UDF).

Gouvernement Cresson (mai 1991 - avril 1992)
François Mitterrand en 1991

En mai 1991, il remplace Michel Rocard par Édith Cresson laquelle altère rapidement son image par des propos maladroits sur les Anglais (« des homosexuels »[79]) et les Japonais (« des fourmis »[79]). Sa remarque « La Bourse, j'en ai rien à cirer » effrita encore davantage sa crédibilité[79]. Elle cède la place dix mois plus tard à Pierre Bérégovoy.

Gouvernement Bérégovoy (avril 1992 - mars 1993)

Le 1er mai 1993, Pierre Bérégovoy se donne la mort. Le 4 mai, lors de ses obsèques, François Mitterrand déclare : « Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu'on ait pu livrer aux chiens l'honneur d'un homme, et finalement sa vie », visant les médias en général.

Gouvernement Balladur (mars 1993 - mai 1995), deuxième cohabitation

François Mitterrand ne peut empêcher la droite de remporter très largement les élections législatives en 1993 : le groupe socialiste et apparentés ne compte plus que 67 députés sur 577. Le président nomme alors Édouard Balladur à la tête du gouvernement : ce sera son dernier Premier ministre.

  • 1993 :
    • Victoire de la droite aux élections législatives. Édouard Balladur, ministre d'État chargé de l'Économie, des Finances et de la Privatisation lors de la première cohabitation (1986-1988), est nommé Premier ministre.
    • Fin de la politique du « ni-ni ». Retour des privatisations.
    • Au Rwanda, retrait des forces de l'opération Noroît en décembre.
    • Assassinat de René Bousquet, ancien préfet de police du régime de Vichy.
    • Affaire VA-OM impliquant Bernard Tapie, ancien ministre de la ville (1992-1993), à qui François Mitterrand apporte tout son soutien.

Récapitulatif de ses Premiers ministres

Premier ministre de à Remarques
Pierre Mauroy 1981 1984 Premier chef de gouvernement socialiste de la Ve République
Laurent Fabius 1984 1986 Chef de gouvernement le plus jeune (nommé à 37 ans, 10 mois et 27 jours) depuis Élie Decazes
Jacques Chirac 1986 1988 Première cohabitation de la Ve République
Michel Rocard 1988 1991 Animosité entre François Mitterrand et Michel Rocard
Édith Cresson 1991 1992 Première femme Premier ministre, dont le mandat sera le plus court de l'histoire de la Ve République
Pierre Bérégovoy 1992 1993 Premier ministre le plus âgé lors de sa prise de fonctions (66 ans, 3 mois et 10 jours)
Édouard Balladur 1993 1995 Deuxième cohabitation de la Ve République

Fin de mandat et décès

Durant les derniers mois de sa présidence, François Mitterrand, diminué par la maladie, est contraint de rester la plupart du temps allongé[81]. Ne se présentant pas à l'élection présidentielle de 1995, il pousse Jack Lang à briguer la présidence de la République et entretient des relations tendues avec le candidat du Parti socialiste, Lionel Jospin, qui se montre critique envers son passé et le bilan de sa présidence[82]. Jospin est battu par Jacques Chirac au second tour de l'élection présidentielle, le 7 mai 1995.

Le 8 mai, le président élu, Jacques Chirac, et François Mitterrand, encore en fonction, célèbrent à Paris la victoire de 1945 et affichent leur bonne entente. C'est la première fois que deux présidents de la République française se retrouvent côte à côte dans ce genre de cérémonie. Le 17 mai 1995, Jacques Chirac est officiellement investi et François Mitterrand lui transmet ses pouvoirs au cours d'une cérémonie officielle au palais de l'Élysée. Après la passation de pouvoirs, François Mitterrand se rend au siège du Parti socialiste, rue de Solférino, où il prononce son dernier discours public.

En tant qu'ancien président, il devient membre de droit du Conseil constitutionnel, mais refuse d'y siéger. Il se consacre dès lors principalement à la lecture, à l'écriture et effectue de nombreux déplacements (familiaux, politiques), bien qu'étant très affaibli. Il reçoit chez lui des hommes politiques comme Henri Emmanuelli, Michel Charasse, Michel Barnier, Édouard Balladur ou Valéry Giscard d'Estaing. Devant ses visiteurs, il désapprouve deux décisions prises par Jacques Chirac au début de son mandat : la reprise des essais nucléaires français et la reconnaissance de la responsabilité de la France dans la déportation vers l'Allemagne de Juifs français au cours de l'Occupation[83]. En privé, il critique également la montée en puissance de Lionel Jospin au sein du Parti socialiste[84].

