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Décidé d’obéir

Planète Juridique - admin, 28/12/2014

Dans le cadre des rediffusions hivernales, le billet du jour, publié en janvier 2010, est un voyage dans les souvenirs de mon service militaire. Je livre ici quelques anecdotes 100% garanties authentiquement vécues (soupir)...

--o0o--

Lorsque j'ai finalement été obligé d'effectuer mon service militaire, j'ai décidé que l'aventure devait être effectuée avec la plus grande application, car tant qu'à faire, autant essayer d'en retirer le plus d'expérience possible.

J'avais décidé d'obéir.

Envoyé pour mes classes en Allemagne, je me suis retrouvé dans une caserne avec 140 camarades d'infortune dont bien peu avaient demandé à être là. Nous étions jeunes, nous étions beaux, nous étions chevelus.

Les quatre premiers jours ont été impitoyables: les gradés avaient reçu pour instruction de "casser" toutes les grandes gueules potentielles. La stratégie consistait à nous hurler dessus à longueur de journée, dès le réveil (agité) à 6h du matin. Ceux qui ont vu le film "Full Metal Jacket" ont une petite idée de ce dont il s'agit.

A 6h05 nous étions en rang serré le long du mur dans le couloir. Nous avions l'ordre de crier, chacun notre tour, notre numéro de place dans la file. Si l'un d'entre nous ne criait pas assez fort, toute la file devait recommencer.

A 6h30, nous apprenions à nous mettre en ordre sur quatre rangées dans la cour (formation dite du "toit").

A 6h45, nous défilions dans la caserne pour apprendre à marcher au pas et à chanter la chanson du régiment. J'étais "le donneur de ton" grâce à ma voix basse. Je devais donc chanter seul (et à tue tête) la première phrase de la chanson. Si ma voix n'était pas assez grave, je devais recommencer...

"Transmetteur Zythom, LE TON!"
[Sur l'air des «trompettes d'Aïda» de G. Verdi]
C'est nouuuus, les descendants des régiments d'Afri-ique,
Les chasseurs, les spahis, les gourmiers
Gardiens zzz-et défenseurs d'empires magnifi-iques
Sous l'ardent soleil chevauchant sans répit nos fiers coursiers
Toujours prêts z-à servir
A vaincre ou à mourir
Nos cœurs se sont t-unis
Pour la Patriiiie.
Au bout de quatre jours de ce régime hurlant, toute velléité de révolte avait été brisée en nous, et les 140 jeunes "bleus bites" ne demandaient qu'à se faire oublier.

Les gradés, voyant que la compagnie commençait à "s'assagir", ont stoppé leurs harcèlements.

Ce qui fait que le cinquième jour, lorsqu'à 6h05 nous étions alignés dans le couloir, le sergent a simplement demandé au premier de commencer "l'appel par numéro d'ordre dans la file", sans plus de précision.

Mais, j'avais décidé d'obéir.

On nous avait demandé de crier le plus fort possible notre position dans la file, et personne ne nous avait donné d'ordre contraire. Les ordres sont les ordres, et quand mon tour est arrivé, j'ai hurlé le plus fortement possible mon numéro de place. Mon voisin, conditionné par trois jours de pression, a hurlé le numéro suivant, ainsi que son voisin, etc.

Je m'étais fait remarquer.

Mais personne n'a pu me faire de reproche, puisque j'obéissais aux ordres, qui n'ont jamais été contredit. Cela a donc duré trois semaines...

Comment punir un homme de troupe qui obéit trop bien? En lui imposant toutes les corvées possibles et imaginables...

J'ai donc lavé les douches, nettoyé le sol des bureaux des gradés (en leur présence), été désigné comme chef de chambré (donc fautif pour tout désordre dans la chambre), etc.

Au bout d'une semaine, et alors que j'effectuais parfaitement tous les ordres qui m'étaient donnés, comme un mouton docile et imbécile, le sergent est venu me voir. Il avait l'air surpris: "Mais, transmetteur Zythom, vous êtes ingénieur?!". Il venait de lire mon dossier militaire pour voir d'où pouvait bien venir ce parfait imbécile.

