Christian Charrière-Bournazel
- Wikipedia, 4/02/2012
Christian Charrière-Bournazel
Naissance | 2 juin 1946 (1946-06-02) (65 ans) Limoges, France |
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Nationalité | France |
Profession | Avocat |
Autres activités | Dirigeant de la LICRA, ancien membre du Conseil de la concurrence |
Formation | Droit de la presse |
Maître Christian Charrière-Bournazel est un avocat français né en 1947 à Limoges, qui fût Bâtonnier de l'Ordre des avocats du Barreau de Paris du 1er janvier 2008 au 1er janvier 2010.
Sommaire |
Carrière professionnelle
Fils et petit-fils d'avocats de Limoges, titulaire d'un diplôme d'enseignement supérieur en droit de la propriété littéraire, artistique et industrielle, ainsi que d'une maîtrise de lettres classiques à la Sorbonne, il devient avocat au Barreau de Paris en 1973, et s'investit dès cette date dans l'activité syndicale du Barreau et intègre l'Union des jeunes avocats de Paris, dont il est membre, durant quatre ans, de la commission permanente.
Il intègre, entre 1973 et 1978 le cabinet de l'avocat (et futur ministre) Roland Dumas, et est élu premier secrétaire de la Conférence du stage en 1975. Il a occupé de nombreuses responsabilités au sein du Barreau de Paris jusqu'à son élection à la fonction de bâtonnier.
Spécialiste du droit de la presse, il a été le défenseur de Bruno Gaccio en 2001 contre Jacques Blanc[1]. En 2008, il prend brièvement la défense de Jérôme Kerviel[2].
Le 26 avril 2001, il est nommé par Laurent Fabius membre du Conseil de la concurrence, au titre des personnalités qualifiées dans les secteurs de la production, de la distribution, de l'artisanat, des services ou des professions libérales[3]. Il occupe cette fonction jusqu'en 2008.
Le 14 janvier 2012, il a été élu président de l'instance représentative des avocats, le Conseil national des barreaux (CNB), par 77 voix sur 80 votants.
Avocat engagé
Engagement associatif
Observateur judiciaire pour la Fédération internationale des droits de l'homme depuis 1981, Christian Charrière-Bournazel a également été président, de 2002 à 2008, de la fédération de Paris de la LICRA, dont il est membre, depuis 1987, du comité directeur, et l'un des avocats.
Les affaires Barbie et Papon
Aux côtés de plusieurs avocats au nombre desquels Roland Dumas et Serge Klarsfeld, mais également d'Alain Jakubowicz ou Joë Nordmann, il participe, au nom de la LICRA au procès de Klaus Barbie pour Crimes contre l'humanité en 1987 devant la Cour d'assises du Rhône, à Lyon.
Il retrouve ses confrères Alain Jakubowicz et Joë Nordmann, ainsi que Gérard Boulanger et d'autres pour le procès de Maurice Papon[4], en 1997, devant la Cour d'assises de la Gironde en 1997 à Bordeaux.
Engagements
Lors de la campagne pour le bâtonnat de l'ordre, Christian Charrière-Bournazel s'est fortement engagé pour plus d'éthique, pour une lutte contre les inégalités hommes-femmes, et pour les libertés publiques.
Ainsi, le 12 juin 2006, il organise une soirée débat autour du film « Le Procès de Bobigny », où il est accompagné d'Anouk Grinberg, de Gisèle Halimi et de Caroline Mécary. À l'occasion de cette rencontre, il fait la promotion de « l'enracinement de l'avocat dans une éthique qu'il ne transgresse jamais dans son intérêt personnel. En même temps qu’il est vigilant sur les droits et les libertés, car il est garant du droit et gardien des libertés », dénonçant « des comportements, dans ce barreau, que le bâtonnier et l'Ordre ne doivent pas tolérer. La discrimination par les honoraires est insupportable et constitue une faute contre la délicatesse. Le fait de ne pas accepter une collaboratrice sous prétexte qu'elle est enceinte ou risque de l'être, de la faire partir à cause de cela, est une faute grave contre la confraternité » [5].
Lors de son discours de confirmation, le 4 décembre 2007, il dénonce « le dogme de la libre concurrence qui condamne tout ce qui nous distingue comme une entrave, tout ce qui nous est spécifique comme une insupportable dérogation à la grisaille générale »[6] Considérant que l'avocat n'est pas un simple agent économique, il s'oppose ainsi à l'application du droit de la concurrence aux avocats, imposée par l'Union européenne et qui interdit notamment aux associations d'entreprises de s'entendre au détriment des consommateurs (d'où par exemple la condamnation, par la Cour de justice des Communautés européennes, de grilles d'honoraires conseillés par un barreau à ses membres).
Il s'est également battu pour que l'avocat soit présent dès le débit de la garde à vue et pendant toute la garde à vue pendant son bâtonnat et même après qu'il eut pris fin.
Son combat n'a pas été vain au vu des arrêts de la Cour de cassation du 31 mai 2011 qui censure une garde à vue antérieure à la loi d'avril 2011.
Bibliographie
- Parcours d'avocat(e)s, entretien avec Christian Charrière-Bournazel, par Christophe Perrin et Laurence Gaune, Editeur Le Cavalier bleu, 2010.
Il est l'auteur d'un essai intitulé "La rage sécuritaire" édité en 2011. Il y dénonce la prolifération des lois pénales.
Notes et références
- ↑ « Il n'est pas injurieux de traiter Jacques Blanc de crétin », compte-rendu de l'audience opposant Bruno Gaccio à l'élu Jacques Blanc, paru dans Libération, 14 décembre 2001
- ↑ « L'avocat de Jérôme Kerviel dénonce une "politique du bouc émissaire" », paru dans Le Point du 28 janvier 2008
- ↑ Décret du 26 avril 2001 portant nomination au Conseil de la concurrence
- ↑ « Me Charrière-Bournazel : "Papon, un organisme vivace adaptable", paru dans L'Humanité du 14 mars 1998 »
- ↑ « Des femmes contre les injustices », paru dans les Annonces de la Seine du 20 septembre 2006
- ↑ Discours de Confirmation, le 4 décembre 2007