François Mitterrand interprète pendant quelques secondes, en septembre 1995, son propre rôle dans Lumière et Compagnie (segment de Régis Wargnier), un film documentaire réalisé par 41 réalisateurs[85]. Le mois suivant, il participe à un colloque d'anciens chefs d'État et de gouvernement organisé par George H. W. Bush à Colorado Springs.

Le 24 décembre 1995, il passe Noël à Assouan en Égypte. Ce voyage lui avait été fortement déconseillé en raison de son état de santé. Le 31 décembre, il passe le réveillon en famille dans sa propriété à Latche, dans les Landes. Le 2 janvier, il doit rentrer à Paris pour effectuer des examens médicaux importants et subir un nouveau traitement.

François Mitterrand meurt le 8 janvier 1996 des suites de son cancer, dans son appartement de fonction du 9 avenue Frédéric-Le-Play, dans le 7e arrondissement de Paris, immeuble où réside également Anne Pingeot. Des chefs d'État et des personnalités politiques se rendent très vite sur les lieux. Le soir même, le président Chirac rend hommage à François Mitterrand dans un discours officiel retransmis en direct à la télévision.

Ses obsèques, le 11 janvier 1996, donneront l'occasion d'apercevoir côte à côte ses deux familles, officielle et officieuse. Une messe privée se déroule en l'église de Jarnac, Charente (durant cette cérémonie, son labrador nommé Baltique était resté à l'extérieur de l'église, tenu en laisse par Michel Charasse). Une messe officielle se déroule au même moment en la cathédrale Notre-Dame de Paris célébrée par le cardinal Lustiger en présence de 61 chefs d'État et de gouvernement. Le 11 janvier 1996 est déclaré jour de deuil national[86].

François Mitterrand repose au cimetière de Jarnac, en Charente, dans le caveau familial. Il avait initialement décidé de se faire inhumer au sommet du mont Beuvray, mais avait dû y renoncer en 1995, face à la polémique suscitée par cette annonce[87].

Bilan de ses mandats présidentiels

Détail des mandats et fonctions

Mandat de député

Mandat de sénateur

Mandats locaux

Fonctions politiques

Principales affaires et controverses

Accueil réservé à Georges Habache sur le territoire français

Article connexe : Georges Habache.
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Affaire des écoutes de l'Élysée

Article détaillé : Affaire des écoutes de l'Élysée.

Affaire du Rainbow Warrior

Article détaillé : Affaire du Rainbow Warrior.

D'après Le Monde du 10 juillet 2005, François Mitterrand a donné son « autorisation personnelle » à l'amiral Pierre Lacoste, directeur général de la sécurité extérieure, pour faire couler le Rainbow Warrior, navire de l'organisation écologiste Greenpeace, qui protestait contre les essais nucléaires français[93].

Attentat de l'Observatoire

Article détaillé : Attentat de l'Observatoire.

Cancer caché

François Mitterrand se savait atteint un cancer de la prostate dès 1981, c'est-à-dire l'année de sa première élection à la présidence de la République[94]. Ordonnant à son médecin, Claude Gubler, de falsifier ses bulletins de santé, il dissimule sa maladie jusqu'en 1992, date à partir de laquelle il doit se faire opérer.

Financement du Parti socialiste

Article détaillé : Affaire Urba.

Implication dans la Françafrique

Article connexe : Françafrique.

Quand François Mitterrand arrive au pouvoir, il continue le système de réseaux en Françafrique[95] avec Elf notamment. Le fils de Mitterrand, Jean-Christophe, a été impliqué, se connectant à une branche des réseaux Pasqua[96].

Elf financera aussi les campagnes présidentielles de Mitterrand, de 1965 jusqu'à sa victoire en 1981[97].

Nuage radioactif de Tchernobyl

Article connexe : Catastrophe de Tchernobyl.
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Rapports avec l'extrême droite

Les relations entre François Mitterrand et l'extrême droite ont défrayé la chronique en particulier dans les années 1990, notamment avec la parution en 1994 du livre de Pierre Péan, Une jeunesse française, qui évoque la jeunesse du futur président durant les années 1930 et les années 1940, en revenant notamment sur sa relation avec René Bousquet. Avant lui, Franz-Olivier Giesbert, dans son livre François Mitterrand ou la tentation de l'histoire (1977) avait décrit, entre autres, le parcours de Mitterrand à l'époque de Vichy.

D'autres ouvrages (notamment La Fin d'une époque, de Franz Olivier Giesbert) ont accrédité la thèse selon laquelle le président Mitterrand aurait sciemment favorisé la montée du Front national dans les années 1980, pour contrer le RPR de Jacques Chirac.