"Oui, sergent".
"Mais pourquoi faites vous cela?"
"Quoi, sergent?"
"Mais vous n'avez pas compris que tout cela était fait pour mater les résistances et donner une cohésion au groupe?"
"Si, sergent"
"Alors?"
"Alors, à vos ordres, sergent."

J'avais décidé d'obéir et je m'étais fait remarquer.

J'ai eu droit à tous les coups foireux que mon père et mes oncles se racontaient le dimanche lors des discussions des repas de famille: "qui parle anglais?" (=> corvée), "qui veut jouer aux cartes?" (=> corvée), etc.

Mais tous les matins, je hurlais mon numéro de position dans la file (et les suivants aussi, bien obligés) du couloir.

Le caporal qui avait bien compris mon manège, se marrait bien, ce qui énervait encore plus le sergent qui cherchait tous les coups pourris à me confier.

J'étais devenu un spécialiste du démontage/nettoyage de notre MAS 49, avec lequel nous devions dormir lors de nos sorties-randonnées nocturnes. Ce fusil, lourd et encombrant, ne nous servait que de lest car nos séances de tirs utilisaient le FAMAS. Ce qui n'empêchait pas le sergent de me demander de le redémonter, renettoyer, et remonter "car il n'est pas assez propre".

Les avis à mon sujet dans ma chambrée était partagés. Beaucoup avait de la sympathie pour moi (je suis un brave gars), mais en avait un peu marre de se voir punis "collectivement" parce que le feutre noir du béret du sergent ramassait la poussière du sol de la chambre (il est impossible de nettoyer suffisamment un sol pour qu'aucun grain de poussière ne soit ramassé par un béret que l'on fait voler sur le sol à travers la pièce).

Mais les corvées les plus désagréables étaient pour moi, ce qui offrait à mes camarades une relative tranquillité.

J'étais donc de garde, en pleine nuit, près des tentes de campagne, avec mon MAS 49 chargé à blanc et pour consigne de faire les sommations d'usage à toute personne s'approchant. Pour m'obliger à rester éveillé, on m'avait donné une grenade à plâtre dégoupillée que je devais tenir serrée dans la main avec interdiction de la faire exploser. Je peux vous assurer qu'au bout d'un quart d'heure, la main est tétanisée. Heureusement, j'avais utilisé le lacet d'une de mes rangers pour maintenir la cuillère de la grenade en place.

A 6h30 du matin, je vois venir un homme vers moi depuis l'extérieur du camp.

Conformément à l'article R2363-5 du Code de la défense, ou du moins sa version en vigueur à l'époque, j'ai crié "HALTE, qui va là?".

Comme la personne continuait à avancer, j'ai crié, d'une voix forte "HALTE OU JE FAIS FEU!".

La personne a continué à s'avancer en grommelant: "Qu'est-ce que c'est que ces conneries! C'est moi, le Capitaine!"

Comme la procédure (expliquée en cours) mentionnait que la personne devait s'arrêter et fournir clairement ses nom et grade, j'ai hurlé de plus fort: "DERNIÈRE SOMMATION: HALTE OU JE FAIS FEU!!", en mettant la personne en joue avec mon fusil armé à blanc...

Le Capitaine, rouge de colère, s'est arrêté et s'est présenté de façon réglementaire. J'ai pu l'éclairer avec ma lampe pour vérifier. Il s'est ensuite approché de moi et m'a demandé: "Qu'est-ce que vous faite avec une chaussure défaite et cette grenade à la main? Où sont les autres? Il était prévu de partir à 6h!! C'EST QUOI CE BORDEL!"

Après avoir expliqué ma situation grotesque, je lui ai demandé l'autorisation de réveiller moi-même les gradés. Il m'a donné son accord en précisant: "et que ça saute".

J'avais décidé d'obéir.

J'ai ramassé une grenade déjà explosée (nous étions dans un camp d’entraînement) et je me suis approché de la cabane en bois des gradés. J'ai frappé à la porte.

