Groupes d'Intervention de la police nationale
- Wikipedia, 8/01/2012
GIPN Groupe d'Intervention de la police nationale |
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Période | Depuis le 27 octobre 1972 |
Pays | France |
Branche | Police nationale |
Garnison | Bordeaux Lille Lyon Marseille Nice Rennes Strasbourg Nouméa (Nouvelle-Calédonie) Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) Saint-Denis (Réunion) |
Devise | «La cohésion fait la force» |
Mascotte | Cobra |
Commandant historique | Georges Nguyen Van Loc |
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Les groupes d’intervention de la police nationale (GIPN) sont des unités d’élite de la police nationale française, à vocation régionale, amenées à intervenir dans des situations d'extrême violence ou à haut risques telles que les prises d'otages, les actes de terrorisme, les mutineries dans les prisons, les tensions dans les banlieues ou les interpellations d'individus dangereux ou de forcenés.
Composés de fonctionnaires de police recrutés selon des critères très sélectifs, dotés de matériels performants et soumis à un entraînement constant et rigoureux, les GIPN peuvent se définir comme des groupes de policiers au service d’autres policiers.
Sommaire |
Historique
Les premiers GIPN, alors au nombre de onze, ont été mis en place le 27 octobre 1972, soit deux ans avant le GIGN et treize ans avant le RAID.
La création des GIPN a été motivée par l'assassinat, en 1972, des athlètes israéliens pris en otages lors des Jeux olympiques de Munich. Le gouvernement français a souhaité se doter d'équipes de police capables d'intervenir dans des situations graves comme les prises d'otages, les attentats terroristes, les émeutes. Pour cela, il charge le commissaire divisionnaire Georges Nguyen Van Loc de créer le premier groupe à Marseille.
Missions
Les GIPN contribuent à la lutte contre toutes les formes de criminalité, y compris, lorsque la force d'intervention de la police nationale est constituée, en matière de terrorisme. À ce titre, ils prêtent assistance aux services de police et sont notamment chargés :
- d’intervenir à l’occasion de troubles graves à l’ordre public nécessitant l’utilisation de techniques et de moyens spécifiques ;
- d’intervenir à l’occasion d’opérations de maintien de l’ordre nécessitant l’utilisation de techniques et de moyens spécifiques ;
- de mettre à la disposition des services de police des matériels spécialisés servis par le personnel des groupes[1].
Il s’agit concrètement
- d’une prise d’otages ;
- d’un retranchement de malfaiteur ou de forcené ;
- d’une mutinerie dans une prison ;
- d’actes de terrorisme ou de grand banditisme ;
- de l’interpellation d’un individu armé et particulièrement dangereux ;
- de la sécurisation d’un procès à haut risque ;
- de l’extraction, de l’escorte et de la présentation d’un détenu particulièrement dangereux ;
- de l'apaisement des tensions dans les quartiers « sensibles ».
Équipement
Les GIPN alignent une palette d'équipements individuels et collectifs leur permettant d'accomplir l'ensemble de leurs missions:
- matériels techniques son, vidéo, optronique, éclairage...
- protections balistiques diverses
- véhicules de transport rapides
- fourgons blindés
- matériels d'effraction
Armement
Les policiers des GIPN disposent d'une large gamme d'armes parmi lesquelles :
- pistolets semi-automatiques : Sig-Sauer SP 2022, Glock 17, Glock 26 ;
- pistolets-mitrailleurs : HK MP5 ; HK MP5K,
- fusils d'assaut : HK G36, SIG-551-1 SWAT, HK G3 ;
- fusils à pompe : Beretta, Remington 870, Benelli M90.
- fusils de précision: Blaser LRS2, Tikka T3 Tactical, PGM Ultima Ratio;
- armes non-létales: Taser X26, LBD Brugger & Thomet 40x46, Verney Carron Flash Ball.
- grenades: aveuglantes, offensives, éclairantes, fumigènes...
- explosifs.
Organisation
Les GIPN dépendent de la Direction centrale de la sécurité publique (DCSP) et sont placés, pour emploi, à la disposition du directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) du lieu de leur implantation.
Depuis le 1er décembre 2009, les GIPN sont parties intégrantes de la nouvelle Force d'intervention de la police nationale (FIPN).
Le territoire métropolitain a été découpé en zones de compétence pour chaque groupe d'intervention[2]. En 1985, le nombre de GIPN est de sept. Les groupes métropolitains sont localisés dans les villes suivantes : Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nice, Rennes et Strasbourg. Puis en 1992 et 1993 sont créés les GIPN de La Réunion et de Nouvelle-Calédonie, ce qui amène le nombre de GIPN à 9. Un dixième groupe est créé en 2007 afin de couvrir la zone Antilles-Guyane.
Chaque GIPN est dirigé par un officier de police, assisté par un gradé du corps d'encadrement et d'application (brigadier, brigadier-chef ou brigadier-major). L'exécution des missions est confié au chef de chaque GIPN qui détermine seul la conduite opérationnelle et les moyens engagés par son unité, tout en bénéficiant du concours des autres services de police déployés dans la même opération.
En raison de la compétence géographique étendue des GIPN, de la nécessaire uniformité de l’équipement et de l’impératif d’une cohésion opérationnelle lors des missions d’importance nationale, la cellule de coordination des GIPN a été créée au niveau de la direction centrale de la sécurité publique.