Rôle dans l'exécution de condamnés à mort

Entre 1956 et 1957, François Mitterrand, en tant que garde des Sceaux, et contre l'avis de la majorité des autres membres du gouvernement (Pierre Mendès-France, Alain Savary, Gaston Defferre), avalise personnellement l'exécution de 45 condamnés à mort pour terrorisme, dans le cadre de la guerre d'Algérie[98],[99] ; la culpabilité de certains de ces exécutés (Badèche ben Hamdi, Fernand Iveton) est aujourd'hui remise en cause[100].

Soutien politique et financier au régime Hutu

Le régime Hutu est à l'origine du génocide au Rwanda[101]. Son gouvernement a été officialisé au sein même de l'ambassade de France de Kigali, dès les premiers jours du génocide. En matière d'« affaires africaines », le président de la République française dispose d'une très grande autonomie via la « Cellule africaine de l'Élysée », dont les décisions peuvent échapper à toute forme de débat ou d'information du Gouvernement et/ou du Parlement. C'est d'ailleurs Jean-Christophe Mitterrand, son fils, qui en est le conseiller en 1990, lors de la première intervention militaire française au Rwanda. François Mitterrand figure en tête des responsables politiques désignés par le rapport, toutefois suspect d'être très peu digne de foi, de la Commission Mucyo, comme principaux responsables du génocide.

Suicides de Pierre Bérégovoy et François de Grossouvre

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Traitement financier par l’État de sa fille adultérine

Mazarine Pingeot et sa mère Anne logent à partir du printemps 1983 dans un appartement de fonction du quai Branly (7e arrondissement de Paris) de plus de 250 m2, spécialement rénové pour l’occasion[102]. Pendant treize ans, huit « super-gendarmes », placés sous la direction de Christian Prouteau, veillent en permanence sur les deux femmes, qui s’installent ensuite dans le château de Souzy-la-Briche, résidence de villégiature de la République française mise à disposition du Premier ministre[103].

Décorations et titres honorifiques

Informations complémentaires

Emblème présidentiel

François Mitterrand fit créer son emblème personnel de Président de la République en 1981. Il représente un arbre composé d'un chêne et d'un olivier, symboles de force et de paix. Cette création est l'œuvre du designer français Michel Disle.

Surnoms
  • « Tonton ». Surnom donné par le Canard enchaîné. Il viendrait pour certains d'un nom de code que François Mitterrand aurait eu pendant la Seconde Guerre mondiale, pour d'autres de l'irruption télévisuelle de son neveu Frédéric Mitterrand, que Roland Topor caricaturera dans son émission Téléchat. L'ancien conseiller en communication de François Mitterrand, Gérard Colé, explique dans son livre Le Conseiller du Prince que Tonton était le surnom donné au président par les agents chargés de sa sécurité personnelle, ce surnom a ensuite été diffusé dans le but de remplacer le surnom « le Vieux » qui était jusque-là généralement utilisé. Il fut repris ensuite par des sympathisants socialistes tels Renaud qui donna ce surnom pour titre d'une chanson consacrée au président. Dans une récente émission, le publicitaire Jacques Séguéla a prétendu que ce surnom venait du publicitaire lui-même, qui était chargé de la campagne publicitaire des élections de 1981.
  • « Dieu ». Célèbre réplique du Bébête show : « Appelez-moi Dieu ! », par Kermitterrand. Selon Georges-Marc Benamou dans Le dernier Mitterrand, François Mitterrand avait suspendu une réplique de la marionnette Kermitterrand au robinet de la douche de son appartement privé du palais de l'Élysée.
  • « Florentin » ou « le Prince » . Ses amis lui donnent le surnom de « Florentin » en référence à l'art de l'esquive, illustré sous la Renaissance par des natifs de Florence comme Laurent le Magnifique ou Machiavel. Pour ses détracteurs, le surnom évoque plus l'intrigue et le cynisme politiques. L'inventeur de ce surnom semble avoir été François Mauriac, son ami fidèle et une de ses références littéraires.
  • « Rastignac », autre surnom de François Mauriac donné à François Mitterrand, il fait bien entendu référence au personnage Rastignac de Balzac, qui simple étudiant de province monte à Paris dans la volonté de parvenir au pouvoir et qui finit Ministre.
  • Mimi l'Amoroso : à cause de sa relation, amoureuse ou amicale, avec la chanteuse Dalida, qui l'avait soutenu durant la campagne présidentielle de 1981 (Cf. J. Pitchal, Dalida, tu m'appelais petite sœur..., Éditions Carpentier, 2007).
  • « Le Vieux ». Surnom donné au sein du PS, notamment par Jean-Luc Mélenchon, vraisemblablement en imitation de l'usage des trotskistes d'appeler ainsi Léon Trotski.
Résidences de François Mitterrand
  • Appartement rue Guynemer jusqu'en 1971
  • 22, rue de Bièvre, acheté pour 380 000 francs
  • Maison à Hossegor, rue des fauvettes.
  • Maison de gemmeur de Latche. Acheté en 1965 pour 4500 francs.
Chiens de François Mitterrand
  • Baltique, labrador noir
  • Nil, labrador noir
Hommages
  • Divers :
    • Une chanson de Barbara, Regarde, écrite le 13 mai 1981 (Un homme/Une rose à la main/À ouvert le chemin/Vers un autre demain)
    • Deux chansons de Renaud :
      • Tonton, étant un portrait de l'homme Mitterrand à la fin de sa vie,
      • Baltique, qui rend hommage à Baltique la chienne du président qui fut interdite d'entrée lors de la cérémonie des obsèques à Jarnac et qui resta sur le parvis, tenue par Michel Charasse.
    • Plusieurs blogs signés de François Mitterrand sont lancés pendant la campagne présidentielle de 2007. Bruno Roger-Petit, journaliste français, révèle le 20 juillet 2008 qu'il est l'auteur du premier d'entre eux, François-Mitterrand-2007.
    • Pendant cette même campagne, un QG « Votez Mitterrand » appelant « les forces de l'esprit à venir au secours de la France laïque et socialiste ». Stéphane Edelson son directeur de campagne avait même fait imprimer des bulletins de vote. On en a retrouvé un premier dans une urne du 8e et trois autres dans le 10e arrondissement de Paris.