"Transmetteur Zythom au rapport. Nous devions lever le camp à 6h. Ma garde est terminée. Je viens rendre la grenade."

"Meeerde Zythom, arrêtez vos conneries!!"

J'ai pris la grenade déjà explosée, je l'ai lancé dans la pièce en la faisant rouler, tout en lançant dans le même geste la vraie grenade (à plâtre) dehors dans les fourrées près de la cabane et j'ai observé la scène.

Lorsque la grenade à plâtre a explosé (dehors), j'ai entendu quelqu'un dans la cabane hurler "GRENADE!" en même temps que le sergent et les deux caporaux s'éjectaient en roulé-boulé de la cabane devant le Capitaine médusé.

J'ai du laver la cour de la caserne avec une brosse à dent pendant toute une après-midi...

Au bout de trois semaines, nous avions une permission de quatre jours pour nous permettre de rentrer chez nous. J'étais absolument certain de rentrer car pour moi les classes s'arrêtaient là. En effet, l'Armée, consciente des coûts engendrés par les déplacements en train, m'avait fait savoir par le Capitaine en personne que ma permission était sans retour en Allemagne, et que je prenais directement mon poste de scientifique du contingent à Paris.

Les gradés ne le savaient pas. Ils ont voulu me faire croire jusqu'au bout que ma permission était "sucrée". Sur le quai de la gare, quand enfin le sergent m'a donné mon petit papier de permission, il m'a dit: "Transmetteur Zythom, à lundi. On vous attend en forme."

Dans le train qui partait, penché par la fenêtre, je lui ai fait le plus beau bras d'honneur (et le seul) de ma vie.

J'ai depuis compris que j'étais tombé sur une mauvaise équipe de militaires. Je travaille régulièrement avec les militaires que sont les gendarmes et j'ai pu découvrir et apprécier leur professionnalisme et leur rigueur.

Mais je revois encore le visage stupéfait du sergent.
Et, parce que j'ai un fond mauvais, cela me fait encore plaisir aujourd'hui.

Lire l'article...

Dans le cadre des rediffusions hivernales, le billet du jour, publié en janvier 2010, est un voyage dans les souvenirs de mon service militaire. Je livre ici quelques anecdotes 100% garanties authentiquement vécues (soupir)...

--o0o--

Lorsque j'ai finalement été obligé d'effectuer mon service militaire, j'ai décidé que l'aventure devait être effectuée avec la plus grande application, car tant qu'à faire, autant essayer d'en retirer le plus d'expérience possible.

J'avais décidé d'obéir.

Envoyé pour mes classes en Allemagne, je me suis retrouvé dans une caserne avec 140 camarades d'infortune dont bien peu avaient demandé à être là. Nous étions jeunes, nous étions beaux, nous étions chevelus.

Les quatre premiers jours ont été impitoyables: les gradés avaient reçu pour instruction de "casser" toutes les grandes gueules potentielles. La stratégie consistait à nous hurler dessus à longueur de journée, dès le réveil (agité) à 6h du matin. Ceux qui ont vu le film "Full Metal Jacket" ont une petite idée de ce dont il s'agit.

A 6h05 nous étions en rang serré le long du mur dans le couloir. Nous avions l'ordre de crier, chacun notre tour, notre numéro de place dans la file. Si l'un d'entre nous ne criait pas assez fort, toute la file devait recommencer.

A 6h30, nous apprenions à nous mettre en ordre sur quatre rangées dans la cour (formation dite du "toit").

A 6h45, nous défilions dans la caserne pour apprendre à marcher au pas et à chanter la chanson du régiment. J'étais "le donneur de ton" grâce à ma voix basse. Je devais donc chanter seul (et à tue tête) la première phrase de la chanson. Si ma voix n'était pas assez grave, je devais recommencer...

