Ingénieur de l'industrie et des mines
- Wikipedia, 21/01/2012
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Les Ingénieurs de l’industrie et des mines
Les ingénieurs de l’industrie et des mines (IIM) constituent le principal corps d’encadrement [1] des Directions régionales de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (DRIRE) et de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Ils sont également présents dans les administrations centrales des ministères de l’économie, des finances et de l'industrie, de l’écologie et du développement durable, des transports, etc.
Ils ont donc une vocation interministérielle forte dans l’exercice de leur métier, bien que rattachés statutairement au ministère de l’économie, des finances et de l'industrie.
Plusieurs d’entre eux sont issus des écoles des mines mais également de manière plus générale d’écoles d’ingénieurs ou universitaires, ou du corps des technicien supérieur de l'industrie et des mines par la voie de la promotion interne professionnelle.
Aujourd’hui, le recrutement s’élargit de plus en plus car pour faire face à la complexité et multiplicité des situations industrielles, aux mutations technologiques rapides et à l’évolution des organisations, il importe d’avoir des professionnels d’horizons variés et d’expériences diverses.
Nombre d’ingénieurs de l’industrie et des mines : 1300 environ, dont plus de 85% rattachés au SNIIM, le Syndicat national des ingénieurs de l’industrie et des mines.
Les métiers des IIM et des DRIRE
De par leur vocation interministérielle et pluridisciplinaire pour le compte de plusieurs ministères, les IIM sont présents sur de multiples activités regroupées en 2 grandes catégories.
1°/ les missions de police
Les missions de police sont une action régalienne indispensable ; il est inutile d’édicter des règlements si on ne vérifie pas leur application, le colloque des défis 2006 sera l’occasion d’aborder largement cette problématique.
Dans ce chapitre on trouve bien sûr la mission principale assurée pour le compte du ministère de l’écologie et du développement durable que constitue l’inspection des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE).
Une installation classée est une activité à caractère industriel susceptible d’entraîner des impacts ou des risques pour son environnement, notamment pour la sécurité et la santé des riverains. La législation des installations classées confère à l’État des pouvoirs d’autorisation ou refus d’autorisation de fonctionnement d’une installation, de réglementation, de contrôle et de sanction. Ces opérations sont confiées à des services techniques qualifiés, en l’occurrence les DRIRE pour les activités industrielles, ces services formant l’inspection des installations classées.
Dans le même ordre d’idées mais avec un encadrement par des textes très spécifiques en évolution depuis la création récente d’une autorité indépendante de contrôle, l’industrie nucléaire est contrôlé par un corps d’inspecteurs des installations nucléaires au rang desquels figurent une majorité d’ingénieurs de l’industrie et des mines.
Les contrôles techniques des véhicules, des équipements sous pression, de la métrologie, traditionnellement exercées par les DRIRE, sont également à inscrire dans ce premier chapitre des missions de police.
Il faut néanmoins souligner dans l’exercice de ces missions très techniques une évolution importante dans la façon de faire au cours de ces dernières années. Le contrôle des DRIRE qui antérieurement privilégiait les contrôles au premier niveau par l’administration a évolué vers des contrôles au second niveau. L’externalisation du contrôle des véhicules, mission traditionnelle des services des mines devenues DRIRE, en est la dernière illustration.
En clair, cela signifie qu’il est de plus en plus demandé aux détenteurs de ce type de matériels de se responsabiliser en disposant des compétences internes.
2°/ les missions liées au développement industriel et à l’accompagnement des entreprises
A ce niveau, les DRIRE agissent comme les représentants sur le terrain du ministère de l’industrie dont ils assurent en quelque sorte le relais auprès des acteurs locaux.
Leurs interlocuteurs sont principalement les petites et moyennes entreprises (PME) ou petites et moyennes industries (PMI) que les DRIRE accompagnent dans leur développement, mutation technologique et acquisition de compétences nouvelles. Ces interlocuteurs peuvent être également les représentations locales de grandes entreprises : les ingénieurs des DRIRE suivront alors avec vigilance l’évolution et la durabilité de ces entreprises par rapport à leurs marchés dans un contexte mondial de plus en plus concurrencé. Dans bien des cas il s’agira de faire de la veille et d’anticiper les mutations technologiques ou économiques éventuelles.
Avec la décentralisation, les IIM dans leur métier de "développeur économique" notent de plus en plus une évolution de l’accompagnement des PME ou PMI et le transfert d’une partie des compétences de l’État vers les régions : les aides collectives sur des programmes intéressant des catégories d’entreprises d’un secteur donné ou sur une thématique commune à plusieurs entreprises de secteurs différents sont désormais privilégiées au détriment des aides individuelles transférées aux régions.
Dans les actions collectives de développement industriel, on peut noter également toutes celles visant à la mise en place de nouvelles formes de gouvernance locale orientées vers le développement durable. Il s’agit là pour les DRIRE de jouer un rôle pivot de garant environnemental en contribuant à la construction de communautés d’intérêt autour des enjeux écologiques et des enjeux de développement durable. Ce rôle pivot est bien souvent fondé sur des textes législatifs et réglementaires, mais il s’agit aussi d’une politique d’incitation, utilisant souvent également la possibilité d’un financement de l’État comme moyen incitatif, comme bras de levier, pour mobiliser ressources et énergie. À ce stade, l’Economique et le Régalien se rejoignent donc.
Citons enfin la mise en place des pôles de compétitivité dans lesquels les DRIRE sont la plupart du temps très impliqués comme facilitateur et courroie de transmission entre le monde industriel et le monde de la recherche.
Le Syndicat national des ingénieurs de l’industrie et des mines
Le Syndicat national des ingénieurs de l’industrie et des mines (SNIIM), syndicat professionnel, regroupe plus de 85% du corps des ingénieurs de l’industrie et des mines qui compte environ 1300 ingénieurs. Il est affilié au syndicat Force ouvrière (CGT-FO).
Le SNIIM organise tous les 2 ans depuis 1996 les "Défis de l’Industrie", un colloque biennal de réflexion et de travail sur l’industrie et l’environnement. L’édition 2006 qui a eu lieu le 14 novembre à la Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette à Paris était intitulé "Réglementation et compétitivité : quelle industrie demain ?".
Sous l’égide de leur syndicat national, les Ingénieurs de l’Industrie et des Mines participent également en qualité de co-organisateurs aux Assises nationales des Déchets de la Baule qui réunissent tous les 2 ans depuis 1991 les principaux acteurs de la filière déchets.
Le SNIIM publie par ailleurs la revue "Print Industrie" qui traite des principaux enjeux industriels régionaux, nationaux et internationaux en direction des industriels, des élus et des associations.
Références
Voir aussi
- Ingénieur des mines (fonctionnaire français)
- Ingénieur des travaux publics de l'État
- Inspecteur des affaires maritimes