Notes et références

  1. a et b La Religion et François Mitterrand, sur le site de l'Institut François Mitterrand
  2. « François MITTERRAND » sur le site de l'Assemblée nationale.
  3. Jacques Bénet, camarade de chambrée de François Mitterrand parle de trois ans à Patrick Rotman et Jean Lacouture pour leur livre François Mitterrand, le roman du pouvoir. Pierre Péan cite (dans Une jeunesse française, éd. Fayard, 1994, p. 23 à 35) la correspondance de F. Mitterrand, montrant que F. Mitterrand, arrivé à Paris à l'automne 1934, s'est engagé au plus tôt à l'hiver 1934-1935. Les Volontaires nationaux ont été dissouts en juin 1936, et François Mitterrand n'a jamais pris sa carte au Parti social français, successeur des divers mouvements animés par La Rocque.
  4. Il évoque cette période, dans un article de l’Écho de Paris du 4 juillet 1936, comme « les glorieuses journées de mars », cité dans Une jeunesse française.
  5. Henry Rousso évoque dans Le Syndrome de Vichy, p. 365, ces liens personnels de François Mitterrand, ajoutant qu'ils sont « sans signification particulière » et que leur rappel est « une constante de l'extrême droite ». Pierre Péan démontre aussi qu'« inévitablement le futur président croise dans son entourage des cagoulards », tout en rejetant l'idée qu'il ait pu être favorable aux objectifs de cette organisation terroriste.
  6. Pierre Péan, Une Jeunesse française. François Mitterrand, 1934-1947
  7. Pierre Péan, Une jeunesse française, op. cit., p. 50-51
  8. Article publié par la Revue Montalembert, reproduit dans François Mitterrand, Politique I, éd. Fayard, 1977, p. 11/14.
  9. Voir archives de Sciences politiques, François Mitterrand aux côtés de son camarade de promotion Jean Kreitmann, en 1937
  10. Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, éd. du Seuil, « Points », p. 46/48
  11. Fils du garde des bois du marquisat de Châteauneuf.
  12. Fils de Pierre Delaroche, sieur de Sargnac.
  13. Fille du maire de Séreilhac.
  14. Fils du sieur de Clareuil.
  15. Fils d'un gendarme ex-brigadier de la maréchaussée.
  16. Fils du sieur de Labouharderie.
  17. Philippe Foro, «Charles de Gaulle et François Mitterrand : regards croisés sur l'Allemagne à partir de leur expérience de la captivité», dans : Sylvie Caucanas/Rémy Cazals/Pascal Payen (Dir.), Les prisonniers de guerre dans l'Histoire. Contacts entre peuples et cultures, Privat, Toulouse, 2003, p. 279.
  18. Philippe Foro, op. cit., p. 280.
  19. Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand ou la tentation de l'histoire, Paris, Éditions du Seuil, 1977, 333 p. (ISBN 978-2-02-004591-9), p. 43-44 
  20. Pierre Péan, op. cit., pp. 292-295.
  21. De Gaulle ou le temps des méprises, éd. La Table ronde, 1969, p. 216
  22. La plupart des hommes ayant participé sur le terrain à cette mission périlleuse y laisseront la vie.
  23. Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, éd. du Seuil, 2000, cité par La Fabrique de sens
  24. Lola Caul-Futy Frémeaux, Entretiens inédits François Mitterrand - Marguerite Duras, éd. sonores Frémeaux & Associés, 2007, en ligne.
  25. Ghislaine Ottenheimer, Renaud Lecadre, Les Frères Invisibles, Pocket, 2002, p. 180.
  26. Voir la note 11 : Selon Jean Pierre-Bloch, chef de la section non militaire du Bureau central de renseignements et d'action à l'époque (....) Lorsqu'il a été proposé pour la francisque,(....) nous lui avions conseillé d'accepter cette “distinction” : De Gaulle ou le temps des méprises, éd. La Table ronde, 1969, p. 216 ]
  27. Selon l'historien et universitaire israélien Michel Bar-Zohar dans L'Oréal, des années sombres au boycott arabe chez Fayard
