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Affaire Monique Lejeune

- Wikipedia, 1/05/2011

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Affaire Monique Lejeune
Titre Procès de Béatrice Matis accusée du meurtre de Monique Lejeune
Pays Drapeau de France France
Tribunal (fr) Cour d'assises de Saint-Omer
Date
Personnalités
Composition de la cour Dominique Schaffhauser, Président[1]
Autre personne Éric Dupond-Moretti : avocat de Béatrice Matis
Détails juridiques
Importance Premier jugement d'assises motivé en France
Chronologie 7 ou 8 février 2003 : mort de Monique Lejeune ;

29 mars 2003 : mise en détention provisoire de Béatrice Matis puis aveux (contesté) sur le chemin de la prison

Voir aussi
Actualité Affaire Taxquet contre Belgique : « L'article 6 exige de rechercher si l'accusé a pu bénéficier des garanties suffisantes [...] celles-ci peuvent consister en [...] des questions précises, non équivoques soumises au jury par ce magistrat. » (Cour EDH, &92, Grande chambre, 16 novembre 2010)

L'affaire Monique Lejeune est celle d'une femme, coulonnoise de 54 ans[2], mariée à Claude Lejeune, retrouvée le matin du 8 février 2003 morte dans l'allée de sa maison, à Saint-Omer, Pas-de-Calais. L'accusation s'est tournée vers Béatrice Matis, Calaisienne de 58 ans au moment des faits, ancienne compagne de Claude.

Le premier procès, suivi d'appel du parquet, a donné lieu au premier jugement d'assises motivé en France, motivation justifiée par l'affaire Taxquet contre Belgique du 13 janvier 2009.

Sommaire

Les faits

Chronologie de faits

  • 8 février 2003 : le corps de Monique Lejeune est retrouvé par un voisin dans l'allée de sa maison. Elle «a été sauvagement tuée de 58 coups de couteau, dont une dizaine qualifiée de mortels (les autres étant des plaies de défense)[3]»
  • «Le fils de Monique Lejeune est le dernier à avoir vu sa mère vivante. Il est passé le soir du drame, le 7 février 2003, se faire couper les cheveux, boire un verre[4]
  • 7 février 2003 : Béatrice Matis est allée chez Monique Lejeune.

La procédure (l'enquête)

«Un mois et demi après les faits, Béatrice Matis, (...) se présente aux enquêteurs. "Je pense que Monique a mon ADN sous ses ongles car j'étais présente, le 7 février au soir. Elle a trébuché et s'est rattrapée à moi en me griffant. Je voulais organiser, avec elle, une fête pour réconcilier nos enfants". De l'ADN féminin est effectivement trouvé. Il correspond à celui de Béatrice Matis qui est placée en détention provisoire (elle y restera durant 28 mois).

29 mars 2003 : la police aurait recueilli les aveux de Béatrice Matis sur le chemin de la prison[5], dans des « conditions juridiquement scandaleuses et moralement discutables », « L'élite de la police lilloise a effectué un travail de gougnafiers » [6], indique Me Dupond-Moretti, avocat de la défense.

Le procès

Les parties

Les parties civiles

Jean-Luc, Pascal et Franck Flament qui ont déclaré comment ils se sont fait leur conviction sur la culpabilité de l'accusée :

« ... Parce que ça fait sept ans qu'on nous le dit (...) quand le nom de Béatrice Matis est apparu dans le dossier, on s'est dit que oui, pourquoi pas. Oui elle aurait été capable de faire ça... Durant ces sept années, hormis dans les premiers jours de l'enquête où notre frère Jean-Luc a été placé en garde à vue, il n'y avait qu'un nom. Celui de Béatrice Matis. Il y avait de l'ADN. Alors, comme il a été dit à l'audience, on a suivi les professionnels. Les enquêteurs, les juges, le Parquet... Et on y a cru (...) L'avocat général (...) a dit que ça méritait entre 12 et 15 ans de prison. Alors pour nous, elle est coupable. (...) Pour nous, l'avocat de Béatrice Matis n'a fait que mentir puisque l'avocat général dit qu'elle est coupable.» [7]
L'accusation

Guillaume Dupont, avocat général

Les avocats
  • Me Dupond-Moretti : avocat de Béatrice Matis
  • Me Roy-Nansion, partie civile qui n'a aucune certitude sur la culpabilité de Béatrice Matis : « Cette affaire, ce n'est pas Les Experts, Miami mais les Pieds Nickelés à Coulogne » [4].
  • Me Caroline Matrat-Maenhout, partie civile

La première décision motivée d'une Cour d'Assises en France

Cette affaire, outre le fait qu'il s'agit d'une accusation portée contre une personne qui nie le crime qu'elle est accusée d'avoir commis, constitue un précédent en France. En effet, le Code de procédure pénale, article 353, dispose que les juges et jurés en cour d'assises fondent leur décision que sur leur intime conviction. Dans cette affaire, les juges ont répondu à 16 questions rédigées en concertations avec les parties civiles, le parquet et la défense. Une première.

« la CEDH avait condamné la Belgique - qui comme la France ne motive pas ses verdicts -, jugeant que leur énoncé ne suffisait pas à comprendre les motifs de la condamnation. Le 16 novembre dernier, le président de la cour d'assises, qui siège à Saint-Omer, avait donc décidé d'appliquer cette jurisprudence[8]. »

Notes et références


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