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La paix pour les prospects !

RSS CNIL - , 17/01/2012

La formation contentieuse de la CNIL a prononcé le 12 janvier 2012 une sanction pécuniaire de 20 000 euros à l'encontre du groupe D.S.E. France, dont le nom commercial est "Hexagone cabinet d'expertises". Cette société de diagnostic avait notamment démarché par SMS des propriétaires de biens immobiliers à vendre, sans leur consentement.

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Entre 2009 et 2011, la CNIL a reçu plusieurs plaintes de particuliers qui proposaient à la vente leur bien immobilier sur Internet. Ils avaient alors reçu par SMS de la publicité de la part du groupe D.S.E. France leur proposant des bilans diagnostic de leurs biens immobiliers (plomb, amiante, performance énergétique). Dans le cadre de l'instruction de ces plaintes, le groupe D.S.E. a informé la Commission que les données des particuliers, et notamment leurs numéros de téléphone, étaient collectées par des sociétés spécialisées dans l'aspiration de données sur Internet. Celles-ci collectaient les données figurant dans les annonces immobilières, puis constituaient un fichier pour le revendre au groupe D.S.E. Ce dernier l'utilisait aux fins de démarchage par SMS auprès des propriétaires de biens en vente. Un démarchage sans le consentement des personnes La Commission a constaté que le groupe D.S.E. France adressait des centaines de milliers de SMS par mois à des personnes susceptibles de faire appel à ses services, sans que ces personnes n'aient préalablement consenti à être démarchées. Dans sa délibération du 12 janvier 2012, la CNIL a rappelé que l'envoi de publicité commerciale par voie électronique (mail, fax, SMS…) ne pouvait intervenir sans accord préalable du destinataire et ce, de manière explicite, conformément aux dispositions de l'article L.34-5 du code des postes et télécommunications. Un défaut d'information des personnes Lorsque les données des personnes sont collectées, la loi "informatique et Libertés" prévoit que les personnes concernées soient informées de l'identité de l'organisme à l'origine de la collecte, de l'objectif de cette collecte ainsi que de leurs droits à accéder, rectifier, supprimer les informations les concernant ou encore de s'opposer à leur collecte. En l'espèce, les SMS envoyés par la société ne contenaient aucune de ces mentions d'information, ni aucun renvoi vers un site Internet sur lequel la personne concernée aurait pu les consulter. Un droit d'opposition peu effectif Toutes les personnes qui se sont adressées à la CNIL ont préalablement contacté le groupe D.S.E. France afin que l'envoi de SMS non désirés cesse. Leurs demandes n'ayant pas été prises en compte par cet organisme, la Commission a décidé de le sanctionner. La confirmation d'une doctrine déjà établie La Commission avait déjà sanctionné des sociétés qui "aspiraient" les données sur des sites Internet (voir les délibérations concernant Directannonces et PM Participation). Toutefois, il s'agit là de la première décision prise à l'encontre d'un organisme qui utilise les fichiers créés par ces sociétés pour démarcher de nouveaux clients. Le montant de la sanction et son caractère public reflète la ferme volonté de la CNIL de faire cesser ce genre de pratiques qui, d'une part, inondent les propriétaires de biens en vente tant que leurs annonces sont en lignes et, d'autre part, faussent la concurrence entre les sociétés qui proposent des diagnostics immobiliers.

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