  28. André Bettencourt rejoint la direction du groupe L'Oréal. Selon Bar-Zohar, ibid, Schueller financera la campagne électorale de François Mitterrand de 1946 ce qui n’avait pas été indiqué dans les ouvrages antérieurs de Jean Lacouture, d’Éric Duhamel, de Pierre Péan et de Franz-Olivier Giesbert. Pierre Péan confirme néanmoins que François Mitterrand a bien rencontré Eugène Schueller à deux ou trois reprises (Une jeunesse française, p. 504).
  29. Selon Pierre Clostermann (L'Histoire vécue, un demi-siècle de secrets d'État, Flammarion, 1998, pp. 159-167), certains membres de cette formation, comme Eugène Claudius-Petit et Philippe Livry-Level auraient été opposés à son adhésion, lui reprochant pour le moins la faiblesse de ses titres de résistance. Selon MM. Péan et Lacouture, Claudius-Petit aurait au contraire recommandé à Paul Ramadier de nommer Mitterrand au gouvernement.
  30. Christophe Barbier, Les derniers jours de François Mitterrand, Grasset, 2011, p. 81.
  31. La France a connu des ministres âgés de moins de trente ans, comme par exemple Lucien Bonaparte (né le 21 mars 1775) nommé ministre de l'Intérieur le 24 décembre 1799, ou Félix Gaillard, né le 5 novembre 1919, secrétaire d'État aux Affaires économiques du gouvernement Schuman le 26 novembre 1947.
  32. Georges Saunier, « "J’y étais, j’y croyais" : les origines de l’engagement européen de François Mitterrand », Institut François-Mitterrand, 7 juin 2004.
  33. Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, op. cit., tome 1, pp. 162/171 et sqq. ; Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand, une vie, op. cit., pp. 178/180 et sqq.
  34. Éric Duhamel, L'UDSR ou la genèse de François Mitterrand, CNRS éditions, 2007, p. 275
  35. Éric Duhamel, L'UDSR, ou la genèse de François Mitterrand, op. cit., pp. 162/170
  36. Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, op. cit., tome 1, pp. 172/173 et Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand, une vie, op. cit., pp. 185/186
  37. Discours du 19 juin 1952 et 6 janvier 1953 à l'Assemblée nationale, reproduits dans Politique I
  38. Sur F. Mitterrand et les conflits coloniaux en 1952/1953 : Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand, une vie, op. cit., pp. 185/186 ; Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, op. cit., pp. 174/179 ; Éric Duhamel, L'UDSR, ou la genèse de François Mitterrand, op. cit., pp. 270/272
  39.  : cinquante votes pour et onze bulletins blancs. Éric Duhamel, L'UDSR, ou la genèse de François Mitterrand, op. cit., p. 173
  40. Éric Duhamel, L'UDSR, ou la genèse de François Mitterrand, op. cit., pp. 263 et 276/282
  41. Éric Duhamel, L'UDSR, ou la genèse de François Mitterrand, op. cit., p. 175
  42. Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand, une vie, op. cit., p. 195-196, et Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, op. cit., tome 1, p. 181-182
  43. 7 mars 1956 - Le procès de l'«affaire des fuites» sur www.herodote.net. Consulté le 12 août 2010., voir aussi les fiches Jean Baylot et Jean Dides.
  44. Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, op. cit., tome 1, pp. 182/183
  45. Selon une interprétation rétrospective, ces propos pourraient avoir été destinés à calmer l'aile colonialiste des députés centristes et selon la correspondance entre François Mitterrand et Pierre Mendès France, le ministre de l'Intérieur aurait plaidé — en vain — auprès du président du Conseil pour un accommodement. Le gouvernement de PMF étant, selon Mitterrand, le seul qui puisse lutter énergiquement contre les abus, notamment la torture policière, F. Mitterrand souhaitait qu'il durât le plus longtemps possible, quitte à « composer ». Cf. la contribution de Jean-Pierre Peyroulou dans Mohamed Harbi et Benjamin Stora, La Guerre d'Algérie, p. 170 de l'édition en format de poche (Hachette).
  46. Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, op. cit., p. 185.
  47. Jean Lacouture, Mitterrand, un histoire de Français, op. cit., p. 187