"Transmetteur Zythom, LE TON!"
[Sur l'air des «trompettes d'Aïda» de G. Verdi]
C'est nouuuus, les descendants des régiments d'Afri-ique,
Les chasseurs, les spahis, les gourmiers
Gardiens zzz-et défenseurs d'empires magnifi-iques
Sous l'ardent soleil chevauchant sans répit nos fiers coursiers
Toujours prêts z-à servir
A vaincre ou à mourir
Nos cœurs se sont t-unis
Pour la Patriiiie.
Au bout de quatre jours de ce régime hurlant, toute velléité de révolte avait été brisée en nous, et les 140 jeunes "bleus bites" ne demandaient qu'à se faire oublier.

Les gradés, voyant que la compagnie commençait à "s'assagir", ont stoppé leurs harcèlements.

Ce qui fait que le cinquième jour, lorsqu'à 6h05 nous étions alignés dans le couloir, le sergent a simplement demandé au premier de commencer "l'appel par numéro d'ordre dans la file", sans plus de précision.

Mais, j'avais décidé d'obéir.

On nous avait demandé de crier le plus fort possible notre position dans la file, et personne ne nous avait donné d'ordre contraire. Les ordres sont les ordres, et quand mon tour est arrivé, j'ai hurlé le plus fortement possible mon numéro de place. Mon voisin, conditionné par trois jours de pression, a hurlé le numéro suivant, ainsi que son voisin, etc.

Je m'étais fait remarquer.

Mais personne n'a pu me faire de reproche, puisque j'obéissais aux ordres, qui n'ont jamais été contredit. Cela a donc duré trois semaines...

Comment punir un homme de troupe qui obéit trop bien? En lui imposant toutes les corvées possibles et imaginables...

J'ai donc lavé les douches, nettoyé le sol des bureaux des gradés (en leur présence), été désigné comme chef de chambré (donc fautif pour tout désordre dans la chambre), etc.

Au bout d'une semaine, et alors que j'effectuais parfaitement tous les ordres qui m'étaient donnés, comme un mouton docile et imbécile, le sergent est venu me voir. Il avait l'air surpris: "Mais, transmetteur Zythom, vous êtes ingénieur?!". Il venait de lire mon dossier militaire pour voir d'où pouvait bien venir ce parfait imbécile.

"Oui, sergent".
"Mais pourquoi faites vous cela?"
"Quoi, sergent?"
"Mais vous n'avez pas compris que tout cela était fait pour mater les résistances et donner une cohésion au groupe?"
"Si, sergent"
"Alors?"
"Alors, à vos ordres, sergent."

J'avais décidé d'obéir et je m'étais fait remarquer.

J'ai eu droit à tous les coups foireux que mon père et mes oncles se racontaient le dimanche lors des discussions des repas de famille: "qui parle anglais?" (=> corvée), "qui veut jouer aux cartes?" (=> corvée), etc.

Mais tous les matins, je hurlais mon numéro de position dans la file (et les suivants aussi, bien obligés) du couloir.

Le caporal qui avait bien compris mon manège, se marrait bien, ce qui énervait encore plus le sergent qui cherchait tous les coups pourris à me confier.

J'étais devenu un spécialiste du démontage/nettoyage de notre MAS 49, avec lequel nous devions dormir lors de nos sorties-randonnées nocturnes. Ce fusil, lourd et encombrant, ne nous servait que de lest car nos séances de tirs utilisaient le FAMAS. Ce qui n'empêchait pas le sergent de me demander de le redémonter, renettoyer, et remonter "car il n'est pas assez propre".

Les avis à mon sujet dans ma chambrée était partagés. Beaucoup avait de la sympathie pour moi (je suis un brave gars), mais en avait un peu marre de se voir punis "collectivement" parce que le feutre noir du béret du sergent ramassait la poussière du sol de la chambre (il est impossible de nettoyer suffisamment un sol pour qu'aucun grain de poussière ne soit ramassé par un béret que l'on fait voler sur le sol à travers la pièce).

Mais les corvées les plus désagréables étaient pour moi, ce qui offrait à mes camarades une relative tranquillité.

