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Faut-il rejeter la pierre à Farida C... ?

Justice au Singulier - philippe.bilger, 20/06/2020

Toutes les aberrations qui conduisent notre humeur à faire d'une péripétie somme toute minime une affaire capitale sont concentrées dans cet événement du 16 juin. Partialité, mensonges, émotion, information tronquée, manipulation, hostilité à l'égard de la police, manifestation gangrenée, enflure : rien ne manque.

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Mardi 16 juin.

Tout se trouve réuni, dans cette manifestation du monde soignant, en un trait de temps, de la complexité de notre France en colère, avec l'interpellation de Farida C, infirmière pas encore titulaire de son diplôme de cadre.

Beaucoup de manifestants. Du désordre, de la violence causée par des black blocs.

Gaz lacrymogène.

Farida dit avoir été gazée et en réaction avoir jeté non pas des "pavés" mais de "petits cailloux ou des pierres" vers les policiers. Elle affirme n'avoir proféré aucun outrage ni commis la moindre rébellion. Le doigt d'honneur qui lui est reproché, il aurait été destiné à l'Etat. Elle explique son comportement par les "trois mois d'enfer" qu'elle vient de vivre, elle a "craqué". On peut être convaincu ou non mais peu importe. Nous ne serons pas ses juges (Le Point).

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Son interpellation par la police est tendue. On la voit traînée par les cheveux contre un arbre puis maîtrisée. Disant qu'elle a de l'asthme, elle réclame à plusieurs reprises de la Ventoline. Elle sera placée quelques heures en garde à vue puis laissée libre pour une comparution le 25 septembre afin de répondre à la prévention de violences sur personne dépositaire de l'autorité publique, d'outrage et de rébellion.

À l'origine on n'évoque que son appréhension et on omet, comme souvent, ce qui a motivé l'intervention de la police. Le jet de petits cailloux selon elle.

Les fonctionnaires auraient-ils pu agir avec moins de rudesse ?

Trois députés de LFI qui n'ont rien à faire dans le commissariat et qu'on a pourtant laissé entrer ajoutent leur touche de politisation et de récupération à cet épisode qu'ils exploitent sans vergogne.

Il y aura, après l'effervescence, du silence sur Farida C jusqu'au 25 septembre.

Toutes les aberrations qui conduisent notre humeur à faire d'une péripétie somme toute minime une affaire capitale sont concentrées dans cet événement du 16 juin. Partialité, mensonges, émotion, information tronquée, manipulation, hostilité à l'égard de la police, manifestation gangrenée, enflure : rien ne manque.

Si j'étais ministère public le 25 septembre, je tenterais de requérir en tenant compte de tout.

Assumer la plénitude, ce n'est pas refuser de trancher : c'est au contraire penser juste.


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