  48. Mohamed Harbi et Benjamin Stora (dir.), La Guerre d'Algérie, éd. Hachette, 2005, p. 168.
  49. L'historien Jean-Pierre Peyroulou, dans sa contribution à l'ouvrage collectif sur La Guerre d'Algérie (voir bibliographie) ne serait pas loin de partager ce point de vue - Mohamed Harbi et Benjamin Stora (dir.), La Guerre d'Algérie, op. cit., p. 169-170.
  50. Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand, une vie, op. cit., p. 216.
  51. Cf. Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, p. 192-195 et Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand, une vie, chapitre 22, « La torture ».
  52. François Mitterrand a déclaré à Jean Lacouture que c'était une faute. Les témoignages recueillis par son biographe montrent tous un François Mitterrand hésitant, bouleversé quand il apprend les méthodes de torture (notamment par Jean Bérard, magistrat travaillant en Algérie, ou par Paul-Henri Teitgen) ne sachant pas vraiment que faire. Ses collaborateurs ne l'avaient jamais vu ainsi.
  53. [Notre Guerre d'Algérie, Le nouvel Observateur, 21-27 octobre 2010, N°2398, p. 22.
  54. Cf. les biographies citées de MM. Lacouture et Giesbert.
  55. Mehdi Ouraoui, Les Grands Discours socialistes français du XXe siècle, éd. Complexe, 2007, p. 140
  56. Gilbert Guilleminault, Le roman vrai de la Ve République, chapitre le faux attentat de l'Observatoire, éditions Julliard, 1980, chap. 6, p. 186-198
  57. page 52 de son ouvrage Le Coup d'État permanent
  58. page 275 de son ouvrage Le Coup d'État permanent
  59. Son comité de soutien comprend notamment Hervé Bazin, Georges Conchon, René Char, Jean Guéhenno, Jean Giono, Roger Ikor, ou encore Jean Vilar.
  60. Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand, une vie, p. 328 et Éric Roussel, Charles de Gaulle, éd. Gallimard, 2002, p. 783
  61. Selon René Rémond, dans son ouvrage général intitulé Notre siècle (Fayard, 1988), si les transferts de voix se sont bien effectués à gauche, celle-ci a aussi bénéficié de l'apport des voix de l'extrême droite proche de l'OAS et « viscéralement antigaulliste » (en dépit du soutien à la droite de groupuscules comme Occident, apporté par anticommunisme) et d'une « petite fraction d'électeurs centristes ».
  62. René Rémond, Notre siècle, 1988, Fayard, p. 664 et s.
  63. Décrite notamment par Jacques Foccart dans son Journal de l'Élysée, tome 2, éd. Fayard/Jeune Afrique.
  64. Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, op. cit., p. 374.
  65. Louis Mexandeau, Histoire du Parti socialiste, éd. Tallandier, 2005, p. 386.
  66. Louis Mexandeau, Histoire du Parti socialiste, op. cit., p. 389
  67. L'ambassadeur soviétique à Paris et le directeur de L'Humanité n'auraient pas caché leur satisfaction devant cette défaite. D'après Jean Lacouture, Raymond Aron, Mémoires, pp. 569 et sqq., cité dans Jean Lacouture, tome I, chapitre XII) et François Mitterrand lui-même, le gouvernement soviétique et les dirigeants du parti communiste ont tout fait pour l'empêcher d'être élu : ils le trouvaient trop anticommuniste et trop habile dans sa stratégie de rééquilibrage au détriment du PCF. L'historien Jean-Pierre Azéma a insisté dans son intervention au colloque « Changer la vie » de 1999 (voir bibliographie) sur la jeunesse du nouveau parti socialiste et la faiblesse de son implantation locale, deux handicaps qui ont disparu en 1981
  68. Le Nouvel Observateur, 6 août 2003
  69. Michèle Cotta, Cahiers secrets de la Ve République, tome II (1977-1986), Fayard, 2008, p. 430.
  70. « [...] Et à partir de là, une série de commentaires, plus ou moins pertinents, naturellement très intelligents et encore mieux informés. Seulement voilà : je n'ai pas prononcé de discours à Cancun ! C'était un peu avant, à Mexico. Pauvre discours de Mexico puisque même la référence s'est effacée. » — François Mitterrand in Discours à l'UNESCO, Paris, 18 juin 1994, sur le site diplomatie.gouv.fr