J'étais donc de garde, en pleine nuit, près des tentes de campagne, avec mon MAS 49 chargé à blanc et pour consigne de faire les sommations d'usage à toute personne s'approchant. Pour m'obliger à rester éveillé, on m'avait donné une grenade à plâtre dégoupillée que je devais tenir serrée dans la main avec interdiction de la faire exploser. Je peux vous assurer qu'au bout d'un quart d'heure, la main est tétanisée. Heureusement, j'avais utilisé le lacet d'une de mes rangers pour maintenir la cuillère de la grenade en place.

A 6h30 du matin, je vois venir un homme vers moi depuis l'extérieur du camp.

Conformément à l'article R2363-5 du Code de la défense, ou du moins sa version en vigueur à l'époque, j'ai crié "HALTE, qui va là?".

Comme la personne continuait à avancer, j'ai crié, d'une voix forte "HALTE OU JE FAIS FEU!".

La personne a continué à s'avancer en grommelant: "Qu'est-ce que c'est que ces conneries! C'est moi, le Capitaine!"

Comme la procédure (expliquée en cours) mentionnait que la personne devait s'arrêter et fournir clairement ses nom et grade, j'ai hurlé de plus fort: "DERNIÈRE SOMMATION: HALTE OU JE FAIS FEU!!", en mettant la personne en joue avec mon fusil armé à blanc...

Le Capitaine, rouge de colère, s'est arrêté et s'est présenté de façon réglementaire. J'ai pu l'éclairer avec ma lampe pour vérifier. Il s'est ensuite approché de moi et m'a demandé: "Qu'est-ce que vous faite avec une chaussure défaite et cette grenade à la main? Où sont les autres? Il était prévu de partir à 6h!! C'EST QUOI CE BORDEL!"

Après avoir expliqué ma situation grotesque, je lui ai demandé l'autorisation de réveiller moi-même les gradés. Il m'a donné son accord en précisant: "et que ça saute".

J'avais décidé d'obéir.

J'ai ramassé une grenade déjà explosée (nous étions dans un camp d’entraînement) et je me suis approché de la cabane en bois des gradés. J'ai frappé à la porte.

"Transmetteur Zythom au rapport. Nous devions lever le camp à 6h. Ma garde est terminée. Je viens rendre la grenade."

"Meeerde Zythom, arrêtez vos conneries!!"

J'ai pris la grenade déjà explosée, je l'ai lancé dans la pièce en la faisant rouler, tout en lançant dans le même geste la vraie grenade (à plâtre) dehors dans les fourrées près de la cabane et j'ai observé la scène.

Lorsque la grenade à plâtre a explosé (dehors), j'ai entendu quelqu'un dans la cabane hurler "GRENADE!" en même temps que le sergent et les deux caporaux s'éjectaient en roulé-boulé de la cabane devant le Capitaine médusé.

J'ai du laver la cour de la caserne avec une brosse à dent pendant toute une après-midi...

Au bout de trois semaines, nous avions une permission de quatre jours pour nous permettre de rentrer chez nous. J'étais absolument certain de rentrer car pour moi les classes s'arrêtaient là. En effet, l'Armée, consciente des coûts engendrés par les déplacements en train, m'avait fait savoir par le Capitaine en personne que ma permission était sans retour en Allemagne, et que je prenais directement mon poste de scientifique du contingent à Paris.

Les gradés ne le savaient pas. Ils ont voulu me faire croire jusqu'au bout que ma permission était "sucrée". Sur le quai de la gare, quand enfin le sergent m'a donné mon petit papier de permission, il m'a dit: "Transmetteur Zythom, à lundi. On vous attend en forme."

Dans le train qui partait, penché par la fenêtre, je lui ai fait le plus beau bras d'honneur (et le seul) de ma vie.

J'ai depuis compris que j'étais tombé sur une mauvaise équipe de militaires. Je travaille régulièrement avec les militaires que sont les gendarmes et j'ai pu découvrir et apprécier leur professionnalisme et leur rigueur.

Mais je revois encore le visage stupéfait du sergent.
Et, parce que j'ai un fond mauvais, cela me fait encore plaisir aujourd'hui.


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