Zone de compétence
Si la zone de compétence d’un GIPN s’étend sur plusieurs départements autour de la ville où il est basé, il peut intervenir, sur instruction du directeur général de la police nationale, sur l’ensemble du territoire métropolitain et d’outre-mer.
- GIPN de Bordeaux (19 départements) : l’Ariège, la Charente, la Charente-Maritime, la Creuse, la Corrèze, les Deux-Sèvres, la Dordogne, le Gers, la Gironde, la Haute-Garonne, la Haute-Vienne, les Hautes-Pyrénées, les Landes, le Lot, le Lot-et-Garonne, les Pyrénées-Atlantiques, le Tarn, le Tarn-et-Garonne et la Vienne ;
- GIPN de Lille (5 départements) : l’Aisne, les Ardennes, le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme ;
- GIPN de Lyon (15 départements) : l’Ain, l’Allier, l’Ardèche, le Cantal, la Côte-d'Or, la Drôme, la Haute-Loire, la Haute-Savoie, l’Isère, le Jura, la Loire, le Puy-de-Dôme, le Rhône, la Saône-et-Loire et la Savoie ;
- GIPN de Marseille (8 départements) : l’Aude, l’Aveyron, les Bouches-du-Rhône, le Gard, l’Hérault, la Lozère, les Pyrénées-Orientales et le Vaucluse ;
- GIPN de Nice (6 départements) : les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, la Corse-du-Sud, la Haute-Corse, les Hautes-Alpes et le Var ;
- GIPN de Rennes (9 départements) : les Côtes-d'Armor, le Finistère, l’Ille-et-Vilaine, la Loire-Atlantique, la Manche, le Maine-et-Loire, la Mayenne, le Morbihan et la Vendée ;
- GIPN de Strasbourg (10 départements) : le Bas-Rhin, le Doubs, la Haute-Marne, la Haute-Saône, le Haut-Rhin, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, la Moselle, le Territoire de Belfort et les Vosges ;
- GIPN de Nouméa (Nouvelle-Calédonie) ;
- GIPN de Saint-Denis (La Réunion).
Recrutement
Pour pouvoir passer les tests d'entrée au GIPN, il faut être au préalable, gardien de la paix ou officier, avoir au moins cinq ans d'ancienneté et moins de 40 ans (45 ans pour les officiers). Les sélections ont lieu une fois par an. Elles sont communes avec celles du RAID. La première phase est constituée de pré-requis physiques qui sont évalués par les délégations régionales au recrutement et à la formation de la Police nationale (DRRF) : montée de corde, pompes, tractions, relevé de jambes, dips et test de Cooper.
Une fois cette étape franchie et le dossier du candidat étudié, celui-ci est convoqué à une semaine de sélections physiques, psychotechniques et techniques d'un niveau très élevé. On y trouve des tests psychologiques, de la conduite de véhicule, des parcours professionnels, du tir, de la natation, une marche commando, des tests de cran, de vertige, de claustrophobie, d'escalade... et des tests de combat : au sol, en boxe anglaise, puis en pieds/poings. Tous les instructeurs ont un niveau national au minimum. Les meilleurs candidats sont retenus à la fin de la semaine et sont soit affectés immédiatement, soit placés dans un vivier en attendant qu'une place se libère.
Ils suivront tout au long de leur carrière un entraînement rigoureux et des tests triennaux vérifiant qu'ils ont toujours le niveau requis.
Annexes
Notes, sources et références
- ↑ Arrêté du 5 janvier 2011, article 8
- ↑ Carte des zones de compétence sur le site du Ministère de l'Intérieur
Texte officiel
Bibliographie
Livres
- José Nicolas, GIPN, Groupe d'Intervention de la Police Nationale, L'instantané, 2005 (ISBN 2-914720-12-2)
- Bruno Bosilo, Jean-François Guiot, José Nicolas et Philippe Poulet, GIPN, Les Groupes d'intervention de la police nationale, Mission Spéciale Production, 2005 (ISBN 2-916357-01-7) [présentation en ligne]
Revues
- Le GIPN de Lyon, article publié dans le magazine RAIDS n°148 de septembre 1998
- Le GIPN de Marseille, article publié dans le magazine RAIDS n°225 de Février 2005
- Le GIPN de Marseille, article publié dans le magazine Commando n°16
- GIPN - Les Groupes d'intervention de la Police nationale, article publié dans le magazine Commando n°21 de février-mars 2005
- Action G.I.P.N., article publié dans le magazine Pro-Sécurité n°29 de juillet-août 2005.
- Le GIPN de Lille, article publié dans le magazine Missions 112 n°4 d'octobre 2005
- Les GIPN, une force dissuasive, article publié dans le magazine Police Pro n°2 de mars-avril 2007
Filmographie
- « Cobra 13 », documentaire d'Olivier Baudry sur le GIPN de Marseille diffusé le 3 octobre 2001 sur France 3 (Des racines et des ailes)
- « GIPN, les hommes du dernier recours », documentaire de Nicolas Moscara sur le GIPN de Nice diffusé en 2003 sur TF1 (Le Droit de savoir)
- « GIPN, dans le secret des hommes d'action », documentaire de Claire Perdrix et David Geoffrion sur le GIPN de Bordeaux diffusé en 2005 sur TF1 (Le Droit de savoir)
- « Agressions, braquages, drogue : six mois avec les flics du GIPN », documentaire sur le GIPN de Lille diffusé en 2010 sur TF1 (Appels d'urgence)