  71. Discours de M. François Mitterrand, président de la République, devant le monument de la Révolution à Mexico, mardi 20 octobre 1981 (Discours dit de Cancún), sur le site vie publique.fr
  72. Colères populaires - Serge Halimi, Le Monde diplomatique, juin 2008
  73. Suppression échelle mobile des salaires
  74. « [...] si les Libyens avaient dans une certaine mesure quitté le Tchad par le nord, ils y revenaient par l’est ! »Roland Dumas, Tchad : histoire secrète d’une négociation - Propos recueillis par Georges Saunier, 14 juin 2005
  75. (en) « Mitterrand Vetoes 4 Choices by Chirac for New French Cabinet », Los Angeles Times, 20 mars 1986.
  76. Christophe Barbier, Les derniers jours de François Mitterrand, Grasset, 2011, p. 192.
  77. Raphaëlle Bacqué, Le Dernier Mort de Mitterrand, Grasset, 2010, p. 116.
  78. Voir sur ce sujet le livre de Pierre Péan intitulé Une jeunesse française, François Mitterrand 1934-1947, Fayard, 1994.
  79. a, b et c Édith Cresson, sans fard ni remords, Le Figaro
  80. Eric Hobsbawm, L'Âge des extrêmes, Éditions complexe, 1999 (ISBN 978-2-87027-745-4), p.21
  81. Christophe Barbier, Les derniers jours de François Mitterrand, Grasset, 2011, p. 149.
  82. Christophe Barbier, Les derniers jours de François Mitterrand, Grasset, 2011, pp. 30 et 109.
  83. Christophe Barbier, Les derniers jours de François Mitterrand, Grasset, 2011, p. 104.
  84. Christophe Barbier, Les derniers jours de François Mitterrand, Grasset, 2011, p. 123.
  85. Christophe Barbier, Les derniers jours de François Mitterrand, Grasset, 2011, p. 156.
  86. Décret du 8 janvier 1996, article 1er (JO du 10 janvier 1996)
  87. Christophe Barbier, Les derniers jours de François Mitterrand, Grasset, 2011, pp. 134-135.
  88. Graphique
  89. Chomage, 40 ans d'embarras
  90. 3 millions de chomeurs, INA
  91. La dernière année, à ce jour, où la France n'a pas connue de déficit budgétaire est 1980
  92. Sources : Insee, tableaux
  93. « 20 ans après le scandale du Rainbow warrior », AgoraVox, 11 juillet 2005.
  94. Cancer : le grand mensonge sur Histoire presse
  95. Elf, une Afrique sous influence, Fabrizio Calvi, Jean-Michel Meurice, Laurence Dequay, 2000 sur /video.google.com. Consulté le 12 août 2010.
  96. François-Xavier Verschave, De la Françafrique à la Mafiafrique, Tribord, 2004, p. 26
  97. Françafrique : visite du pré carré africain de la France, rue89.fr, 18 février 2010
  98. « Guerre d'Algérie, le dernier tabou de Mitterrand », Le Point, 15 octobre 2010.
  99. « Un docu révèle le rôle trouble de Mitterrand dans la guerre d'Algérie », Les Inrockuptibles, 4 novembre 2010.
  100. « François Mitterrand et la guerre d'Algérie », documentaire de François Malye et Benjamin Stora, réalisé par Frédéric Brunnquell.
  101. Génocide rwandais Ce que savait l'Elysée sur www.lemonde.fr. Consulté le 12 août 2010.
  102. Raphaëlle Bacqué, Le Dernier Mort de Mitterrand, Grasset, 2010, pp. 133-134.
  103. « Quand les super-gendarmes protégeaient Mazarine, la fille de François Mitterrand », Le Point, 17 mars 2010.
  104. Pierre Péan, op. cit., p. 292-295. Jean Pierre-Bloch, chef de la section non militaire du BCRA à l'époque, écrit : « C'était sur notre ordre que François Mitterrand était resté dans les services de prisonniers de Vichy. Lorsqu'il a été proposé pour la francisque, nous avons parfaitement été tenus au courant ; nous lui avions conseillé d'accepter cette « distinction » pour ne pas dévoiler. » (De Gaulle ou le temps des méprises, éds La Table Ronde, 1969, p. 216.
  105. Bienvenue à la salle de presse virtuelle de l'ULg sur www.presse.ulg.ac.be. Consulté le 12 août 2010.
  106. "Le maire UMP de Nice se dote d'un boulevard François-Mitterrand, Le Parisien, 14 mai 2011

