André-Antoine Bernard
- Wikipedia, 3/01/2012
André-Antoine Bernard des Jeuzines, dit Bernard de Saintes, né le 21 juin 1751 à Corme-Royal (Charente-Inférieure), mort le 19 octobre 1818 à Funchal (Portugal), est un magistrat et un député français.
Commandant de la garde nationale et président du tribunal de Saintes au début de la Révolution, il est élu en 1791, avec 324 voix sur 523 votants, député de la Charente-Inférieure à l'Assemblée législative, où il siège avec la majorité patriote.
Le 4 septembre 1792, il est réélu député de la Charente-Inférieure avec 431 voix sur 582 votants à la Convention nationale, où il siège avec les Montagnards. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort.
Membre du comité de sûreté générale, il est envoyé en mission successivement dans le Jura et la Côte-d'Or. Après la prise de Lyon, la principauté de Montbéliard, propriété de la maison de Wurtemberg est prise par les armées françaises, en octobre 1793 ; Bernard de Saintes impose la population de 400 000 livres et organise le département de Mont-Terrible, réuni à la France le 23 mars précédent, suivant les vœux des habitants de Porrentruy, organisées depuis le 27 novembre 1792 en République rauracienne. À Dijon, il agit avec rigueur, faisant arrêter et traduire devant le tribunal révolutionnaire plusieurs « aristocrates », de même que dans l'Eure, où il est également envoyé en mission.
De retour à Paris, il devient secrétaire de l'assemblée. Après le 9-Thermidor, Tallien l'écarte du comité de salut public, mais il se fait élire président de la Convention (2-22 septembre 1794).
Après l’invention du calendrier républicain, le jour de naissance de Bernard, 30 novembre, fête de l'apôtre André, est devenu le jour de la Pioche, le 10 frimaire, et Bernard s’est appelé Pioche-fer Bernard.
Toutefois, en 1795, il est décrété d'arrestation sur la motion de Gouly, contre laquelle il réclame vainement après l'insurrection du 1er prairial an III, avant de bénéficier de l'amnistie générale votée après la ratification de la constitution de l'an III, le 4 brumaire an IV.
Avocat près la cour criminelle de son département sous l'Empire, il est touché par la loi contre les régicides votée en 1816 par la Chambre introuvable suite à la terreur blanche de 1815 et s'exile en Belgique, où il crée un journal démocratique, Le Surveillant. Bientôt expulsé par les autorités néerlandaises, il s'embarque pour les États-Unis mais fait naufrage sur les côtes de Madère, et il s'installe à Funchal, où il meurt. Les autorités religieuses ayant refusé l’inhumation, sa dépouille est jetée à la mer.
Source
- Adolphe Robert, Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, Paris, Bourloton, 1889, tome 1, de Berlet à Bernier, p. 278-279
Bibliographie
- Richard Ballard, The Unseen Terror. The French Revolution in the Provinces, I. B. Tauris, Londres & New York, 2010 (ISBN 978-1-84885-325-6).
- Armand Lods, Un Conventionnel en mission. Bernard de Saintes et la réunion de la principauté de Montbéliard à la France, d'après des documents originaux et inédits, Paris, Fischbacher, 1888.
Liens externes
- Ordre de succession des présidents de la Convention
- Les souverains et chefs d’État français : les gouvernements révolutionnaires de 1792 à 1804, Philippe Landru
- « Deux victimes des Septembriseurs (les bienheureux frères de La Rochefoucauld) », de Louis Audiat, chapitre 19, note 4
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