Gabriel Syveton
- Wikipedia, 6/01/2012
Gabriel Syveton | |
---|---|
|
|
Parlementaire français | |
Date de naissance | 1864 |
Date de décès | 8 décembre 1904 |
Circonscription | 2e arrondissement de Paris |
Groupe parlementaire | Républicains nationalistes |
IIIe république | |
modifier |
Gabriel Syveton, né à Boën-sur-Lignon (Loire) en 1864 et mort à Neuilly-sur-Seine le 8 décembre 1904, est un homme politique et historien français, chef de la droite nationaliste connu surtout pour son altercation avec le général Louis André lors de l'affaire des fiches. Marié à Marie de Bruyn, belge, dite comtesse de Seccaro.
Sommaire |
Éléments biographiques
Reconstitution de la scène en présence des magistrats. »
Le Petit Journal, 5 janvier 1905.
Agrégé d'histoire, nationaliste très engagé, il fonde suite à l'Affaire Dreyfus avec François Coppée et Jules Lemaître la Ligue de la patrie française en 1898, pour rassembler les antidreyfusards et contrer la Ligue des droits de l'Homme. Il est élu député du 2e arrondissement de Paris lors des élections de 1902 qui voient pourtant le triomphe du Bloc des gauches.
Adversaire intransigeant du gouvernement combiste, il gifle le ministre de la Guerre Louis André sur son banc, le 4 novembre 1904, en pleine séance de la Chambre lors de la révélation de Jean Guyot de Villeneuve sur les intrigues de celui-ci avec la franc-maçonnerie lors de l'affaire des fiches. Déféré devant la Cour d'assises (les délits politiques mineurs sont alors jugés par des cours d'assises à jury populaire, censées être plus indépendantes que les chambres correctionnelles composées de magistrats de profession), Syveton est retrouvé mort à son domicile de Neuilly-sur-Seine, asphyxié par les gaz provenant de sa cheminée, le 8 décembre, à la veille de la date fixée pour sa comparution.
La police ayant conclu au suicide, sa mort alimentera, dans le climat trouble de l'époque, de nombreuses spéculations, dans lesquelles sa femme et l'amant de celle-ci font souvent figure de suspects[réf. nécessaire]. Dans son essai Les intellectuels, Michel Winock rappelle que Syveton était impliqué dans une affaire de mœurs, il aurait abusé de sa belle-fille, et avait également détourné de l'argent, et s'est donné la mort par crainte que ses turpitudes ne soient révélées au procès[1].
Selon André Baron, sa mort fut probablement un assassinat commis sur ordre de la franc-maçonnerie [2]. Selon Léon Daudet, le « crime » fut exécuté par la police politique française[3]. Pour Jean-Baptiste Bidegain, la mort de Syveton constitue un assassinat[4]. Albert Monniot dans le journal La Libre Parole considéra que la fausse annonce de la mort de Bidegain au Caire n'avait d'autre but que de détourner le regard de la presse et du public de son assassinat[5]. Jules Lemaître affirma que Syveton attendait impatiemment le moment du procès, dont il espérait tirer un avantage politique, écartant ainsi l'hypothèse du suicide[6].
Publications
- L'Esprit militaire, discours prononcé à la distribution des prix du lycée d'Aix, le 26 juillet 1889, Saint-Étienne, Théolier, 1889
- Une cour et un aventurier au XVIIIe siècle. Le Baron de Ripperda, Paris, E. Leroux, 1896
- L'Évolution de M. Anatole France. De l'ironie conservatrice au mysticisme révolutionnaire, Paris, Éd. du Correspondant, 1899
- L'Université et la Nation, plaidoyer prononcé devant le Conseil académique de Paris le 18 juillet 1899, Paris, La Patrie française, 1899
- Louis XIV et Charles XII. Au camp dAltrandstadt. 1707, la mission du baron de Besenval d'après des documents inédits tirés des archives du ministère des affaires étrangères de France, préface de M. le duc de Broglie, Paris, E. Leroux, 1900
- « Introduction », Voltaire, Histoire de Charles XII, roi de Suède, Paris, V. Lecoffre, 1900
- Traduction
- Konstantínos Christomános : Élisabeth de Bavière, impératrice d'Autriche. Pages de journal, impressions, conversations souvenirs, préface de Maurice Barrès, Paris, Mercure de France, 1900
Affaire Syveton
- Un grave incident à la chambre des députés - la bagarre dans l'hémicycle après l'agression de M. Syveton contre le général André, in L'Illustration n° 3220, 12 novembre 1904 (gravure de Sabattier)
- Les obsèques de M. Gabriel Syveton, in La Vie illustrée n° 322, 16 décembre 1904
- Mort de M. Syveton, in L'Illustration n° 3226, 24 décembre 1904
- La mort de M. Syveton, in Le Petit Journal, supplément illustré n° 738, 8 janvier 1905
- Comment est mort M. Gabriel Syveton ?, in L'Illustration n° 3229, 14 janvier 1905 (illustré de la photo officielle du cadavre dans le cabinet, prise par Bertillon, et de la dernière lettre de Syveton écrite à son père)
- Fernand Hauser, Un mystère historique. L’affaire Syveton, Paris, Libraire universelle, 1905
- J. Levenge, Gabriel Syveton et la sûreté générale. Un traître contre un héros, Paris, Gibert, 1905.
- La Vérité sur la mort de Gabriel Syveton, curieuses révélations, découverte de son testament, ses dernières volontés, Paris, L. Hayard, 1904
- Député Hicks (pseud.), Ces dames : psychologie et pathologie sexuelle de l'Affaire Syveton, Paris, F. Marion, s.d.
- André Gaucher & le député Hicks (pseud.), Les coulisses du bloc : ces dames, Paris, Société nouvelle d'éditions parisiennes, 1907
- Georges Bonnamour, Gabriel Syveton (1864-1904), avec un portrait et un autographe, Neuilly-sur-Seine, Chez l'auteur, 1907.
- La Maconnerie tue Syveton, qui allait la tuer, in La Vieille-France n° 115, 3 avril 1919
- Mermeix, La mort de Syveton, Paris, Fayard, 1924 (réédition : Paris, Fasquelle, 1930)
- La mort de Syveton, in Le Crapouillot, numéro spécial Les morts mystérieuses, mars 1933
- Léon Daudet, La Police politique. Ses moyens et ses crimes, Denoël et Steele, Paris, 1934
- Syveton s'est-il suicidé ? A-t-il été assassiné ?, in Historia n° 234, mai 1966
Notes et références
- ↑ Michel Winock, Dictionnaire des intellectuels français, Seuil, 2002.
- ↑ Les Sociétés Secrètes, leur crime depuis les initiés d'Isis jusqu'aux Francs-Maçons modernes, p.364
- ↑ La Police politique. Ses moyens et ses crimes, Denoel et Steele, Paris, 1934
- ↑ Jean-Baptiste Bidegain, Le Grand-Orient de France. Sa Doctrine et ses Actes, Paris, Librairie antisémite, 1905, p.51
- ↑ Jean-Baptiste Bidegain, Le Grand-Orient de France. Sa Doctrine et ses Actes, Paris, Librairie antisémite, 1905, p.46-47-48
- ↑ Léon Daudet, Souvenirs politiques, Éditions Albatros, 1974, p. 66
Articles connexes
- Affaire Dreyfus
- Anatole France
- Affaire des fiches
- Louis André
- Jules Lemaître
- Ligue de la patrie française
- Ligue des patriotes
- Nationalisme français
- Troisième République