Bibliographie

Ouvrages de François Mitterrand

Préfaces

  • 1972 : Front des progressistes et crise de la démocratie, par Léo Collard, éd. Francité.
  • 1975 : Les fiancés de Pénélope. Conversation avec Denis Bourgeois, par Míkis Theodorákis, éd. Grasset.
  • 1976 : Liberté, libertés. Réflexions du Comité pour une charte des libertés, sous la direction de Robert Badinter, éd. Gallimard.
  • 1977 : Histoire du Socialisme en France, dessiné par Paul Gillon, éd. Service de l'Homme, préambule de Pierre Mauroy - (ISBN 978-2-902648-02-3)
  • 1994 : Henri Guillemin le passionné, par Maurice Maringue, éd. de l'Armançon.
  • 1995 : La mort intime, par Marie de Hennezel, éd. Robert Laffont.

Ouvrages consacrés à François Mitterrand

Études sur la politique de François Mitterrand

Avant 1981
  • Daniel Benoist, Mémoires de Lui et de Moi, Editions AàZ Patrimoine
  • Roland Cayrol, François Mitterrand, 1945-1967, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1967
  • François Charmont, François Mitterrand et la Nièvre, Géopolitique de la Nièvre, 1945-1995, (préface de Laurent Fabius), mémoire de maîtrise de géographie politique (Université Paris IV-Sorbonne), Paris, L’Harmattan, 2001, rééd. 2002, 238 p.
  • Christophe Lewin, Le Retour des prisonniers de guerre français. Naissance et développement de la FNPG. 1944-1952, Publications de la Sorbonne, 1986
  • Éric Duhamel, L'UDSR ou la genèse de François Mitterrand, Presse du CNRS, 2007
  • Daniel Singer, Is Socialism Doomed? The Meaning of Mitterrand, New York, Éditions Oxford Univ Pr, 1988. ISBN 978-0-19-504925-1
La Présidence de la République
La politique intérieure
  • Serge Berstein, Pierre Milza et Jean-Louis Bianco (dir.) Les Années Mitterrand, les années du changement. 1981-1984 (titre de couverture : François Mitterrand, les années du changement. 1981-1984), éd. Perrin, 2001, 973 pp. [Actes du colloque historique de 1999, qui a bénéficié de l'ouverture des archives de l'Élysée et du témoignage de la plupart des protagonistes.]
  • Pierre Clavilier, La Course contre la Honte : l'histoire de l'abolition de la peine de mort, Bruxelles, Editions Tribord, 2006.
  • Pierre Favier et Michel Martin-Roland, La décennie Mitterrand, Paris, Éditions du Seuil, 1990-1999, 4 vol., 2713 p., Prix Espaces 89 du meilleur livre politique 1991-1992
  • Thomas Ferenczi, Chronique du septennat, 1981-1988, Lyon, La Manufacture, 1988, 129 p., (ISBN 978-2-7377-0088-0)
  • Stanley Hoffmann, George Ross et Sylvia Malzacher, L’Expérience Mitterrand, PUF, coll. « Recherches politiques » 1988 [Version française des actes du colloque américano-français de science politique tenu en 1986]
  • Serge July, Les Années Mitterrand. Histoire baroque d'une normalisation inachevée, Paris, Éditions Grasset, 1986, 284 p.
  • Jean-Marc Regnault (dir.), François Mitterrand et les territoires français du Pacifique (1981-1988) : Mutations, drames et recompositions, enjeux internationaux et franco-français, éd. Les Indes savantes, 2003, 583 pp.
La politique extérieure
  • Jean-François Bayart, La Politique africaine de François Mitterrand, essai, Paris, Karthala, 1984, 149 p.
  • Frédéric Bozo, Mitterrand, la fin de la guerre froide et l'unification allemande. De Yalta à Maastricht, éd. Odile Jacob, 2005[A 2]
  • Jean-Pierre Filiu, Mitterrand et la Palestine : l’ami d’Israël qui sauva trois fois Yasser Arafat, éd. Fayard, 2005
  • Gaspard-Hubert Lonsi Koko, Mitterrand l'Africain ?, Paris, Les éditions de l'Égrégore, 2007, 227 p.
  • Bernard Lugan, François Mitterrand, l'armée française et le Rwanda, éd. du Rocher, 2005, 288 p.
  • Pierre Péan, Noires fureurs, blancs menteurs, éd. des Mille et une nuits, 2005.
  • Tilo Schabert, Mitterrand et la réunification allemande. Une histoire secrète (1981-1995), Paris, Grasset, 2005, 598 p., prix parlementaire franco-allemand.
  • Hubert Védrine, Les Mondes de François Mitterrand, à l'Élysée, 1981-1995, Paris, Fayard, 1996, 784 p.

Essais biographiques

Mémoires, souvenirs et témoignages

Ouvrages divers

2-02-037108-1|ISBN : 2-02-037108-1]]), 2589 pages :

Notes sur la bibliographie

Filmographie

Voir aussi

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